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70 % des patients ont déjà menti à leur médecin !

Publié le 11 déc. 2018 • Par Louise Bollecker

70 % des patients ont déjà menti à leur médecin !

Une enquête réalisée sur 4 510 personnes aux États-Unis dresse un constat alarmant : 70% des patients ont déjà dissimulé des informations de santé à leur médecin. Découvrez ce qu'ils ont caché et pourquoi ils ont omis ces informations, ainsi que les risques de tels comportements. Comment restaurer la confiance entre médecins et patients ? Partagez vos avis ! 

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La relation entre un patient et son professionnel de santé, qu’il s’agisse d’un médecin traitant, d’un spécialiste ou d’une infirmière, devrait être fondée sur la confiance mutuelle. Plus le professionnel de santé dispose d’informations sur le patient et plus son diagnostic et ses recommandations sont appropriés. Or, une enquête américaine explique que 70% des patients mentiraient à leur médecin.

70% des patients dissimulent des informations

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Qui n’est jamais sorti de chez le médecin en n’étant pas d’accord avec ses conclusions ou sans avoir tout compris ? Il semble que nombreuses soient les personnes qui ne partagent pas leur opinion avec leur professionnel de santé. 37,8% des patients interrogés ont confirmé avoir déjà caché au médecin qu’ils n’étaient pas d’accord avec lui. 27,6% des patients n’ont pas dit au médecin qu’ils n’avaient pas compris ses recommandations. Enfin, 22,2% des patients ont omis d’expliquer honnêtement leur régime au médecin, en cachant leurs excès ou leurs mauvaises habitudes alimentaires. 

D’autres informations sont également dissimulées au médecin : le fait de ne pas prendre son traitement comme demandé, le fait de ne pas faire de sport, la prise d’un autre médicament ou la prise du traitement de quelqu’un d’autre.

Au total, 70% des patients auraient déjà menti (directement ou par omission) au professionnel de santé qui les interrogeait.

72% des patients ne voulaient pas être jugés

Il semblerait que ces mensonges s’expliquent d’abord par la peur de la réaction du médecin. Pour 72% des patients, la crainte d’être jugé ou sermonné a été le facteur déterminant pour dissimuler la vérité à leur professionnel de santé.

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Aux yeux des patients, les professionnels de santé auraient ainsi tendance à porter un jugement ou à adopter un ton condescendant face aux problèmes de leurs patients. Ces derniers préfèrent ainsi cacher qu’ils n’ont pas compris quelque chose plutôt que de poser la question.

Pour 67,9% des patients, c’est la peur d’entendre des mauvaises nouvelles qui a joué. Près de 55% des patients étaient embarrassés (par exemple de n’avoir pas fait de sport) et ont donc préféré mentir.

De nombreux répondants n’ont également pas voulu passer pour des patients pénibles ou pour des imbéciles et souhaitaient que leur médecin les apprécie ; d’autres ne voulaient pas faire perdre du temps à ce dernier. Certains patients ne pensaient pas que l’information dissimulée avait de l’importance ou ne souhaitaient pas que cette information soit incluse dans leur dossier médical. Enfin, d’autres raisons citées par les patients étaient la crainte de devoir changer leurs habitudes, l’idée que le médecin, de toute façon, ne pouvait rien pour eux, et la peur de voir cette information révélée à l’un de leurs proches. Des répondants ont d’ailleurs expliqué avoir déjà eu une expérience négative en révélant l’information en question à un précédent médecin.

Les femmes, les jeunes et les malades

L’étude montre également que les femmes et les jeunes ont plus tendance à mentir à leur médecin. En effet, l’enquête menée a été divisée en deux questionnaires. Dans le groupe où la moyenne d’âge est de 36 ans, 81,1% des répondants ont déjà menti à leur médecin. Dans le second groupe, où la moyenne d'âge est de 61 ans, seuls 61,4% des répondants ont déjà dissimulé au moins une information à leur médecin.

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Les personnes qui jugent leur santé mauvaise sont également les plus prompts à dissimuler des informations. Les patients atteints de maladie chronique (représentant 31,5% des répondants) ont également davantage déclaré mentir à leur médecin que les autres. Or, ce sont donc les personnes qui ont le plus besoin d’aide de la part des médecins qui sont les plus susceptibles de mentir. Un comportement à l’origine de complications, voire d’errance diagnostique ?

Une relation ambigüe entre le patient et le médecin

Ces chiffres montrent bien la relation parfois difficile qu’entretiennent les patients avec leur médecin ou professionnel de santé au sens large. Au-delà de la peur du diagnostic ou la crainte de se voir prescrire quelque chose de contraignant s’ils sont totalement honnêtes, les patients ne sont pas toujours en confiance avec leur médecin. Le jugement que porte le professionnel de santé est souvent perçu comme négatif et non simplement médical. La relation semble régulièrement déséquilibrée entre le patient qui reçoit les consignes et le médecin tout-puissant. La confiance semble difficile à instaurer entre l’équipe de soins et le patient.

Comment améliorer cette relation médecin – patient ?

Quelles seraient vos idées pour faciliter la communication entre le patient et son médecin ? En effet, il est essentiel de pouvoir résoudre ces difficultés et d’être en toute confiance avec son professionnel de santé, car plus il dispose d’éléments et plus il pourra vous apporter les bonnes réponses pour votre pathologie.

- Pensez-vous que le temps accordé par rendez-vous devrait être plus long ?
- Le Dossier Médical Partagé (DMP) en ligne permettrait-il un meilleur suivi des patients, même lorsqu’ils changent de professionnel de santé ?
- Comment sensibiliser les médecins pour qu’ils se montrent plus pédagogues et compréhensifs envers les écarts des patients ?

À vos idées !



Cet article est fondé sur la publication suivante : "Prevalence of and Factors Associated With Patient Nondisclosure of Medically Relevant Information to Clinicians", par Andrea Gurmankin Levy, PhD, MBe; Aaron M. Scherer, PhD; Brian J. Zikmund-Fisher, PhD; Knoll Larkin, MPH; Geoffrey D. Barnes, MD, MSc; Angela Fagerlin, PhD. Les résultats de cette enquête proviennent de deux questionnaires diffusés aux États-Unis entre le 28 septembre et le 8 octobre 2018. Le premier, Amazon’s Mechanical Turk, regroupe 2 011 répondants. Le second, Survey Sample International, regroupe 2 499 répondants. Avec humour, les auteurs concluent en nuançant les résultats, qui pourraient être sous-évalués : si les répondants ont menti à leur médecin, rien ne prouve qu’ils n’ont pas menti en répondant à l’enquête !

 

 

Carenity

avatar Louise Bollecker

Auteur : Louise Bollecker, Community Manager France & Content Manager

Community Manager de Carenity en France, Louise est également rédactrice en chef du Magazine Santé pour proposer des articles, vidéos et témoignages centrés sur le... >> En savoir plus

36 commentaires


nathie10
le 21/02/2019

@SepSepien 

Bonjour, les séminaires dont vous parlez ne sont pas des formations. Seulement des news sur soit, de nouvelles molécules en pleins développement, soit des news des dernières lois...ect. PAR CONTRE ........OUI ILS DOIVENT SUIVRENT DES FORMATIONS....TROP RARE A AVIS tous les 3ans.
           SUR REAGIR
(Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants)
Formation : la recertification périodique des médecins
Publié par REAGIR ;
Une idée à creuser selon les jeunes généralistes

Paris, 9 novembre 2017. En ce moment, la question de la recertification périodique divise les médecins. De quoi s’agit-il ? Qu’en pense la jeune génération de généralistes ? REAGIR, le syndicat qui rassemble et représente les jeunes généralistes (remplaçants, jeunes installés et chefs de clinique), fait le point.

La recertification périodique, qu’est-ce que c’est ?

Les médecins ont l’obligation déontologique de se former régulièrement. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le DPC (Développement Professionnel Continu). Ce dispositif de formation réglementé dédié aux professionnels de santé, qui a pris la suite de la formation médicale continue (FMC), est effectif depuis janvier 2013 et a pour objectif d’améliorer la qualité et la sécurité des soins tout au long de l’exercice du professionnel de santé. Au moins une fois tous les trois ans, il doit participer à un programme de DPC et s’en justifier. Aucune sanction ne pénalise les professionnels qui manquent à leur obligation. Face à ce manque, début 2016 le sujet d’une recertification tous les 6 ans a refait son apparition au Conseil national de l’Ordre des médecins. Jeudi 19 octobre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé au congrès national de cette institution qu’une mission était en cours de préparation pour pouvoir proposer un moyen de mettre en place la recertification périodique.

Avant la recertification, il faudra réformer la formation

Pour le syndicat RÉAGIR, avant d’envisager une telle proposition, les modalités qui président actuellement la formation médicale continue mériteraient d’être revues et corrigées (cf. document de propositions en ligne). Se tenir informé semble être un minimum pour chaque médecin : « Actuellement, les professionnels de santé ont une obligation triennale qu’ils ne respectent pas toujours. », rappelle le Dr. Yannick SCHMITT, Vice-président du syndicat. « Puisqu’il faut de toute façon suivre des formations pour être au fait des dernières avancées et pratiques, nous ne voyons pas en quoi cette recertification périodique devrait poser problème, à trois conditions : que tous les médecins aient accès aux formations (les remplaçants non thésés en sont par exemple exclus), que les formations proposées répondent à de véritables exigences de qualité, tant sur la forme pédagogique employée que sur le fond thématique abordé, et que le financement global de la formation soit revu pour une indemnisation plus juste des médecins et des organismes de formation. Il est par ailleurs important que la recertification reste assurée par la profession, via l’Ordre des Médecins ou le Collège de la Médecine Générale dans le cas des généralistes. »

Vers une formation plus pluriprofessionnelle et qui ne se limite pas aux compétences techniques

L’ANDPC (Agence Nationale de Développement Professionnel Continu), Groupement d’Intérêt Public constitué entre l’Etat et l’UNCAM, assure le pilotage du DPC en évaluant les formations et en garantissant leur qualité. Elle participe également, dans certains cas, à leur prise en charge financière. Récemment l’ANDPC a évoqué son désir de faire évoluer sa politique de formation vers plus de pluriprofessionnalité et de favoriser les formations tournées vers les compétences relationnelles.

« Nous nous réjouissons d’une telle annonce. Chez REAGIR, nous avons toujours promu un exercice pluriprofessionnel et valorisé, au-delà des seules compétences techniques, les compétences relationnelles indispensables dans notre métier. Que le DPC aille dans ce sens nous semble une très bonne nouvelle ! », explique le Dr. Yannick SCHMITT. « Pour nos Rencontres Nationales à Avignon les 7 et 8 décembre prochains, nous avons d’ailleurs décidé d’accentuer plus encore ces thématiques en proposant sur place des parcours à la fois pour les médecins mais également pour les autres professionnels de santé (infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes, pharmaciens), avec des ateliers pratiques et formations transversales, dont 4 DPC (vaccination, personnes âgées, patient fumeur, gestion d’une Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants en France. 


nathie10
le 21/02/2019

@nathie10 

En ce qui concerne les idées pour être mieux soigner. Tout d'abord pour être suivis dans le temps par le même, il faut que s'établissent un très bon contact (ou feeling) entre les deux. C'est pour moi indéniable. D'autres part je trouve que les consultations ne sont pas toujours bien adaptés entre un malade qui vient juste pour une angine , sera en effet rapide, mais beaucoup pour de divers autres maladies ... soucis et parfois multiples, c'est mon cas. Je regrette qu ils ne prennent pas vraiment le temps de vous écouter au mieux...puisque le compteur tourne.....et oui même s'il est vrai ils leurs à fallut de longues études, les libéraux ne veulent surtout pas gagner moins , pourtant un très bon revenus(avec bien souvent le conjoint docteur aussi) Pour certains pardonner moi, mais avec bien peu d'empathie ne veulent surtout pas depasser les 15mn de consultation! Alors qu une tierce personne  en aurait besoins. PAS tous bien sur, mais j en(et en ai)Connus,rencontrer ou l'envie ne me manquait pas de leur dire.......Bref. Quant au DP ou DMP je suis contre. D'ailleurs pour le DP ils n'ont aucun droit le faire sans votre AVAL,; Et. Pourtant cela m'est arriver. Résultat toutes pharmacies (sutout en province) est au courant de tout ce que je prends!!! Cela m'a fortement déplu après l'avoir decouvert. AUSSI  sur le site de l'ordre des pharmaciens, vous pouvez imprimer un document valable 3ans à signer et envoyer, pour refuser ou l'accepter. Je trouve en effet que c'est un manque de respect, surtout de votre vie intime ainsi dévoiler à tous sans votre aval dans mon cas, dont je suis sure ne pas etre la seule.


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Utilisateur désinscrit
le 22/03/2019

@maritima‍ je suis bien d'accord avec toi, pourquoi mentir à son médecin, si ce n'est pour se mentir à soi. Le mien je lui raconte tout, et on en discute, comme pour mon traitement d'ailleurs, c'est plus facile. Maintenant s'il me jugeait ou me "sermonnait" je pense que je changerais de médecin.

On n'est pas à l'école maternelle, le médecin est la pour nous aider à condition bien sur d'avoir lui aussi confiance en nous.


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Utilisateur désinscrit
le 02/04/2019

Il faut avoir confiance en son médecin. Il est certain que le médecin de famille n'existe plus beaucoup. Certains de ces toubibs compte leur temps mais pas le patient. Aujourd'hui, on a l'impression de passer à la chaîne.. 


keke le lyon
le 04/04/2019

Bonjour,

complément d'information.

http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-Dossier-Pharmaceutique/Vos-droits-respect-de-la-vie-privee-et-confidentialite-de-vos-donnees

Bye, Bye.

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