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Les antécédents de santé familiaux : pourquoi est-il important de les connaître ?

Publié le 24 nov. 2020 • Mis à jour le 25 nov. 2020 • Par Doriany Samair

Si prédire la survenue des maladies n’est pas encore d’actualité, il est aujourd’hui possible d’explorer les risques de l’on a de développer une maladie à partir de notre histoire familiale médicale.
Qu’est-ce-que les “antécédents de santé familiaux” ? Pourquoi est-ce important de les connaître ? Que racontent nos gènes sur notre santé ? Quelles maladies sont concernées ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Carenity a interrogé ses membres à travers une enquête. Il a été question d’évaluer à quel point les patients prennent en compte l’histoire médicale familiale et de connaître les freins au recueil de ces informations.

Les antécédents de santé familiaux :  pourquoi est-il important de les connaître ?

Les antécédents de santé familiaux

Qu’est-ce-que c’est ?

La santé est souvent une histoire de famille. Nous partageons bien plus que des caractéristiques physiques avec les membres de notre famille : notamment le mode de vie (habitudes alimentaires et hygiène de vie), l’environnement et la génétique. Tous ces éléments mis bout à bout nous exposent alors à des facteurs de risque communs

Dans le cadre d’une enquête, Carenity a interrogé ses membres à propos des antécédents de santé familiaux. 445 membres ont participé à cette enquête après avoir préalablement indiqué la pathologie pour laquelle ils ont été diagnostiqués.

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84% des personnes interrogées n’ont pas entendu parler d’antécédents de santé familiaux.

Cette notion semble peu connue mais constitue en réalité un sujet de conversation commun. Finalement, il s’agit de réunir des informations médicales à propos de notre famille : “A quel âge est mort mon arrière grand-père ? Ma grande tante a t-elle eu un cancer du sein ? Pourquoi l’oncle de maman est décédé si jeune ? Pourquoi mamie contrôle son taux de sucre ? Pourquoi mon frère est hémophile et pas moi ? etc.” 

Ce sont des sujets qui peuvent aussi faire partie des questions de routine lors de l’interrogatoire du médecin. Par exemple, pour identifier le risque cardio-vasculaire d’un individu, le décès précoce d’un parent proche (par infarctus ou mort subite) est pris en compte et constitue un facteur de risque.

Comment identifier nos antécédents de santé familiaux ?

D’après l’enquête Carenity, avant l’annonce du diagnostic 53,9% des participants étaient au fait de leurs antécédents familiaux.

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Qui inclure ?

Identifier les maladies qui ont tendance à s’observer à plusieurs reprises dans une même famille sur plusieurs générations revient à identifier nos antécédents de santé familiaux. Il s’agit d’identifier des prédispositions, à certaines maladies, existantes au sein de notre famille.

Pour ce faire, il convient de rassembler les informations médicales de sa famille proche, notamment les membres avec lesquels on est directement liés par le sang : parents, grands-parents et arrière-grands-parents, frères et sœurs, neveux et nièces, oncles et tantes, enfants.

Il est judicieux d’aborder ces sujets en expliquant la démarche et les objectifs de ce recueil d’informations (partage au sein de la famille). En effet, ce sont des données relevant du caractère privé qui nécessitent parfois des entrevues en tête à tête.

Quoi inclure ?

Certains détails peuvent paraître superflus ou même insignifiants pourtant il y en a qu’il ne faudrait pas négliger. Pour orienter l’interrogatoire : explorer les causes de décès des membres de la famille et noter l’âge des décès est un bon moyen de commencer ses recherches. De manière plus évidente, il peut être utile de faire une liste exhaustive des pathologies majeures de chacun des membres de la famille (même si bon nombre d’entre elles, comme les pathologies infectieuses, n’impliquent pas de transmission héréditaire). Notez l’âge d’apparition de ces maladies, l’âge est un indice important à inclure : une maladie peut avoir tendance à survenir chez les sujets jeunes par exemple. Il est possible de retracer les origines ethniques de votre lignée, en effet certaines ethnies partagent certains facteurs de risque, par exemple la drépanocytose est plus fréquente dans les populations originaires du bassin méditerranéen ou d’Afrique. Aussi, il est essentiel de ne pas oublier d’aborder les cancers, l’existence de grossesses non arrivées à terme et les fausses couches, les malformations non congénitales, les allergies de la famille ou tout autre pathologie récurrente dans la famille.

L’idée est de réunir des informations médicales pertinentes afin d’établir à quelles maladies notre environnement familial nous expose. Il faut avoir en tête que ces prédispositions constituent des risques de développer une pathologie plus que d’autres mais que leur existence seule ne suffit pas pour développer la maladie.

Pourquoi est-ce important de les connaître ? Quelles maladies sont concernées ? Quels freins à établir son histoire familiale médicale ?

Pourquoi est-ce important de les connaître et quelles maladies ?

Dans le cadre de cette enquête, nous avons demandé l’avis de nos membres sur l’importance qu’ils accordent à leurs antécédents médicaux.

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Il existe bien des cas de figure où les antécédents médicaux de notre famille peuvent en dire long sur notre propre santé. Parfois il s'avère utile de les connaître afin d’identifier les personnes les plus à risque de développer une pathologie.

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Près de la moitié des participants de l’enquête ont révélé avoir un membre de la famille atteint de la même maladie.

Enfin certaines affections chroniques comme les maladies cardiaques, l'hypertension artérielle, certains cancers et le diabète ont révélé l’importance de l’histoire de santé familiale. Il convient de communiquer ce types d’informations aux équipes médicales car elles sont susceptibles d’orienter la prise en charge et les examens diagnostiques pour un patient.

Dans le cadre des maladies cardiaques et du diabète, l’hérédité est identifiée comme un risque exposant les apparentés à ce type de pathologies.

Pour évaluer le risque de survenue des maladies cardiovasculaires, les professionnels de santé utilisent les antécédents familiaux de manière systématique. En effet, le risque cardiovasculaire global d’un individu (risque individuel de développer une pathologie cardiaque sur 10 ans) se base sur des critères biologiques, cliniques mais aussi sur les antécédents familiaux : par exemple, l’apparition précoce de la maladie cardiovasculaire chez les hommes de moins de 55 ans et les femmes de moins de 65 ans augmente ce risque.

Dans le diagnostic du diabète de type 2, un diabète chez un apparenté de premier degré augmente directement le risque de développer la maladie.

D’autre part, les cancers ont mis en évidence l’importance du terrain familial, et notamment l’âge d’apparition d’un cancer.

Zoom sur le cancer du sein 

Le cancer du sein est un cancer où les antécédents familiaux constituent le facteur de risque numéro un. En effet, 20 à 30 % de ces cancers se manifestent chez des femmes ayant des antécédents familiaux de cancer et particulièrement plusieurs cas de cancers du sein au sein de la famille proche. On parle d’antécédents familiaux dans les cas suivants : 

  • une parente du premier degré (mère, fille ou sœur) ayant eu un cancer du sein avant la ménopause ou 50 ans (le risque est d’autant plus important pour les cancers bilatéraux, c’est-à-dire des deux seins);
  • une parente ayant eu un cancer du sein et de l’ovaire (mère, sœur, fille) voire plusieurs cancers; 
  • un homme ayant un cancer du sein dans la famille;
  • des parentes du second degré (grand-mère, tante ou nièce) atteintes du cancer augmentent plus légèrement le risque.

La stratégie de dépistage du cancer repose en partie sur les antécédents médicaux, les autorités de santé françaises recommandent en particulier un suivi spécifique de ces femmes : un suivi annuel par mammographie dès 40 ans (au lieu de 50 ans pour la population générale) et un examen clinique du sein annuel dès 20 ans. Il existe des recommandations plus strictes pour les cancers du sein à mutations génétiques identifiées (BRCA 1 et 2).

Il est toutefois difficile de corréler la survenue de ce cancer uniquement aux antécédents familiaux, on peut se poser la question du hasard, de l’influence du mode de vie commun à une famille voire d’une association de ces facteurs.

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Certaines affections nécessitent un véritable dépistage génétique : la drépanocytose, la mucoviscidose ou encore l’hémophilie par exemple sont des maladies génétiques, dont la transmission dépend de la présence d’un gène précis chez la descendance. Il est alors possible d’établir les chances pour la descendance d’être porteur du gène en cause et d’exprimer la maladie. Ces maladies précises entrent en compte dans l’histoire de santé d’une famille mais leur transmission est essentiellement conditionnée par une transmission génétique.

Quels freins à la récolte des antécédents de santé familiaux ?

Il existe des freins à ses méthodes de récolte des informations médicales familiales.

Dans le cadre de notre enquête, une question était dédiée aux freins d’un éventuel dépistage. Nous pouvons constater qu’une majorité des répondants ont déclaré ne pas savoir que cette maladie existait au sein de leur famille.

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En effet, il s’agit d’informations médicales dont le partage est un sujet délicat. Il est important de rappeler que les données de santé concernant un malade appartiennent d’abord au malade. Les médecins et les autres professionnels de santé sont soumis au secret médical et ne peuvent que suggérer et essayer de convaincre un malade de communiquer son diagnostic à ses proches.

Il faut bien retenir que les antécédents de santé familiaux ne sont pas entièrement à composante génétique et reposent sur le partage d’un mode de vie ou d’un environnement ou d’une exposition. Néanmoins, ce sont des informations essentielles à communiquer à l’équipe médicale.

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avatar Doriany Samair

Auteur : Doriany Samair, Assistant Marketing Digital

Au sein de l'équipe Marketing Digital, Doriany est en charge de la rédaction de fiches maladies et d'articles scientifiques. Elle s'occupe également de la modération et l'animation de la communauté sur le forum, afin... >> En savoir plus

20 commentaires


gerard149
le 28/11/2020

bonjour

oui il est important de connaitre ses antécédents familiaux 

cdlt


aquarella
le 28/11/2020

ça me surprend que les gens ne connaissent pas leur antécédent familiaux, quand mes enfants sont partis de la maison je leur ai dit tout ce qu'il fallait faire contrôler, de mon coté je connaissais toutes les maladies dans ma famille. Mon père orphelin ne les connaissait pas, et il a eu le trucs des femmes qui fait qu'elles se cassent le col du fémur, l'ostéoporose. Ma mère maniaco dépressive, et moi  bipo, d'un coté tantes et oncles morts du cancer des poumons, de l'autre coté AVC crise cardiaque


kris79
le 28/11/2020

Bonjour,

Oui, il est important de connaitre nos antécédents familiaux.

Ma maman est décédée d'un cancer du sein; du coup, j'ai commencé le dépistage juste après...cela a permis de détecter mon propre cancer du sein "à temps" et m'a permis d'en guérir...pas eu besoin de rayons ni de chimio...néanmoins, l'ablation de mon sein a été nécessaire...je suis un traitement hormonothérapique au tamoxifène depuis 2013...au moins, j'ai pû être soignée à temps car le cancer n'avait pas diffusé....

Il y avait aussi 3 sœurs de ma maman atteintes de cancers (sein et ovaires) mais après une analyse génétique, il n'a pas été trouvé de facteur de risque...juste ma fille devra se faire suivre dès 40 ans au lieu d'attendre 50 ans (elle a 32 ans).

En tout cas, j'ai lu avec attention votre étude.

Kris du 79


paularoy
le 28/11/2020

Moi, c’est ma mère qui avait la sclérose en plaques.  La maladie n’était pas trop connue et elle n’a pas eu les soins qu’on trouve maintenant.

Nous sommes une famille de huit enfants.  Une de mes sœurs a eu la polio dès son jeune âge.  Mon frère cadet a eu des problèmes d’estomac.  Mon père a eu un cancer des os et en est décédé. Ma mère est décédée suite à une pneumonie et non de la SEP.   Je crois qu’on en meure pas de la SEP. Mes frères, maintenant plus âgés, ont des problèmes d’ouïe.

... et moi, j’ai hérité de la SEP par ma mère.   Mais je ne lui en veux pas.  Elle est morte sans savoir que j’avais la SEP.  La vie a bien fait les choses.


roseavril20
le 28/11/2020

Bonjour, je pense que c'est bien de savoir, malheureusement, certaines familles ne communiquent pas ou peu. Diagnostiquée pour la polyarthrite rhumathoide, J'ai appris que ma grand mère maternelle avait aussi cette maladie. problème ouïe, côté maternelle et thyroïde. Mon père est décédé d'un cancer des poumons. Malheureusement je n'ai pas connu ces parents. Rupture d'anévrisme grand père maternelle, j'ai une soeur qui en est décédée à 46 ans. Mon père avait des petites boules de "graisses" sur son visage, j'ai la même chose ainsi que ma grande soeur. Ma mère a du diabète est a eu un pontage à la jambe. Je pense qu'il y  a des gènes qui prédispose à ce que l'on ai la même chose. Très bonne étude.

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