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Le rôle des émotions dans la gestion de la glycémie : mythe ou réalité ?

Publié le 1 févr. 2025 • Par Candice Salomé

Les émotions, qu’elles soient positives ou négatives, jouent un rôle central dans notre bien-être général. Mais saviez-vous qu’elles peuvent aussi influencer notre glycémie ? Si le lien entre alimentation, exercice et glycémie est bien connu, l’impact des émotions reste souvent sous-estimé. Pourtant, le stress, la colère, la joie ou même le rire peuvent avoir des effets mesurables sur le taux de sucre dans le sang, en particulier chez les patients atteints de diabète. 

Alors, mythe ou réalité ? 

Dans cet article, nous explorons les mécanismes biologiques et les clés pratiques pour mieux comprendre et gérer cette interaction entre le corps et l’esprit. 

Le rôle des émotions dans la gestion de la glycémie : mythe ou réalité ?

Qu’est-ce que la glycémie ? 

La glycémie correspond à la teneur en sucre (taux de glucose) dans le sang. Le sucre est important pour que l’organisme puisse fonctionner correctement. En effet, les cellules du corps humain en ont besoin pour produire de l’énergie par l’effet de transformation du glucose en glycogène

Une glycémie normale se situe entre 0,70 et 1,10 g par litre de sang à jeun. Pour la glycémie postprandiale, c’est-à-dire 2h après un repas, le taux de sucre doit être inférieur à 1,40 g par litre

Chez les individus qui ne sont pas atteints de diabète, le pancréas produit de l’insuline (une hormone qui permet au glucose de rentrer dans les cellules pour être utilisé comme source d'énergie) en fonction des variations de glycémie. Il s’agit d’un “système de sécurité” permettant à la glycémie de ne pas descendre trop bas. 

Pour les patients diabétiques, ce système de sécurité doit être ajusté en permanence. Ainsi, le dosage des traitements chez les personnes atteintes de diabète est fondamental pour l’équilibre glycémique. 

Il est bien connu que certains aliments, certaines maladies (notamment le diabète) et le manque d’exercice peuvent avoir un impact direct sur la glycémie. Ce que l'on sait moins est que les émotions exercent aussi une influence sur la glycémie

Quels sont les mécanismes biologiques du lien entre émotions et glycémie ? 

Le rôle du stress et des hormones 

Le stress, qu'il soit aigu ou chronique, active l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), entraînant ainsi la libération de cortisol (hormone du stress) et d'adrénaline. Ces hormones jouent un rôle crucial dans la gestion de l'énergie, augmentant la production de glucose par le foie (néoglucogenèse) pour fournir un "coup de pouce" énergétique face à une menace perçue

  • Les effets à court terme : une hausse de la glycémie due à la libération rapide de glucose dans le sang., 
  • Les effets à long terme : un stress chronique peut perturber la régulation glycémique, favorisant la résistance à l'insuline et augmentant les risques de diabète. 
     

Le rôle du système nerveux autonome 

Système sympathique : le mode "combat ou fuite" 

Sous l'effet des émotions fortes (stress, peur, colère), le système nerveux sympathique s'active, augmentant le rythme cardiaque et libérant davantage de glucose pour répondre aux besoins accrus de l'organisme

Cela peut entraîner une hyperglycémie temporaire, notamment chez les personnes atteintes de diabète, où l'insuline ne parvient pas toujours à réguler cette augmentation rapide. 

Système parasympathique : le mode "repos et digestion" 

En revanche, les émotions positives ou les états de relaxation (joie, calme, gratitude) activent le système nerveux parasympathique, favorisant une meilleure sensibilité à l'insuline et une stabilisation de la glycémie

Les émotions positives et leur impact sur la glycémie 

Les émotions positives libèrent des neurotransmetteurs comme la dopamine et les endorphines (appelés couramment “hormones du bonheur”), qui contribuent à réduire le stress et à améliorer l'équilibre glycémique. Ces substances agissent en diminuant la réponse de l’axe HHS et en favorisant un meilleur métabolisme du glucose. 

Par exemple, des études ont montré que rire ou pratiquer des activités plaisantes peut avoir un effet bénéfique sur la régulation glycémique

Une glycémie stable peut également favoriser des émotions positives, créant un cercle bénéfique entre bien-être émotionnel et équilibre métabolique. 

Comment mieux gérer ses émotions dans le cadre de sa santé métabolique ? 

La relaxation et la respiration profonde 

Des techniques comme la cohérence cardiaque, la respiration diaphragmatique ou la méditation de pleine conscience (mindfulness) permettent de réduire les niveaux de cortisol et de stabiliser la glycémie. 

Par exemple, pratiquer 5 minutes de cohérence cardiaque trois fois par jour a montré des bénéfices significatifs pour réduire le stress chez des patients diabétiques. 

Yoga et méditation : des alliés pour l’équilibre émotionnel et glycémique 

Le yoga, combinant respiration, relaxation, et activité physique douce, agit sur le système parasympathique, favorisant une meilleure régulation du glucose. La méditation, quant à elle, aide à réduire les pensées anxieuses, diminuant ainsi les fluctuations glycémiques liées au stress. 

L’activité physique comme régulateur émotionnel 

Une activité physique régulière libère des endorphines, améliore la sensibilité à l’insuline et réduit les effets négatifs du stress. Les exercices modérés (marche, natation, vélo) sont particulièrement recommandés pour les personnes cherchant à gérer leur glycémie. 

L’alimentation comme soutien émotionnel et métabolique 

Certains aliments contribuent à réduire le stress et à stabiliser la glycémie

Il est recommandé de favoriser les aliments riches en magnésium (amandes, épinards), en oméga-3 (poissons gras, noix), et en fibres (légumes, céréales complètes). Et d’éviter les sucres rapides et les stimulants comme la caféine en excès, qui peuvent aggraver les fluctuations émotionnelles et glycémiques. 

Le soutien psychologique 

Travailler avec un psychologue pour apprendre à identifier et gérer les déclencheurs émotionnels influençant la glycémie peut s’avérer utile. Des approches comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ont prouvé leur efficacité dans la gestion du stress et des comportements alimentaires. 

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