Tout savoir sur la fatigue liée au cancer !
Publié le 3 mai 2024 • Par Équipe éditoriale de Carenity
Selon l’Institut national du cancer (INCa), on estime à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancer pour l'année 2023 en France métropolitaine, 245 610 chez l’homme et 187 526 chez la femme.
La fatigue est le symptôme le plus répandu chez les patients souffrant de cancer, et constitue également l'effet secondaire le plus fréquent des traitements anticancéreux.
Mais alors, qu’est-ce que la fatigue liée au cancer ? Comment vivre au mieux avec celle-ci ?
On vous dit tout dans notre article !
Définition, causes et symptômes
La fatigue liée au cancer se caractérise par un manque d'énergie, une sensation de lassitude ou un épuisement généralisé. Elle se distingue ainsi de la fatigue habituelle ressentie en fin de journée, et celle-ci peut être vraiment problématique et impactante pour la qualité de vie du patient.
C’est une forme de fatigue qui peut s’exprimer de diverses façons, aussi bien par des sensations de lourdeur dans les membres, que par une faiblesse générale, une difficulté à apprendre de nouvelle chose, à se concentrer ou à réfléchir de façon claire. Il est aussi possible de ressentir une baisse de motivation, une frustration voire une tristesse chronique.
De plus, cette fatigue n’est que partiellement soulagée par le sommeil et le repos. C’est une forme de fatigue qui peut arriver même avec de faibles quantités d’activités.
Les causes sont variables et nombreuses. En effet, soit la fatigue peut être une conséquence des traitements (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie…) ou bien être simplement consécutive à la maladie. Les douleurs cancéreuses peuvent fatiguer mais l’impact psychologique de la maladie peut également fatiguer.
Diagnostic
Selon les recommandations, tous les patients atteints d'un cancer doivent faire l'objet d'un dépistage systématique de la présence et de la gravité de la fatigue dès le diagnostic, à intervalles réguliers pendant le traitement et après le traitement, et si cela est cliniquement indiqué.
Si cela n’a pas été fait, il faut évidemment en faire part aux équipes soignantes de manière spontanée en cas de symptômes ou de souffrance. Les équipes évalueront alors la fatigue avec des questions types : depuis quand ? son évolution ? son impact sur la vie quotidienne ? etc.
Afin d’avoir une vision aussi précise que possible du niveau de fatigue, il existe des questionnaires patients scientifiquement validés que peuvent utiliser les médecins pour procéder au diagnostic.
Précisément dans le cancer du sein, un algorithme a récemment été développé, conjointement entre l’Inserm et l’Institut Gustave Roussy en 2022, afin de prédire la fatigue sévère dès le diagnostic de cancer du sein. Car, en effet, des années après leur diagnostic, plus de 30% des femmes ayant été traitées pour un cancer du sein rapportent éprouver une fatigue sévère.
Comme le présentent les chercheurs, il s’agit d’un algorithme prédictif qui pourra être utile aux médecins. De cet algorithme, 6 facteurs de risques principaux ressortent, qui sont : un jeune âge lors du diagnostic, un surpoids, le tabagisme, l'anxiété, l'insomnie et les douleurs avant le début des traitements, ainsi que la fatigue préexistante.
Prise en charge thérapeutique
La prise en charge de la fatigue dépend de nombreux éléments tels que l’âge, l’état général mais aussi le stade de la maladie.
Plusieurs solutions de prise en charge sont cependant envisageables et sont à discuter avec le médecin référent.
Tout d’abord, lorsque cela est possible, il est conseillé de pratiquer une activité physique comme la marche rapide, l’aérobic ou le vélo d’appartement à une intensité légère à modéré (Société Médicale Européenne d’Oncologie).
Le fait de pratiquer une activité physique pendant et après le traitement est bénéfique car il a été identifié qu’une inactivité prolongée provoque une diminution de la masse musculaire, ainsi que de la force musculaire. Cette diminution peut conduire aussi à la diminution des capacités à réaliser des mouvements simples comme prendre les escaliers, ce qui pourrait conduire à une perte d’estime de soi et un risque d’augmentation de l’anxiété et de la dépression.
Il existe aussi d’autres thérapies recommandées comme la psychoéducation. Il s’agit d’une méthode pour apprendre aux patients à mieux adapter leur vie à leur pathologie et leurs traitements afin d’éliminer au maximum le stress lié à ceux-ci. Il en est de même pour les thérapies cognitivo- comportementales (TCC), elles peuvent aider à mieux gérer les émotions et ainsi améliorer globalement la qualité de vie.
Néanmoins, les traitements médicamenteux comme les psychostimulants et les antidépresseurs ne sont pas recommandés. Seuls les corticoïdes peuvent être recommandés dans certains cas de cancer au stade métastasé. Il en est de mêmes pour les traitements dits nutritionnels (compléments alimentaires), ils ne sont globalement pas recommandés non plus. Il n’existe pas de preuves scientifiques assez robustes à leur utilisation.
Gestion de la fatigue au quotidien
La fatigue affecte différemment chaque patient, cependant quelques techniques peuvent parfois aider à mieux la gérer au quotidien. En voici quelques exemples :
Tout d’abord prioriser, se concentrer sur ce qui est essentiel afin d’être sûr de pouvoir faire ce que l’on souhaite ou ce dont on a le plus besoin.
Il faut également avoir une alimentation saine, riche en protéines. Il faut aussi bien s’hydrater. Pour avoir des conseils les plus personnalisés et adaptés possibles, il est recommandé de prendre rendez-vous avec un diététicien dans le cadre de sa prise en charge.
Il est conseillé, si possible, mettre en place de bonnes habitudes de sommeil. Cela peut être bénéfique de faire en sorte de bien dormir la nuit et d’éviter de trop dormir le jour. De courtes siestes d’une vingtaine de minutes sont préférables aux longues qui risquent d’impacter la qualité du sommeil nocturne).
Conclusion
La prise en charge et la gestion de la fatigue sont à adapter selon chacun et à chaque type de cancer mais il est essentiel, si une forme de fatigue excessive est ressentie, d’en parler à son médecin et aux équipes médicales qui vous suivent afin d’améliorer au mieux votre qualité de vie.
Sources :
Fatigue, Société Canadienne du Cancer
Prédire la fatigue sévère dès le diagnostic de cancer du sein grâce à un algorithme, Inserm
Cancer-related fatigue: ESMO Clinical Practice Guidelines for diagnosis and treatment, A. Fabi, R. Bhargava, S. Fatigoni, M. Guglielmo, M. Horneber, F. Roila, J. Weis, K. Jordan, C.I. Ripamonti on behalf of theESMO Guidelines Committee
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