Où jeter ses médicaments périmés ou non utilisés ? Et comment les recycler ?
Publié le 16 juil. 2020 • Par Alexandre Moreau
Les médicaments périmés ou qui n’ont plus d’utilité (après l’arrêt d’un traitement par exemple) ne doivent pas être jetés, mais doivent être rapportés en pharmacie afin qu’ils puissent intégrer le processus de recyclage. Ce dernier est assuré par le dispositif Cyclamed en France. C’est une pratique de plus en plus courante mais de nombreuses questions subsistent à ce sujet…
Quels sont les médicaments et autres produits que l’on peut recycler ?
Tous les médicaments et produits de santé ne sont pas pris en charge par le dispositif de recyclage.
Parmi les produits collectés gratuitement en pharmacie, on trouve les comprimés, les gélules, les capsules ou les suppositoires (non consommés, dans leur blister ou leur flacon). Les crèmes, les pommades et les gels, ainsi que les sirops, les ampoules, les aérosols, les sprays et les inhalateurs peuvent également être recyclés (même si le tube ou le flacon ont déjà été utilisés). Tous ces produits peuvent être recyclés qu’ils soient périmés ou non, et entamés ou non.
En revanche, de nombreux produits ne sont pas pris en charge par ce système de recyclage et ne sont donc pas à rapporter en pharmacie. C’est le cas des compléments alimentaires, de l’alimentation spécifique (pour adultes et pour bébés), des dispositifs médicaux (pansements, préservatifs, compresses, lentilles de contact…), des produits chimiques et des produits vétérinaires. Les cosmétiques (shampoings, parfums, crèmes hydratantes et crèmes solaires, maquillage…), les lunettes, les prothèses, les thermomètres ou encore les radiographies ne sont également pas pris en charge.
Enfin, les aiguilles et les seringues utilisées font parties des déchets d’activité de soin à risque infectieux (DASRI) et entrent dans un autre système de collecte et de traitement appelé DASTRI. Une fois utilisées, elles sont à placer dans les boîtes à aiguilles (sécurisées et inviolables) distribuées gratuitement par les officines. Lorsque la boîte est pleine, celle-ci est à rapporter en pharmacie, à part des autres médicaments et produits de santé que l’on souhaite recycler.
Comment recycler efficacement ses médicaments ?
La première étape pour recycler ses médicaments est de faire un tri de son armoire à pharmacie et d’identifier les produits périmés ou inutilisés qui peuvent être rapportés en officine. Si des doutes persistent concernant leur inclusion ou non dans le dispositif de recyclage, Cyclamed a mis en place un moteur de recherche : il vous suffit alors de renseigner le nom du produit concerné et il vous sera indiqué si il s’agit ou non d’un produit à rapporter en pharmacie.
La deuxième étape est de séparer les emballages en carton et les notices en papiers des médicaments. Même si il ne reste qu’un comprimé ou une gélule dans le blister (plaquette), les pharmacies le récupèrent en vue de son élimination. Les emballages cartons et les notices en papier sont à jeter, à votre domicile, dans le tri sélectif (poubelle de recyclage).
Enfin, la troisième et dernière étape, est de les apporter en pharmacie. Depuis 2007, toutes les pharmacies ont l’obligation de récupérer les médicaments ; il suffit de se rendre dans l’officine la plus proche du domicile !
Pourquoi recycler ses médicaments et autres produits de santé ?
De nombreux avantages sont liés au recyclage de nos médicaments :
- L’atout majeur du recyclage des médicaments est la préservation de la santé domestique. En effet, les intoxications (notamment des enfants) et les confusions (notamment chez les personnes âgées) sont fréquentes. Faire le tri dans son armoire à pharmacie, en enlevant les médicaments périmés et ceux qui ne servent plus (lorsque le traitement est terminé), contribue à éviter ces risques.
- Les bénéfices du recyclage des médicaments sont également écologiques et environnementaux. En effet, mélangés avec les ordures ménagères, ils pourraient subir un enfouissement et polluer progressivement (avec l’écoulement de la pluie) les sols, les rivières et les nappes phréatiques.
Il ne faut pas non plus les jeter dans l’évier ou dans les toilettes car ils risqueraient de polluer les eaux (et notamment l’eau potable) malgré un traitement dans les stations d’épuration. Ainsi, le recyclage des médicaments permet par exemple d’éviter la présence dans l’eau du robinet d’antibiotiques qui entraînent des résistances, ou encore d’hormones qui pourraient provoquer des transformations physiques…
Qui participe au circuit du recyclage des médicaments ?
Il existe 6 acteurs principaux du circuit du recyclages des médicaments:
- les laboratoires pharmaceutiques : ce sont les seuls contributeurs financiers de ce système (la Sécurité Sociale n’en fait pas partie). Ils versent une cotisation de 0,19€ par boîte de médicaments vendue en pharmacie.
- les particuliers et consommateurs : ils rapportent leurs médicaments dans les pharmacies après péremption ou fin de traitement, et placent les emballages en carton et les notices en papier dans le tri sélectif.
- les pharmaciens : ils récupèrent les médicaments des particuliers, tout en vérifiant que le sac ne contient pas de produits qui ne peuvent pas être recyclés (notamment les aiguilles et les seringues qui entrent dans le système DASTRI), et les placent dans un contenant en carton Cyclamed.
- les grossistes-répartiteurs : ils stockent les médicaments récupérés auprès des pharmacies dans des conteneurs sécurisés puis appellent les transporteurs lorsque ceux-ci sont pleins.
- les transporteurs : ils transportent les médicaments à recycler entre les établissements de répartition et les centres de revalorisation des déchets.
- les centres de valorisation énergétique : les déchets médicamenteux y sont incinérés et permettent la production d’énergie (sous forme de vapeur et électricité qui permettent chauffage et éclairage).
Il est important de noter que depuis 2009, toute distribution de médicaments non utilisés à des associations humanitaires est interdite. L’Europe privilégie l’envoi de médicaments neufs vers les pays défavorisés, afin de garantir une meilleure traçabilité des produits.
Finalement, en 2016, c’est près de 11 000 tonnes de médicaments non utilisés (MNU) à usage humain qui ont été récupérés par les officines françaises. En 2018, 80 % de Français ont déclaré les avoir rapporté chez leur pharmacien, et 60% le font systématiquement. Cette démarche éco-citoyenne doit devenir un véritable réflexe afin de préserver sa santé et celle de son entourage, ainsi que protéger l’environnement et maintenir la qualité des eaux.
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Sources :
https://www.cyclamed.org/comment-trier/
https://www.cyclamed.org/cyclamed/en-chiffres/
https://www.allodocteurs.fr/se-soigner/medicaments/recyclage-des-medicaments-adoptez-les-bons-reflexes_23250.html
https://www.pharmacie.be/sites/default/files/fichiers/medicaments_perimes_ou_non_utilises_rapportez-les_a_votre_pharmacien.pdf
https://www.dastri.fr/
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