1. La cellule végétale
Qu’est ce qui caractérise les végétaux ? Afin de rechercher des analogies entre la douleur humaine et celle potentiellement ressentie par les végétaux, nous nous sommes intéressés à une étude rapide de l’organisme végétal, et plus particulièrement à l’enveloppe externe du végétal, c’est à dire l’épiderme, en effet chez nous c’est à cet endroit que se trouvent nos capteurs sensoriels tel que les nocicepteurs.
L’épiderme est le tissu superficiel des racines, des feuilles et des tiges jeunes. Il est percé d’ouvertures qui permettent les échanges d’air et d’eau avec l’extérieur : il s’agit des stomates. Les stomates assurent donc l’interface entre l’atmosphère et le réseau gazeux interne du végétal.
L’épiderme a un rôle de protection, il protège les cellules internes des blessures. En cas de stress hydrique les racines synthétisent une hormone qui agit sur les cellules stomatiques et provoque leur fermeture
On remarquera l’absence de terminaisons nerveuses dans le tissu, contrairement aux cellules constituant l’épiderme de l’homme. C’est la raison pour laquelle nous avons d’emblée élargi notre sujet « les végétaux ressentent-ils la douleur » à la recherche d’un « équivalent de la douleur humaine ».
Figure : Coupe transversale d’une Racine de Dicotylédone Figure : Structure d’une cellule végétale
2. Végétaux ciblés par notre étude
Etant donné la diversité du monde végétal, il nous a fallut procéder à une sélection d’espèces pour mener des études détaillées. N’ayant pas le temps matériel de tester plusieurs espèces de végétaux, nous avons basé nos recherches principalement sur Internet pour les études générales.
Notre premier choix s’est porté sur la dionée, une plantes carnivore d’Amérique du Nord. Ce choix a été motivé par deux raisons principales :
– la dionée est l’une des rares plantes à pouvoir effectuer un mouvement. Or une réaction douloureuse chez l’homme entraîne un réflexe, qui se définit par un mouvement involontaire et rapide de protection. Le mouvement de la dionée pourrait-il également être le résultat d’une agression ?
– l’autre raison qui justifie ce choix est l’intérêt porté de longue date par les scientifiques à cette plante. Charles Darwin (1809-1882) naturaliste anglais qui a révolutionné la biologie grâce à ses travaux sur l’évolution des espèces vivantes a été le premier à prouver la nature carnivore de la dionée dont il disait que c’était « l’une des plantes les plus merveilleuses au monde »). Nous disposions donc pour notre étude d’une importante quantité d’informations sur la physiologie de la dionée, rendant les analogies et les interprétations plus faciles.
Notre second choix s’est porté sur l’acacia, un arbre d’Afrique présent en grande quantité dans la savane.
L’acacia n’a pas la capacité de se mouvoir dans l’espace comme les plantes carnivores. Cependant, d’après nos travaux de recherche, cet arbre est doté d’un système de défense et de perception de son environnement -que nous allons détailler plus loin- qui permet des réactions défensive mesurées et donc sa survie face aux agressions ainsi que le maintient de l’équilibre biologique de son milieu. Il est à noter que Nous avons considéré que la présence d’un mécanisme de survie pouvait être liée à la douleur.
3. L’avis d’un biologiste
Nous avons également interviewé un biologiste pour nous orienter dans nos recherches sur la douleur des végétaux.
Sylvain Flamant, le biologiste que nous avons interrogé, est licencié en sciences biologiques et a travaillé pour les laboratoires TILMAN, laboratoire spécialisé en phytothérapie. Depuis plus de 50 ans, le laboratoire Tilman est le spécialiste belge de la plante médicinale, il est devenu l’un des laboratoires les plus modernes et les mieux équipés d’Europe pour la fabrication de produits pharmaceutiques à base de plantes. ( http://www.tilman.be)
Sylvain, pensez vous que les plantes souffrent? Pourquoi?
Non, elles ne souffrent pas, il faut un centre nerveux pour pouvoir souffrir.
Si on considère la douleur comme un système de survie, peut on considérer que les plantes souffrent dans la mesure où elles possèdent une défense efficace assurant leur survie?
C’est une excellente question …. laissez-moi réfléchir …. Il est vrai que la douleur favorise notre survie, mais il existe d’autres moyens. Par exemple, les bactéries ou les être unicellulaire ne ressentent pas la douleur. Je pense que la survie des plantes est due à la sélection naturelle.
Existe t-il un équivalent chez la plante du système nerveux ou s’agit-il seulement d’un enchaînement de réactions?
Il n’existe pas de système nerveux chez la plante, cependant elle communique via des messagers hormonaux. Je me souviens de la cytokine qui a pour rôle de communiquer la fermeture de stomates sur les feuilles (qui permettent les échanges gazeux) lors d’un stress hydrique. Elle permet la communication entre racine et feuille.
Existe-t-il des capteurs sensoriels chez la plante comme chez l’être humain?
Il existe forcement des capteurs sensoriels. Ce sont des protéines intracellulaires qui lorsqu’elles reçoivent des hormones venant du milieu extracellulaire vont communiquer un message hormonal.
Compte suspendu
Le végétarisme en bref
Perte de poids
Parfois, mais ce n’est pas le but visé.
Choix d'aliments
Lacto-ovo-végétarien et lacto-végétarien : légèrement limité (pas de viande, de volaille, de poisson ni de fruits de mer).
Végétalien : assez limité (pas de viande, de volaille, de poisson, de fruits de mer, d’œuf ni de lait et de produits laitiers).
En pratique
Lacto-ovo-végétarien et lacto-végétarien : modérément facile à suivre à court et à long terme.
Végétalisme : assez difficile à suivre à court et à long terme, surtout si les motivations sont uniquement d'ordre rationnel (santé, environnement).
Attention
Lacto-ovo-végétarien et lacto-végétarien : attention particulière aux apports en fer, en zinc et en acides gras oméga-3.
Éviter les excès d’acides gras oméga-6.
Végétalisme : attention particulière aux apports en fer, en zinc, en calcium, en vitamine D, en vitamine B12 et en acides gras oméga-3.
Éviter les excès d’acides gras oméga-6.
Les origines du végétarisme
Le végétarisme s'est implanté il y a fort longtemps. On en faisait déjà mention dans l’Ancien Testament : « Je vous accorde tout herbage, portant graine, sur toute la face de la terre, et tout arbre portant des fruits ». Certains interprètent cela comme une directive à Adam et Ève de ne pas manger de viande.
Plusieurs philosophes de l'Antiquité grecque étaient végétariens. En raison de ses écrits sur le sujet, Pythagore, est d’ailleurs considéré comme le père du végétarisme. On a longtemps appelé « pythagoriciens » les individus qui excluaient la viande de leur alimentation. Au fil des époques, de nombreux autres penseurs célèbres - comme Léonard de Vinci, Benjamin Franklin, Mahatma Gandhi et Albert Einstein - ont adopté le végétarisme.
Au cours des dernières décennies, divers auteurs ont initié la population au végétarisme, encore relativement peu connu il y a 15 ans en Amérique du Nord. On pense, au Québec, à France Moore Lappé, Danielle Starenkyj, Renée Frappier, Danielle Lamontagne. D’autres ont aussi contribué à l’essor de ce mouvement : Vesanto Melina, Victoria Harrison, Brenda Charbonneau Davis (Colombie-Britannique), Luce Evrard-Dupuis et Dre Jacqueline André (Belgique), Laura Landra (France) et bien d'autres à travers le monde.
Les grands principes du végétarisme
Les objectifs
Les grandes lignes
Il existe différents types de végétarisme, mais de façon générale, le terme fait référence à une alimentation qui exclut les viandes, les volailles, les poissons et les fruits de mer. On estime qu'environ 4 % des adultes du Canada et environ 2,5 % de ceux des États-Unis ont adopté ce régime alimentaire. Par ailleurs, il semble que depuis 2009, le nombre de 100% végétariens stagnent au Canada. On observe davantage de gens qui s’adonnent au flexitarisme, une sorte de végétarisme à temps partiel.
On dit des végétariens qui consomment aussi des oeufs et des produits laitiers qu'ils pratiquent le lacto-ovo-végétarisme. S'ils consomment des produits laitiers, mais pas d'oeufs, il s’agit du lacto-végétarisme. Quant à un régime alimentaire qui ne comporte que des aliments provenant du règne végétal (produits céréaliers, fruits, légumes, noix et légumineuses), on le nomme végétarisme strict ou végétalisme.
On parle aussi de semi-végétarisme lorsqu’une personne exclut la viande, mais consomme du poisson, des fruits de mer et de la volaille. Cela s’apparente au régime méditerranéen.
La question des protéines
On croit à tort que les végétariens et les végétaliens manquent de protéines. Les régimes végétariens et végétaliens bien équilibrés comblent tous les besoins. Les lacto-ovo-végétariens se procurent des protéines dans le lait et les produits laitiers, les œufs, les légumineuses, le tofu, les noix, les graines, la levure alimentaire et les produits céréaliers. Les végétaliens doivent les puiser dans les légumineuses, le tofu, les noix, les graines, la levure alimentaire et les produits céréaliers. Les protéines du règne végétal ne sont pas complètes en soi, mais elles le deviennent en faisant certaines combinaisons alimentaires. On peut, par exemple, accompagner les lentilles de riz. Il n’est pas nécessaire de compléter ses protéines, à chaque repas. On peut consommer des céréales au petit-déjeuner et des légumineuses au repas du soir pour que l’organisme reconstitue des protéines complètes.
Les mécanismes d'action
Allégués
Démontrés
Une revue scientifique révèle que les végétariens, en raison de leur régime alimentaire, disposent de certains avantages par rapport à la population générale1 :
D’autres études mentionnent qu’ils ont :
Le végétarisme pourrait aussi contribuer à combattre la polyarthrite rhumatoïde13.
En ce qui concerne les causes de mortalité autres que cardiaques, les différences sont minimes. Les études concernant le risque de cancer n’ont pas démontré de différence claire entre les végétariens et les non-végétariens, sauf en ce qui concerne les cancers de la prostate et du côlon (moins courants chez les végétariens). De façon générale, la santé des végétariens se compare à celle des non-végétariens qui ont un mode de vie sain1. En ce qui a trait à la santé des végétaliens, les données sont insuffisantes pour dresser un tel constat.
Officiellement, l’American Dietetic Association et les Diététistes du Canada soutiennent que les régimes végétariens planifiés de façon appropriée sont sains, adéquats sur le plan nutritionnel, et bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies8. Le régime végétarien, lorsqu’il est adopté dès le jeune âge, peut mener à de saines habitudes alimentaires à long terme8. Les résultats de recherche des dernières années ont modifié la perception des chercheurs - et de la population en général - sur le végétarisme. Il n’est plus considéré comme un régime alimentaire farfelu et risqué, mais plutôt comme une façon de s’alimenter qui comporte plusieurs avantages pour la santé.
Menu type d’une journée
Régime végétarien
Régime végétalien
Repas du matin
Kiwi et clémentine
Céréales multigrains
Rôties aux graines de lin
Beurre d’arachide naturel
Lait 1 %
Kiwi et clémentine
Céréales multigrains
Rôties aux graines de lin
Beurre d’arachide
Boisson de soja (soya)
Repas du midi
Salade de légumes variés
Vinaigrette à base d’huile d’olive et de vinaigre balsamique
Soupe aux lentilles
Fromage gruyère
Craquelins de seigle
Yogourt et noix du Brésil
Salade de légumes variés
Vinaigrette à base d’huile d’olive et de vinaigre balsamique et de levure alimentaire Red Star (type de levure enrichie de vitamine B12)
Soupe aux lentilles
Fromage de soja sans caséine
Craquelins de seigle
Caroube et pomme
Repas du soir
Jus de tomate
Omelette aux légumes cuite dans l’huile d’olive
Muffins à l’avoine
Jus de tomate
Tofu et légumes sautés dans l’huile d’olive
Quinoa cuit
Amandes et abricots
Avantages et inconvénients du végétarisme
Satiété et bien-être
Bien planifié et équilibré, un régime végétarien rassasie bien en raison du taux élevé de fibres alimentaires et de la quantité élevée d’aliments à densité énergétique faible provenant des fruits, des légumes, des légumineuses et des céréales. Mais il faut s'assurer d'un apport adéquat en protéines à chaque repas.
En pratique
Au début, il est difficile d'adopter n'importe quel régime végétarien si l'on n'est pas habitué de manger (et de cuisiner) des légumineuses, des noix et des graines. À l’aide de bons livres de recettes, les personnes motivées devraient y arriver. Évidemment, le régime lacto-ovo-végétarien est le plus facile à suivre, même au resto, puisque les produits laitiers et les oeufs sont permis.
Le régime végétalien demande par contre nettement plus d’imagination puisqu’il exclut tous les produits laitiers et les oeufs. Il est assez compliqué à suivre ailleurs que chez soi. Si l'on ne va pas dans un restaurant végétarien, seuls les légumes et les féculents (riz, pâtes, pommes de terre...) seront offerts, ce qui constitue un repas déséquilibré. La solution est d’apporter, avec soi, des noix, des graines et des légumineuses séchées pour compléter le repas.
Perte de poids
Une légère perte de poids peut survenir lorsqu'on abandonne une diète classique pour une diète lacto-ovo-végétarienne ou végétalienne9.
Attention
Les femmes enceintes végétariennes sont sujettes au manque de B1211. Pour les végétaliens, la B12 se trouve dans les levures enrichies de B12 (Red Star, Lyfe), les boissons de soya enrichies, les boissons de riz enrichies, les simili-viandes (souvent à base de protéines de soya). À ces aliments, les lacto-ovo-végétariens peuvent ajouter le lait, les produits laitiers et les oeufs comme sources de vitamine B12.
Mon commentaire
" Le régime lacto-ovo-végétarien est très certainement un régime santé qui procure de nombreux avantages s’il est bien planifié. Je pense toutefois que, dans une perspective de prévention des maladies et de promotion de la santé, le régime semi-végétarien (avec poisson, fruits de mer et volaille) fait aussi bien l'affaire. Il s'avère aussi plus facile à suivre, à long terme parce qu’il procure plus de variété.
Toutefois, à une époque où l’on pointe du doigt la production et la consommation de viandes comme facteurs responsables de la dégradation de l’environnement, il est rassurant de savoir que le régime végétarien peut combler nos besoins nutritionnels si on décide de l’adopter pour des raisons écologiques et environnementales ".Rédaction : Hélène Baribeau, nutritionniste Dt.P., M.Sc.
Fiche créée : novembre 2012
Références
Bibliographie
Extenso. À chacun son type de végétarisme. [Consulté le 20 mars 2006] www.extenso.org
Tulasne Patricia, Roy Anne-Marie. Végétariens mais pas légumes, Les Éditions Publistar, Canada, 2003.
Melina Vesanto, Harrison Victoria, Charbonneau Davis Brenda. Devenir végétarien, Les Éditions de l’Homme, Canada, 1996.
Lamontagne Danielle. Supplément végétalien.
Lamontagne Danielle. Guide alimentaire végétarien.