Malgré mon cancer colorectal, je suis un papi heureux
Publié le 22 nov. 2016 • Par Léa Blaszczynski
Découvrez l'histoire de Jean-Pierre, atteint d'un cancer colorectal.
1 - Bonjour Jean-Pierre, pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Ancien technico-commercial informatique et retraité depuis janvier 2008, je vis dans un petit village campagnard. Je profite de la nature à l’extrême en jardinant, en pratiquant la pêche, la chasse et la randonnée.
J’adhère à deux clubs de lecture, participe à la vie associative et j’ai exercé un mandat de maire de 2008 à 2014. Je suis surtout un papi heureux qui profite à chaque occasion possible de ses 3 petits-enfants.
2 - Comment s'est déroulé le diagnostic de votre cancer colorectal ?
En 2008 comme mes crises hémorroïdaires étaient fréquentes, j'ai insisté auprès de mon médecin traitant pour passer une coloscopie. Après l'examen et analyse des polypes prélevés, le gastro entérologie m'a confirmé lors d'une visite (ma femme et mes 2 enfants étaient présents ce jour) un cancer colorectal très proche de l'anus. Ce spécialiste nous a expliqué la démarche à suivre. Il nous a également conseillé sur le choix de l'établissement et du professeur officiant au service cancérologie. Les deux rendez-vous avec le chirurgien principal, également deux avec le responsable du centre de radiothérapie ont été assez rapide.
Plus délicat et long ont été les autres examens obligatoires : radio des poumons, des sinus, des dents, prise de sang et j'en oublie. Je garde un souvenir de la mauvaise organisation des services. Les conclusions, radios et autres documents n'étaient pas souvent transmis au demandeur en l’occurrence le professeur chirurgien. Cet épisode s'est déroulé en parallèle avec ma prise de fonction à la mairie de ma commune.
3 - Quels sont les impacts les plus importants de la maladie sur votre quotidien ?
D'un naturel un peu stressé, mais quand même optimiste, très bien entouré par ma famille, cette période de mars à septembre (avec ces innombrables visites aux spécialistes, séances de radio thérapies (25), et pour terminer l'opération fin juillet), est une vraie expérience de la vie. Le mot cancer est devenu banal, j’apprécie encore plus la vie quotidienne. Les ennuis post opératoires existent, je porte des couches culottes, je n'ai pas d'horaires définies de selles qui durent de une à deux heures et plus. Je ne peux donc planifier aucun emploi du temps, mais la vie c'est aussi gérer les bons et mauvais moments.
4 - Connaissiez-vous Mars bleu ?
L'opération Mars Bleu est importante dans le dépistage des cancers colorectaux, elle est je pense trop discrète encore, à nous d'en parler, de la faire connaître. Plus un cancer est décelé et traité tôt, plus il est bénin.
5 - Quels conseils pratiques pourriez-vous donner à une personne souffrant d'un cancer colorectal pour mieux vivre avec la maladie ?
Chaque cancer colorectal est différent, suivant sa situation et sa précocité de dépistage. Son vécu après intervention dépend du caractère du malade. Il est nécessaire de positiver, de se donner un but comme de voir grandir ces petits enfants et participer à leurs connaissances (en toute modestie).
6 - Aujourd'hui, où en êtes-vous avec la maladie ?
Aujourd'hui vu mes difficultés quotidiennes de planning, je consulte les spécialistes en cancérologie digestive de 3 établissements hospitaliers régionaux pour évaluer les avancées techniques de traitement ou envisager une colostomie (décision prise très récemment, peut-être grâce à CARENITY et Mars Bleu).
7 - Quel message souhaiteriez-vous partager à nos lecteurs ?
Pour ma part, je parle souvent de mon cancer avec ma famille, mes amis. Certains ne sont pas à leur aise dans ces discussions. La vie comme je le disais ci-dessus c'est d’aimer chaque merveilleux ou mauvais instants qui passent et de ce dire que beaucoup de malades le sont plus que moi.
Je crois que mes différentes activités sont des remèdes, elles permettent un enrichissement des connaissances, elles m'occupent l'esprit, le temps quoi de mieux.
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