Quelles sont les conséquences d’un manque de sommeil sur la santé ?
Publié le 24 juin 2022 • Par Candice Salomé
Les conséquences sur la santé d’un manque de sommeil sont nombreuses et ont été, aujourd’hui, démontrées : irritabilité, troubles de la mémoire, risque accru d’obésité, de diabète, de dépression ou encore de maladies cardiaques...
Mais alors, quel est le lien entre sommeil et santé ? Quels sont réellement les risques pour la santé d’un manque de sommeil chronique ? Que faire pour y remédier ?
On vous dit tout dans notre article !
Quel est lien entre le sommeil et la santé ?
Selon une étude publiée en 2017 par l’Inserm, les français dorment en moyenne 7h13 par nuit, soit 1h30 de moins qu’il y a 50 ans.
En dehors des “petits dormeurs” qui ne constituent qu’environ 1 à 3% de la population, les adultes se mettent en danger s’ils dorment moins de 6 heures par nuit. Après une nuit de trop courte durée, il y a des risques immédiats tels que des troubles de l’humeur, une baisse de l’attention ou encore des problèmes de vigilance. A moyen terme, une irritabilité importante peut s’installer, on peut également voir apparaître un syndrome dépressif et des difficultés d’apprentissage. Lorsque le manque de sommeil devient chronique, il existe un risque accru d’obésité et de diabète.
Deux symptômes principaux peuvent indiquer qu’un individu souffre d’un manque de sommeil :
- Un sentiment de fatigue. L’individu ressent un épuisement progressif de ses performances physiques et intellectuelles tout au tout de la journée,
- Une somnolence. Cette dernière correspond à une diminution de la capacité à rester éveillé et peut entrainer des épisodes de somnolence irrépressibles.
Manquer de sommeil n’est pas un phénomène anodin. En effet, le sommeil permet de récupérer physiquement et mentalement. Lorsqu’un individu se trouve privé de sommeil de manière répétée voire chronique cela a de nombreuses conséquences sur sa santé.
Quelles sont les réelles conséquences d’un manque de sommeil sur la santé ?
Les conséquences à court terme d’un manque de sommeil sont les suivantes :
- Une baisse de la perception sensorielle,
- Une limitation du champ visuel latéral,
- Un ralentissement du temps de réaction motrice,
- Des difficultés de concentration et un manque d’attention,
- Une fatigue et une somnolence diurne,
- Des troubles de l’humeur et une irritabilité,
- Une désorientation, des troubles de la mémoire,
- Un risque accru d’accidents que ce soit au travail ou de la route, par exemple.
A plus long terme, le manque de sommeil a de lourdes conséquences sur la santé :
Le manque de sommeil a un impact sur le moral
Une nouvelle étude, publiée en 2021 dans NPJ Digital Medicine met en lumière le fait que des horaires de couchers irréguliers ont un impact considérable sur l’humeur.
En effet, les personnes dont l’heure de réveil varie d’un jour à l’autre peuvent se retrouver autant de mauvaise humeur que les personnes qui ont veillé très tard ou se sont levées très tôt.
L’étude consistait à utiliser des données provenant de mesures directes du sommeil (grâce à des appareils) et de l’humeur de plus de 2 100 médecins, tous en début de carrière, sur une année et soumis à de longues journées et à des horaires de travail irréguliers.
Les résultats de l’enquête ont montré que les individus ayant des horaires de sommeil variables étaient plus susceptibles d’obtenir des scores plus élevés aux questionnaires sur les symptômes de la dépression.
Les résultats de cette enquête s’ajoutent à ce que la communauté scientifique sait déjà quant à la corrélation entre sommeil, humeur quotidienne et risque à long terme d’épisode dépressif.
Ainsi, être régulier au niveau de ses heures de sommeil permet d’être de bonne humeur et augmente la sensation de bien-être.
Le manque de sommeil a un impact sur le métabolisme
Le manque de sommeil augmente l’appétit en modulant les hormones qui le régulent (leptine, orexine et ghréline). Ainsi, l’augmentation des apports caloriques, combinée à la fatigue et à une potentielle somnolence diurne, va se traduire par une baisse des dépenses énergétiques d’où un risque de prise de poids.
Les données épidémiologiques montrent d’ailleurs une corrélation entre la durée de sommeil moyenne d’une population donnée et son IMC (indice de masse corporelle).
De plus, le manque de sommeil perturbe également le rythme circadien en charge de réguler la synthèse de certaines hormones comme le cortisol (hormone du stress) et l’hormone de croissance, impliquées toutes deux dans le métabolisme du glucose. Ce phénomène favorise l’apparition d’une intolérance au glucose et l’évolution à long terme d’un diabète de type 2 et ce indépendamment de la prise de poids à proprement dite.
Le manque de sommeil à un impact sur l’immunité
Selon une étude épidémiologique qui a été conduite pendant 4 ans, un sommeil de mauvaise qualité pourrait augmenter la vulnérabilité des individus face aux infections et, en particulier, celles dues aux champignons et aux parasites.
Parmi les 9294 participants à l’étude, ceux déclarant avoir un sommeil de mauvaise qualité étaient plus souvent traités par des médicaments antifongiques et antiparasitaires que les autres.
Les résultats de cette étude confortent l’hypothèse selon laquelle le sommeil aiderait le système immunitaire à fonctionner correctement et à se reconstituer.
Comment retrouver un sommeil de qualité ?
Si vous souffrez d’un manque de sommeil chronique, il est conseillé d’en parler à votre médecin traitant ou à un spécialiste du sommeil afin de réaliser certains tests. Vos troubles du sommeil pourraient être dus à une maladie telle que le reflux gastro-œsophagien, l’hyperthyroïdie, l’asthme, l’apnée obstructive du sommeil ou encore le syndrome des jambes sans repos.
Néanmoins, il est important d’adopter une bonne hygiène de vie et cela passe par ces quelques conseils :
- Evitez de consommer des excitants tels que le thé, le café, les sodas… 8 à 10 heures avant l’heure du coucher.
- Privilégiez des repas légers en soirée. Vos repas doivent néanmoins contenir des sucres lents afin de ne pas être réveillé par la faim.
- N’utilisez pas d’écran au moins 2 heures avant l’heure à laquelle vous vous couchez. La lumière bleue émise par les écrans a un impact sur la sécrétion de mélatonine (hormone du sommeil) et, par conséquent, sur votre horloge biologique.
- Essayez d’être le plus régulier possible en vous couchant et en vous levant à la même heure chaque jour et ce, même le week-end.
- Sachez écouter votre corps. Dès que vous ressentez les premiers signes du sommeil (bâillement, somnolence…), il est temps d’aller vous coucher !
- Créez-vous un environnement propice à l’endormissement : une chambre à 18 degrés et sans télévision. La chambre doit être une pièce réservée au sommeil.
- Maintenez une activité physique régulière. Le sport est bénéfique pour se fatiguer et donc mieux s’endormir. Néanmoins, évitez les pratiques physiques intenses dans les 3 heures qui précèdent le coucher car cela peut avoir un effet excitant.
Enfin, si vous rencontrez de grandes difficultés à vous endormir ou que vous souffrez d'insomnies, n'hésitez pas à consulter votre médecin généraliste qui saura vous diriger vers un spécialiste au besoin.
Sources :
Day-to-day variability in sleep parameters and depression risk: a prospective cohort study of training physicians, NPJ Digital Medecine
Sommeil, Faire la lumière sur notre activité nocturne, INSERM
Manque de sommeil : quelles conséquences sur la santé ?, Fondation pour la recherche médicale
Dépression : quand manque de sommeil rime avec images négatives, Etat-Dépressif
Mauvaise humeur, dépression… pourquoi le sommeil est-il si important ?, Santé Magazine
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