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Comment aider un proche atteint du trouble bipolaire ?

Publié le 25 févr. 2023 • Par Candice Salomé

Le rôle des proches, bien que parfois compliqué à assumer, est clé dans le succès du traitement d’un patient atteint de bipolarité. 

Il existe de nombreuses façons pour les proches de s’impliquer : acquérir une meilleure compréhension de la maladie et de ses traitements, s’assurer de la bonne prise du traitement ou encore surveiller d’éventuelles rechutes. 

Mais alors, à quelles difficultés peuvent être confrontés les proches des patients bipolaires ? Comment aider au mieux un proche atteint de bipolarité ? Comment l’aider à bien prendre son traitement ? 

On vous dit tout dans notre article ! 

Comment aider un proche atteint du trouble bipolaire ?

Qu’est-ce que les troubles bipolaires ? 

Les troubles bipolaires (anciennement appelés psychose maniaco-dépressive) se caractérisent par des variations de l’humeur qui sont disproportionnées dans la durée et dans leur intensité

Ainsi, la joie devient euphorie exagérée, la tristesse se transforme en une dépression profonde

Les troubles du comportement qui accompagnent ces phases impactent lourdement le quotidien du patient et dégradent ses relations familiales et professionnelles. 

Les phases d’excitation et de dépression qui caractérisent le trouble bipolaire varient d’un patient à un autre. Il s’agit d’une maladie aux conséquences lourdes, pouvant mener jusqu’au suicide et nécessite un traitement de longue durée

A quelles difficultés les proches des patients atteints de bipolarité peuvent être confrontés ? 

Le trouble bipolaire affecte grandement l’humeur d’une personne qui oscille entre des phases d’euphorie, où elle se sent hyperactive, et des phases de dépression, avec parfois des délires ou des hallucinations, que l’on appelle psychoses

Il peut donc être très compliqué de vivre avec un proche bipolaire, surtout en l’absence de traitement. 

Les répercussions des troubles du comportement pendant les phases maniaques ainsi que le sentiment d’impuissance à soulager la souffrance lors des phases dépressives pèsent sur les relations familiales et amicales

De plus, les patients atteints du trouble bipolaire ont des attitudes différentes face à la maladie. Certains refusent d’admettre le fait qu’ils sont malades, d’autres peuvent se sentir rejetés et incompris par leurs proches ou encore devenir agressifs lorsque l’on parle de leurs traitements. Enfin, la culpabilité accompagne souvent les patients lorsqu’ils réalisent les conséquences qu’a la maladie sur leur entourage. 

Le trouble bipolaire représente ainsi une charge importante, qu’elle soit émotionnelle mais aussi socio-économique, pour les proches et l’entourage des patients. 

Comment soutenir au mieux un proche atteint de bipolarité ?

S’informer sur la maladie

Le meilleur moyen de comprendre ce que votre proche traverse consiste à s’informer et à lire les expériences de ceux et celles qui ont été diagnostiqués mais, aussi, d’échanger avec des proches de patients atteints de troubles bipolaires. 

Les associations de patients peuvent être un très bon moyen de s’impliquer au mieux dans la maladie de votre proche : 

  • L’association ARGOS 2001 est animée par des patients atteints de troubles bipolaires et par des proches de patients. Parmi les missions de l’association, on retrouve : des conférences, des groupes de parole réguliers, une permanence téléphonique 
  • L’Unafam est une association reconnue d’utilité publique qui accueille, soutient, écoute, forme, informe et accompagne les familles et l’entourage des personnes qui vivent avec des troubles psychiques tels que les troubles bipolaires, 
  • Bicycle est une association qui vient en aide aux familles d’enfants et d’adolescents ayant un trouble de l’humeur (hypersensibilité, cyclothymie, bipolarité). 

Apprendre à repérer les signes avant-coureurs de rechute 

Il est nécessaire d’apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs et les déclencheurs. Ainsi, si vous remarquez des comportements récurrents avant chaque épisode maniaque, vous pourrez en parler calmement à votre proche. Par exemple, des signes courants précédant une phase maniaque peuvent être : une énergie accrue, une perte de sommeil ou encore des dépenses inhabituelles

Les déclencheurs, quant à eux, peuvent être : une altération de l’état de santé physique, des problèmes liés à la vie quotidienne, un décès, des troubles du sommeil… 

S’impliquer dans le traitement 

Le traitement des troubles bipolaires repose sur trois piliers

  • Les médicaments, 
  • La psychothérapie pour gérer le stress et les émotions fortes, 
  • Et de la psychoéducation pour permettre au patient de devenir acteur de son traitement. 

Les proches peuvent avoir un rôle crucial dans le traitement et la prise en charge de la bipolarité

Certaines études ont démontré que la thérapie focalisée sur l’intervention familiale est efficace pour réduire le taux de rechute. Cette thérapie visa à doter la famille et l’entourage proche de connaissances sur les troubles bipolaires permettant de faciliter les changements d’attitudes et surtout d’améliorer les stratégies de communication avec le patient bipolaire

Ainsi, l’amélioration des relations familiales réduit les épisodes dépressifs et une meilleure adhésion au traitement réduit les phases maniaques

Souvent les proches de patients bipolaires ont aussi besoin d’être entendus, soutenus, compris et formés par les soignants. 

Des entretiens familiaux avec le psychiatre et l’équipe soignante qui prennent en charge le patient sont importants


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avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

2 commentaires


Suzywest
le 04/03/2023

Bonjour,je suis en ce moment au fond du gouffre, même le traitement ne me fait aucun effet.Je suis repliée chez moi dans le noir et ne veut voir personne.Tout m'agresse,le bruit,les gens,etc.Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive,il y a eu un élément déclencheur,que je ne peux assumer.(l'hospitalisation de ma mère, âgée,et les reproches de ma sœur de ne pas aller la voir,etc).Je ne suis pas entourée,mis à part,ici quelques copains, c'est tout.Je garde mes distances, à cause de cette pathologie,ai tendance à fuir.Je suis persuadée qu'on ne peut avoir une vie "normale",.Quelquefois on est tout feu,tout flamme,pour un projet,le lendemain,on n'en a plus envie.Qui peut supporter ça ? Je fréquente quelqu'un depuis 15 ans, chacun chez soi,eh bien quelques fois,on ne se voit pas pendant deux semaines.il sait tout,est indépendant,.Si l'on part, c'est pour 3 jours, au-delà, peut-être,que ça n'irai pas.Je vous souhaite beaucoup de courage, à tous.


Charlotte93
le 29/12/2024

Bonjour,

J’ai 25 ans et je suis en couple depuis 6 ans. Il y a bientôt 3 ans, mon copain a fait sa première décompensation. J’ai été seule à gérer cette crise, qui pour moi était totalement inconnue.

Depuis, il a été hospitalisé 4 fois pour des rechutes. Je suis triste pour lui et je ne sais pas comment l’aider. Il arrête sans arrêt ses traitements après être sorti de l’hôpital, ce qui provoque de nouvelles rechutes.

Avant sa première crise, mon copain était un grand bosseur, mais maintenant, il ne travaille plus du tout et rechute régulièrement.

Ce mode de vie est très compliqué pour moi. Je n’arrive plus à me projeter avec lui dans ces moments-là. Je veux absolument l’aider, lui faire comprendre sa maladie, et lui montrer qu’il peut réussir dans sa vie malgré elle, mais je ne sais plus comment m’y prendre.

Si vous avez des conseils, je suis preneuse. J’ai grandi avec lui, et je ne veux pas que nous nous séparions, mais j’ai peur que la maladie nous éloigne. Si vous avez des conseils ou des témoignages, qu’ils aient bien ou mal fini, cela pourrait m’aider.

Être l’aidante principale est une grande charge que je ne pensais pas devoir porter si jeune. Les remises en question sont difficiles, et bien sûr, je n’en parle à personne.

Merci d’avoir pris le temps de me lire. Je suis preneuse de tous les conseils possibles

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