Monka : “Nous sommes là pour faciliter le quotidien des proches aidants !”

Bonjour Jérôme et Etienne, vous avez acceptez de témoigner pour Carenity et nous vous en remercions. 

Pourriez-vous commencer par vous présenter ? 

Je suis Étienne, j’ai 36 ans et nous avons co-fondé Monka avec Jérôme. Toutes les semaines, je navigue entre Paris, où je travaille, et Lyon où je réside pour être proche des miens et aider mon père Parkinsonien.  

Découvrir ce statut d’aidant, plusieurs années après le diagnostic de mon proche, m’a permis de mettre le doigt sur cette difficulté de jongler entre sa vie personnelle, sa vie au travail et sa vie d’aidant.  

Elle m’a aussi et surtout donner envie d’entreprendre pour amener une expérience au service d’autres aidants familiaux. 

Je suis Jérôme, j’ai 49 ans. J’ai commencé à apporter mon aide de manière ponctuelle et occasionnelle à mes parents âgés. Puis, lorsque mon père a été diagnostiqué de la maladie de Parkinson, les choses se sont accélérées. Vivant à plusieurs centaines de kilomètres, tout est rapidement devenu compliqué jusqu’au décès de mon père en 2019. Aujourd’hui, ma mère est âgée de 90 ans et, bien qu’elle n'ait pas de maladie particulière, il a fallu mettre en place une organisation spécifique pour l’accompagner et faire en sorte qu’elle reste autonome à son domicile le plus longtemps possible. Même si cela a conduit à des changements drastiques, ni elle ni moi ne reviendrions en arrière.  

Pouvez-vous nous raconter la création de Monka ? Comment est née l’idée ?

Collègues de travail, c’est sur le tard et au travers de discussions que nous avons réalisé un jour que nous vivions une expérience similaire, avec la conclusion suivante : accompagner et aider un parent âgé et malade en France est aujourd’hui un véritable parcours du combattant, un parcours souvent difficile à concilier avec sa vie personnelle et sa vie professionnelle. 
 
Aucun de nous deux n’avions été préparés à ce qui nous attendait. L’un comme l’autre, nous n’étions pas préparés non plus à l’idée qu’un aidant puisse se heurter si souvent et si violemment à des portes fermées. Nous nous sommes retrouvés seuls et isolés, parfois en proie à une inquiétude face à la situation et, il faut le dire, une culpabilité croissante. 

Sur notre route, nous avons fait la connaissance du Dr Benjamin RIMAUD, urgentiste pendant 12 ans à l’AP-HP devenu médecin gériatre. Cette rencontre a été déterminante. C’est ainsi qu’est né Monka. 

Quels sont, selon vous, les besoins non comblés des aidants à l’heure actuelle ? En quoi l’offre Monka peut-elle leur venir en aide au quotidien ? 

Nous avons conduit une étude auprès de 235 aidants, au deuxième trimestre 2022, et nous identifions 4 types de besoins prioritaires :  

• Du temps, pour se reposer et prendre soin de soi, 
• Du soutien, pour alléger la charge mentale et offrir un cadre sain pour le proche que l’on aide, 
• Une aide financière, pour compléter ou pour compenser les efforts financiers consentis, 
• Des informations, afin de connaitre ses droits mais aussi les différentes solutions qui existent. 

C’est pourquoi Monka est organisé autour de 2 éléments clés : 

• Un site regroupant les informations les plus utiles aux aidants, notamment l’ensemble des formes que peuvent prendre les solutions de répit, une liste des choses à faire parce qu’on l’a vu, il souvent difficile pour l’aidant de prendre du recul et d’anticiper tant il a à faire au quotidien, 
• Une plateforme sécurisée et confidentielle avec accès à un(e) infirmier(e) dédié(e) proposant deux niveaux de service afin de répondre au mieux aux aidants de personnes âgées dépendantes : un soutien dans l’organisation et le suivi des soins ; et, si le niveau de dépendance le justifie, le recours à des professionnels des services (aide à domicile…). 

De quoi se compose l’offre Monka ? De quelle façon l’aide apportée aux aidants est personnalisée ? Et à quel point ?

Une fois inscrit sur notre plateforme, l’aidant répond à un questionnaire afin d’effectuer une auto-évaluation et transmettre les informations clés concernant son proche. Par la suite, il y retrouvera toutes les informations utiles au suivi de son proche. 

Dans un second temps, un bilan personnel est réalisé par téléphone avec son infirmier(e) dédié(e) qui est là pour comprendre le contexte, et prendre en compte ses attentes et celles de son proche. 

C’est elle/lui qui définira, en collaboration avec le médecin gériatre, la meilleure organisation à mettre en place. Elle pourra également s’assurer que l’aidant ne s’oublie pas et prend soin de lui-même. Quant au proche, elle s’assurera que sa dépendance et sa maladie n’ont pas occulté d’autres problèmes, comme la dénutrition par exemple. 

Travaillez-vous directement avec des professionnels de santé ? Quel est leur rôle ? 

Nos équipes sont exclusivement formées d’infirmier(e)s. Cela facilite les échanges vers l’aidant car l’infirmier(e) saura prendre le temps d’expliquer et pourra répondre à ses questionnements tout en garantissant le secret médical. 

De même, les échanges avec les professionnels de santé intervenant déjà auprès du proche sont facilités car encadrés par l’éthique et le secret médical. 

Enfin, dans le cas où nous devrions trouver un professionnel de santé, par exemple un infirmier à domicile ou un spécialiste, la recherche n’en est que plus facile.

Quel est votre champ d’actions ?

Monka s’adresse aux aidants de personnes âgées dépendantes désireuses de rester le plus longtemps possible à leur domicile quelle que soit leur pathologie ou leur handicap. 

En quoi l’accompagnement des aidants est-il important ? 

Avec le vieillissement de la population, les aidants sont un maillon indispensable de notre société. En 2050, on estime que près de 5 millions de français auront plus de 85 ans avec une dépendance plus ou moins marquée. Il faut donc les aider à bien faire sans pour autant qu’ils y laissent leur santé et leurs économies.  

Avez-vous des projets particuliers à moyen ou long terme ?

Nous souhaitons prochainement élargir notre champ à tout aidant de personne majeure, sans distinction. Dans un second temps, nous souhaitons accompagner les aidants de mineurs, mais cela prendra plusieurs mois. 

Un dernier mot pour les proches aidants qui vous lisent ? 

Le nombre d’aidants en France est estimé à 11 millions. Vous n’êtes pas seul. Nous sommes Tous Aidants ! 

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