En première phase, on ne traite pas directement l’insuffisance rénale car les causes peuvent être multiples. En revanche, il faut essayer de contrôler les symptômes. On cherchera premièrement à adapter un régime alimentaire particulier qui limitera les apports en sel, en protéines et en potassium. Il faut contrôler au mieux l’hypertension provoquée par la rétention de sel. De plus, il faut limiter tous les médicaments dont les effets secondaires sont toxiques pour le rein, comme certains antidiabétiques ou antiviraux.
Il est également nécessaire de contrôler la pression artérielle à l’aide de médicaments, et de pallier la dysfonction du rein en apportant éventuellement de la vitamine D et de l’EPO.
Si l’ensemble de ces mesures n’est pas suffisant, on peut faire appel à la dialyse voire à la transplantation. On en vient à la dialyse lorsque les reins fonctionnent à moins de 10% de leur capacité.
Dialyse et greffe pour traiter l'insuffisance rénale
On appelle dialyse le mécanisme utilisant un appareil qui va remplacer le rein dans son rôle de filtration des déchets toxiques retrouvés dans l’organisme.
Deux modes de dialyse existent aujourd’hui et permettent aux patients de vivre quasiment normalement: l’hémodialyse et la dialyse péritonéale (membrane qui est située dans l’abdomen à la surface des anses grêles).
- L’hémodialyse est une épuration du sang à travers un filtre. Le circuit sanguin se crée au niveau des avant-bras le plus souvent. L’appareil utilisé est communément appelé le rein artificiel. Les séances de dialyse sont effectuées en moyenne trois fois par semaine et durent 3 à 4 heures, ce qui est assez éprouvant et contraignant pour le patient. Il faut savoir que tous les établissements de santé ne disposent pas obligatoirement de rein artificiel, le patient doit se rendre dans des centres spécialisés. Tout départ en vacances devient donc compliqué.
- La dialyse péritonéale permet au patient de réaliser sa dialyse lui-même, à domicile. En revanche, il s’agit d’une dialyse quotidienne. Son principe d’utilisation se base sur les propriétés de filtration de la paroi abdominale. Elle nécessite au préalable une intervention chirurgicale pour insérer un cathéter dans l’abdomen.
La greffe se situe à la fin du « parcours de soin classique » du patient, en phase d’insuffisance rénale terminale. La transplantation ne comporte que peu de contre-indication et doit être proposée à tous les âges. Il faut informer le patient dès l'étape de la dialyse, de la possibilité de transplantation rénale. Le rein donné peut provenir d’un donneur vivant ou décédé. Dans ce dernier cas, la durée de vie du rein sera presque divisée par deux. Aussi, on peut rechercher dans la famille la présence de donneurs potentiels.
Le patient est inscrit sur une liste d’attente. En France, on compte environ 2 700 greffes de rein par an. La première greffe de rein date de 1959. C’est une technique bien maitrisée mais les traitements associés pour limiter le rejet sont assez lourds. La greffe représente une décision difficile pour l’insuffisant rénal mais les statistiques montrent qu'il existe deux fois moins de décès avec la transplantation qu’avec la dialyse.
Le traitement immunosuppresseur
Une fois la transplantation effectuée, il faut administrer un traitement immunosuppresseur (antirejet) car le nouveau rein est considéré comme un corps étranger pour le patient. Ces traitements seront pris de manière permanente et ils peuvent affecter le système immunitaire.
Article rédigé sous la supervision du Pr. Christophe Legendre, MD, service de transplantation adulte à l’hôpital Necker à Paris.
Sources : Ministère de la santé et des sports :Prise en charge de l'insuffisance rénale chronique, 2010
Dernière mise à jour : 16/12/2018