Cancer : comment retrouver l'appétit malgré les traitements ?

Depuis une trentaine d’années, le nombre de nouveaux cas de cancers en France augmente chaque année. Ceci est dû au vieillissement de la population ainsi qu’à l’amélioration des méthodes de détection. 

Après l’annonce du diagnostic, la prise en charge thérapeutique comprenant les traitements se met en place. 

Quels sont les différents types de traitements du cancer ? 

La stratégie thérapeutique fait appel à plusieurs traitements qui s’articulent tout au long du parcours de soins, de l’annonce de la maladie jusqu’aux soins de support et au suivi après la guérison. 

Le choix des traitements sont décidés par l’équipe médicale lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) en accord avec le patient. 

Les principaux traitements du cancer sont : 

• La chirurgie, c’est le traitement principal du cancer qui consiste à retirer la tumeur, on parle d’exérèse ou de résection, 
• La radiothérapie, c’est l’utilisation de rayons ionisants dont la forte énergie permet de détruire les cellules cancéreuses, 
• La chimiothérapie, c’est l’administration de médicaments cytotoxiques qui vont détruire les cellules tumorales, 
• Les thérapies ciblées, elles consistent à viser spécifiquement certaines molécules de l’organisme, à bloquer les mécanismes de prolifération des cellules cancéreuses et donc le développement de la tumeur, 
• L’hormonothérapie, c’est l’administration de médicaments qui vont bloquer la synthèse de certaines hormones et empêcher leur fixation aux récepteurs. Cela concerne la croissance de certains cancers, favorisée par les hormones sexuelles produites par l’organisme (exemple : cancer du sein, cancer du col de l’utérus, cancer de la prostate, cancer de la thyroïde), 
• L’immunothérapie, elle agit principalement sur le système immunitaire du patient pour le rendre apte à attaquer les cellules cancéreuses, 
• La greffe de cellules souches, c’est un traitement qui consiste à remplacer la moelle osseuse du patient. Elle est utilisée pour le traitement de la leucémie et du lymphome. 
  
  

Des combinaisons de traitements sont possibles et il n’y a pas d’association type dans le traitement du cancer. 

Malheureusement, la plupart du temps, des effets secondaires de ces traitements font leur apparition. Ils ne sont pas systématiques et dépendent des traitements reçus, de leur association avec d'autres, des doses administrées, du type de cancer et de la façon dont la personne malade réagit. 

Parmi ces effets secondaires, la perte d’appétit est très fréquemment constatée. 

Pourquoi la perte d’appétit peut être liée aux traitements contre le cancer ? 

Le cancer et ses traitements peuvent provoquer un changement dans les habitudes alimentaires. Cela est aussi dû aux conséquences psychologiques et à la localisation de la maladie. 

On observe, entre autres, une diminution voire une perte d’appétit mais aussi une altération du goût et de l’odorat et des problèmes digestifs. 

Il est recommandé de parler tout de suite avec son oncologue des risques de déséquilibres nutritionnels qui conduiraient, sur le moyen et long terme, à une perte de poids, une dénutrition ou un surpoids. 

Concernant la perte d’appétit, c’est le plus souvent la conséquence des traitements de chimiothérapie et de radiothérapie, ils peuvent provoquer une anorexie. Ce doit être surveillé de près car une perte de poids trop importante est synonyme de mauvais pronostic. 

Les médicaments engendrent aussi des nausées, des vomissements, parfois une inflammation de la bouche ou de l’œsophage, responsables de douleurs ou d’ulcérations gênantes pour mâcher et avaler la nourriture. 

Une altération du goût et de l’odorat (goût métallique, dégoût pour les odeurs fortes) à cause des traitements peut également induire une perte d’appétit. 

30% des personnes atteintes d’un cancer perdraient du poids durant leur traitement. Or, limiter cette perte de poids permet de mieux supporter les traitements et de récupérer plus vite. 

Quels conseils pour améliorer son appétit pendant le traitement contre le cancer ? 

Afin de repérer les risques, l’évaluation de l’état nutritionnel du patient est essentielle durant tout le parcours de soins. C’est pourquoi, la prise en charge diététique et nutritionnelle est intégrée dans les soins de support. 

L’institut national du cancer a émis des recommandations auprès des professionnels de santé pour mieux accompagner chaque malade du cancer. C’est un enjeu important qui permet la réussite des traitements, l'amélioration de la qualité de vie et la diminution des risques de rechute.

Dans les cas les plus extrêmes, donc en cas de perte de poids trop importante, une nutrition parentérale partielle ou totale est nécessaire. 

Avant d’en arriver là, des médicaments sont parfois prescrits pour augmenter l’appétit tels que des corticostéroïdes ou des stéroïdes androgènes, de l'acétate de mégestrol et du dronabinol. 

D’autres pratiques, plus liées à l’adoption ou à l’adaptation de comportements alimentaires sont possibles : 

Surveillez son poids et signaler une perte de poids supérieure à 5% à son médecin 

Entre 5 et 10% de perte de poids, il y a un risque de dénutrition. 

Pratiquer une activité physique adaptée 

La pratique de l’exercice physique stimule l’appétit. Une pratique régulière procure du bien-être et permet de lutter contre la sédentarité. 

Ecouter ses envies et se faire plaisir 

Anticiper ses repas et ses collations, prendre le temps de bien les préparer, manger à table, choisir des aliments colorés. Ne pas hésiter à assouvir son envie de manger ou de grignoter dès qu’elle vient. Penser à varier ses plats et oser tester d’autres saveurs. 

Favoriser des petites portions caloriques et fractionner ses repas 

Des repas légers et fractionnés sont plus digestes et évitent de générer du dégoût. Penser à bien mâcher et lentement. 

En cas de faible appétit, il faut privilégier des repas qui apportent de l'énergie et des calories pour manger utile. 

Relever le goût des plats 

Le fait d’apporter plus de goût aux aliments stimule l’appétit, il peut s’agir de citron, d'épices et d'herbes aromatiques. Cela permet aussi de réduire la quantité de sel. 

La viande rouge consommée lors des traitements est souvent associée à un goût métallique qui provoque l’écœurement. N’hésitez donc pas à privilégier la viande blanche. 

Manger froid et consommer des aliments riches en eau 

En cas d’assèchement de la bouche lié à la chimiothérapie, par exemple, il est recommandé de consommer froid et liquide (ou semi-liquide) et aussi de surveiller son hydratation. 

Il vaut mieux boire entre les repas pour éviter la sensation de satiété accentuée par l’eau prise au cours du repas. 

Se créer une atmosphère conviviale 

Être accompagné de sa famille et d’amis, avoir une assiette bien dressée, de la musique ou un bouquet de fleurs incitent à mieux profiter de son repas et stimule l’appétit. 

Prendre ses repas à distance des prises de médicaments 

Certains médicaments ont pour effet secondaire de diminuer l’appétit ou de provoquer des nausées et des vomissements. Quand cela est possible, il faut les prendre entre les repas. 

Le suivi de ces conseils doit être soumis à la validation de son médecin. Il existe de nombreuses contre-indications et interactions en lien avec l’alimentation lors des traitements contre le cancer. 

Pour rappel, en cas d’hospitalisation pour son cancer, il est possible de bénéficier de conseils spécialisés et d’une prise en charge diététique au sein même de l’hôpital. Également, tout au long de la prise en charge de son cancer, des consultations diététiques gratuites sont à disposition des patients.