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Obésité et diabète : soyons acteur de notre maladie

Publié le 26 déc. 2016 • Par Léa Blaszczynski

Gisèle, membre Carenity et diabétique de type 2 n'a pas eu la vie facile. Découvrez ici son témoignage plein d'émotion.

Obésité et diabète : soyons acteur de notre maladie

1 - Bonjour Gisèle, pourriez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Je m'appelle Gisèle, j'ai 67 ans et je suis retraitée. J'ai eu une vie professionnelle que j'aimais : j’étais infirmière au service des autres, un métier de relation. Et à la retraite je reconnais que c'est le vide maintenant. Quand on travaille on est vivant, je ne me suis pas assez préparée, mais il faut y penser. J'ai beaucoup déprimé à cette époque. Perdre son statut social, ses collègues, cette vie trépidante, il m'a fallu du temps pour retrouver mes marques et me refaire un tissu social.

obesite

2 - Comment avez-vous découvert que vous étiez atteinte d'un diabète de type 2 ?
A la naissance, je pesais 5kg, un gros bébé déjà en surpoids. Maman me nourrissait trop bien et mal : beaucoup de féculents à tous les repas, de crêpes, de fars bretons… Mes parents n'étaient pas riches, ils se sont installés après la guerre 39/45, et papa s'est installé comme menuisier, on ne mangeait pas équilibré, et maman la diététique, elle ne connaissait pas. Elle n'avait pas appris de ses parents non plus. 

A 12 ans je pesais 82kg et maman ne réagissait pas, elle me disait : "à la puberté tu vas maigrir". Je n'ai pas maigri, j'ai souffert du regard des autres on m'appelait l'éléphant ou le mammouth. Le manque d'éducation alimentaire vous poursuit toute votre vie, les mauvaises habitudes alimentaires aussi. 

A 16 ans maman m'a fait suivre un régime chez un médecin qui m'a donné des diurétiques et des hormones thyroïdiennes. J'ai beaucoup maigri et j'étais une vraie pile électrique. J'ai failli mourir et j'ai quitté mes parents pour venir à Paris suivre mes études d'infirmières. J'ai commencé ma vie professionnelle à 20 ans, de nuit (horloge biologique inversée) ce n'était pas bon pour le régime et petit à petit j'ai recommencé à grossir, seule à Paris. J'ai rempli ce vide par de la nourriture. Ensuite je me suis mariée et j'ai eu un garçon. Mon mari est décédé à 34 ans, ce fut un fiasco, une période de stress intense, de peur. A ce moment j'étais dans un état pré-diabétique. Le diabète s'est installé peu à peu. En 1997, j'avais des abcès à répétition, des bronchites et un bilan biologique a confirmé le diagnostic. J'ai été mise sous metformine et un régime diététique. 5 ans après sous insuline, j'ai beaucoup culpabilisé, je m'occupais tellement des patients que je ne m'occupais plus de moi, j'étais en colère contre moi. Ce fut un choc, puis je me suis ressaisie j'ai fini par tenir tête à mon nouveau compagnon qui me rappelait toujours à l'ordre. Le diabète m'a isolé des autres, je ne pouvais pas aller au restaurant, les gens ne comprennent pas, "un petit dessert ne te fera pas de mal"… c'est un supplice les fêtes et ses repas.

3 - Quelle fut votre réaction et celle de vos proches ? Vous attendiez-vous à ce diagnostic ?
Devant une maladie chronique, il faut faire le deuil de son état antérieur, on passe par beaucoup d'étapes : choc, culpabilité, déni, dépression et acceptation. Mes proches n'ont pas compris, on m'offre encore des chocolats pour Noël...

Je me doutais qu'on arriverait à ce diagnostic un jour ou l'autre car il y a aussi des diabétiques dans ma famille.

4 - Etant infirmière, vous connaissez le milieu médical. Cela a t-il eu un impact sur la gestion de votre diabète ?
J'ai pris rendez-vous avec un spécialiste diabétologue qui m'a suivie : bilan biologique, cardio, OPH, rénal, régime alimentaire, traitement médical… Je suis devenue patiente à mon tour, de l'autre côté de la barrière. J'ai eu des appuis de la diététicienne de mon service, rien de plus. Je me suis gérée presque seule, j'ai demandé une formation sur l'éducation du diabète qu'on m'a refusée mais j'ai beaucoup appris par internet.

5 - Pensez-vous que votre obésité a compliqué la gestion de votre diabète ?
Bien sûr l'obésité a compliqué ce diabète car tous les régimes ne m'ont pas servis. Le régime tue le régime : l'effet yoyo épuise le pancréas. Maintenant j'ai un régime alimentaire équilibré : ce n'est pas le mot régime qui convient c'est un rééquilibrage alimentaire.

6 - Quelles ont été les pires difficultés que vous avez rencontrées jusqu'à maintenant ?
La pire difficulté que j'ai rencontré c'est la mise sous insuline d'un jour à l'autre. On m’a dit "vous êtes infirmière pas besoin d'hospitalisation, vous saurez gérer". C'est un tort de répondre cela, j'avais besoin de réponses à mes questions, au bout de 6 mois j'ai demandé une hospitalisation d’une semaine où j'ai appris à mieux me gérer. J'avais 4 insulines (3 rapides et 1 lente au coucher) il faut savoir doser ses insulines augmenter ou diminuer, maintenant ça va.

7 - Quel message, quels astuces pourriez-vous donner aux personnes atteintes d'un diabète ?
Suivre les consignes des médecins, éviter les hypoglycémies, éviter le stress, faire de la marche, de la natation, du sport doux, avoir une alimentation équilibrée, une vie saine, un bon sommeil, bien remplir le carnet de surveillance, faire de la relaxation, avoir toujours sur soi 3 sucres en cas d'hypoglycémie, avoir connaissance des signes de complications pour réagir, vivre le plus sereinement possible et avoir des passions et des sorties. Je me suis mise à la peinture et à la marche tous les matins. Allons de l'avant et devenons acteur de notre maladie afin de mieux la gérer !

8 - Vous êtes inscrite sur Carenity depuis 2014, qu'est-ce que Carenity vous apporte dans votre quotidien ?
Carenity est un site de partage et d'échange avec d'autres patients. C'est une force pour nous, j'ai des réponses à mes questions. On aide aussi les autres. La vie mérite d'être vécue, respectons là, et accepter sa maladie faisant partie de nous-même.

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avatar Léa Blaszczynski

Auteur : Léa Blaszczynski, Rédactrice santé, experte en communication

Chez Carenity depuis 2013, la rédaction d’articles santé n’a plus de secrets pour Léa. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, de la nutrition et de l’activité physique.

Léa est... >> En savoir plus

137 commentaires


maritima
le 22/10/2016

Pourquoi veux-tu @matinclair  arriver à 5.5?  c'est pas forcément mieux! ! Selon nos pathologies annexes, les traitements que l'on prend, l'âge aussi, les valeurs de la glyquée ne sont pas les mêmes! En gros, les objectifs recommandés ne sont pas identiques pour tout le monde : ils dépendent de notre situation personnelle. ( d'où ....voir avec son médecin ).

Et puis, Matin clair, ne pas trop fantasmer sur le diabète :c'est une maladie grave, certes, tenace comme toutes les maladies chroniques, mais.... quand on tient ferme les rênes, les chevaux ne s'emballent pas !

                                                             Bonne journée!


JOSS51
le 22/10/2016

Oui Maritima, je pense comme vous, on peut tenir les "rênes des chevaux" afin que le diabète ne nous emporte... il peut y avoir de longues années pas trop moches, bien sûr quand j'ai appris à 45 ans que j'étais diabétique, cela ne m'a pas plu du tout. Mais avant j'étais un fil de fer et avec les 2 grossesses et les accidents de la vie : diabète de type 2. Il faut beaucoup de volonté mais on peut maitriser. Alors que pour d'autres pathologies, on ne fait que subir. Pour ma part, j'ai été opérée du ventre (j'ai beaucoup souffert !) mais j'ai pu ainsi diminuer mon insuline de moitié.

Depuis, je n'ai jamais repris de "graisse" à cet endroit ni ailleurs.

  


maritima
le 22/10/2016

Bonne journée @JOSS51  !


matinclair
le 23/10/2016

@maritima, ben disons que je me suis dis que peut être on pouvait arriver à le supprimer ce diabète en faisant baissé le glycosilé, mais apparemment non d'après ce que j'ai pu comprendre !! je ne comprends pas encore très bien le rouage de tout çà mais çà va venir !! 

Bonne nuit et bisous !! 


Gbretagne
le 23/10/2016

Certaines études très sérieuses au Royaume-Unis et au Canada démontrent que la rémission du diabète est possible mais pas pour tout le monde. Les personnes qui ont vu leur diabète disparaître des différents contrôles de glycémie ont été motivées par ces études et ont acceptées d'être suivies sur la longueur pour conforter les professeurs qui en sont les chercheurs et les rapporteurs. Ces résultats ont été obtenus par des restrictions alimentaires mais surtout par un changement radical des aliments consommés et ceci pendant un certains nombre de mois (durée variable selon l'individu). La préparation de la cuisine est également prise en considération. Mais ce qui est le plus étonnant c'est qu'après avoir constaté la stabilité d'une glycémie normale les personnes ont repris une alimentation normale et équilibrée sans voir réapparaître de diabète. Alors guérison ou rémission (peut importe le terme que vous emploierez) c'est que ces personnes sont sortis des affres que nous subissons difficilement puisque nous venons en discuter ici. Pour reprendre le titre de cette discussion "Devenons acteur de notre diabète" pourquoi ne pas faire quelques efforts pour ne plus se morfondre et subir en se donnant un but "réagir en écoutant les prescriptions alimentaires. Les conseils qui nous sont généralement donnés par nos médecins et la sécu (Sophia entre-autre) comporte de nombreuses anomalies. J'ai eu quelques bonnes surprises en changeant certaines habitudes : plus de dérèglements intempestifs des intestins, plus de mal de ventre, plus de douleur à l'estomac et beaucoup moins de douleurs articulaires ou musculaires et meilleure mobilité. Je suis par conséquent très encouragée à continuer.

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