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La sexualité après un cancer de la prostate : des solutions existent !

Publié le 9 nov. 2020 • Mis à jour le 24 nov. 2020 • Par Candice Salomé

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Selon l’Association Française d’Urologie, il représente 25% de l’ensemble des nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année. Le nombre de nouveaux cas, en augmentation constante depuis plusieurs décennies, se stabilise depuis quelques années aux alentours de 70 000 nouveaux cas chaque année en France.

L’efficacité des traitements du cancer de la prostate est avérée, mais ces derniers entraînent de nombreuses complications, notamment une détérioration de la fonction et des aptitudes sexuelles.

Quels sont réellement les effets des traitements du cancer de la prostate sur la sexualité ? Quelle sexualité est rendue possible après une chirurgie de la prostate ? Quelles sont les solutions à adopter pour améliorer la sexualité ?

On vous dit tout dans notre article !

La sexualité après un cancer de la prostate : des solutions existent !

Quels sont les différentes traitements du cancer de la prostate ?

Il existe plusieurs options thérapeutiques dans le traitement du cancer de la prostate. Le choix se fait en fonction de l’âge du patient, de son état général ainsi que du degré d’évolution du cancer

A l’issue du bilan d’extension, qui a pour objet de préciser l’état d’avancement de la maladie, la stratégie de prise en charge la mieux adaptée au patient est définie par l’équipe médicale lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire réunissant les différents spécialistes : oncologue, chirurgien, radiothérapeute…

L’option thérapeutique privilégiée est ensuite présentée au patient lors d’une consultation spécifique et décidée en accord avec ce dernier.

Toutes les informations sont rassemblées au sein d’un document écrit (le programme personnalisé de soins ou PPS) et remis au patient et à son médecin.

Il existe donc différents traitements dans le cancer de la prostate :

La surveillance active

Lorsque la tumeur est asymptomatique et considérée à évolution lente, l’alternative d’un report du traitement et d’une surveillance active est de plus en plus souvent envisagée.

La radiothérapie externe

Il s’agit d’un traitement utilisant des rayons de forte énergie : focalisés sur la tumeur, ces rayons permettent de détruire les cellules cancéreuses.

La prostatectomie totale

Il s’agit de l’ablation chirurgicale de la prostate mais aussi des tissus voisins. L’opération peut être pratiquée par voie classique, c’est-à-dire par incision de l’abdomen, aussi appelée laparotomie ou coelioscopie. 

La curiethérapie interstitielle (appelée également brachythérapie)

Il s’agit d’une méthode de radiothérapie par laquelle les rayonnements sont délivrés localement grâce à l’implantation de grains d’iode radioactifs au niveau du tissu prostatique, à travers le périnée.

L'hormonothérapie

Il s’agit d’un traitement qui agit sur l'ensemble du corps et qui a pour but d'empêcher la stimulation de certaines hormones sur les cellules cancéreuses.

La chimiothérapie

Il s’agit d’un traitement du cancer qui repose sur l’utilisation de médicaments. La chimiothérapie vise à éliminer les cellules cancéreuses quel que soit l’endroit où elles se trouvent dans le corps.

Quels sont les effets indésirables des traitements du cancer de la prostate sur la sexualité ?

La plupart des traitements du cancer de la prostate peuvent avoir des effets secondaires à court et à long terme notamment sur la qualité de vie sexuelle

La santé sexuelle représente un concept global ne se résumant pas seulement à l’acte sexuel en tant que tel. Elle englobe différents domaines tant physiques que psychologiques : l’image corporelle, les phases de désir, d’excitation, d’orgasme, mais aussi la tendresse, la sensualité et l’érotisme.

De nombreuses difficultés peuvent surgir pendant et après les traitements du cancer de la prostate. Ces difficultés peuvent être d’ordre psychologique : la peur d’être dévalorisé aux yeux de son/sa partenaire, un sentiment d’atteinte dans sa virilité, une perte d’estime de soi, des doutes sur sa capacité de séduction… Mais aussi d’ordre physique notamment par des troubles de l’érection, des troubles de l’éjaculation, une diminution de la libido ou encore de l’incontinence urinaire.

Ces difficultés peuvent apparaître de façon variable et dépendent des problèmes érectiles et urinaires que le patient pouvait rencontrer avant les traitements, ainsi que des traitements reçus. Les troubles de l’érection peuvent apparaître immédiatement après les traitements ou plus lentement, dans les mois voire les années qui suivent.

Les traitements contre le cancer de la prostate peuvent également entraîner une perte de la fertilité. Si une paternité est envisagée, il faut en parler au médecin avant de débuter les traitements afin de mettre en place des mesures de préservation de la fertilité.

Quels sont les solutions pour pallier à ces effets secondaires ?

Dans un premier temps, les couples doivent être précisément informés des conséquences que le traitement pourra avoir sur la sexualité et des possibilités qui leur seront proposées pour y remédier. Ces informations doivent être fournies avant et après le traitement.

L’ablation de la prostate interdit l’éjaculation de façon définitive. Mais selon la Fédération française de Sexologie et de Santé sexuelle (FF3S) : “le mécanisme de l’orgasme étant indépendant de celui de la fabrication du sperme, les sensations de plaisir et l‘orgasme lui-même, restent possibles après la prostatectomie et sont même plus intenses pour de nombreux patients”.

Les traitements du cancer de la prostate entraînent des problèmes d’érection mais de nombreuses solutions médicamenteuses existent afin de pallier à ces difficultés. Ainsi, afin d’entretenir le mécanisme de l’érection, il faut envisager une rééducation destinée à conserver la bonne élasticité des corps caverneux (au nombre de deux au niveau du pénis, sont des tissus érectiles qui se gorgent de sang pendant la phase d'érection) en permettant leur oxygénation régulière. Pour ce faire, il convient de provoquer des érections de façon régulière grâce à un traitement par voie orale (inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase), des injections dans les corps caverneux, un gel à insérer dans le méat urinaire (orifice externe de l'urètre), une pompe à vide (aussi appelée vacuum), ou une prothèse pénienne en derniers recours.

Plusieurs types de traitement contre l’impuissance masculine existent. Ils doivent être prescrits par un médecin après un examen médical complet. 

Les traitements par voie orale (inhibiteurs de la PDE5)

Les mécanismes érectiles chez l’homme sont rendus possibles par ce qu’on appelle la “guanosine monophosphate cyclique” (ou GMPc). La GMPc agit en relâchant les muscles lisses du pénis et en facilitant l’afflux de sang dans ces derniers, ce qui va alors permettre une érection. Ainsi, plus il y a de GMPc , plus l’érection sera forte et durable. 

Lorsqu’il existe des troubles de l’érection, c’est généralement parce que la PDE5 (5-phosphodiestérase) est trop active et dégrade la GMPc, l’empêchant ainsi d’avoir son effet habituel sur l’érection. 

En ingérant des inhibiteurs de la 5-phosphodiestérase, l’action de la PDE5 va être limitée pour laisser la GMPc faire son travail sur l’érection.

Les traitements inhibiteurs de la PDE5 dans le cadre du traitement des problèmes d’érection sont les traitement oraux suivants :

  • le Viagra (dont le principe actif et générique est le sildenafil)
  • le Cialis (dont le principe actif et générique est le tadalafil)
  • le Levitra (dont le principe actif est le vardenafil)
  • le Spedra (dont le principe actif est l’avanafil)

Les injections dans les corps caverneux

Les injections dans les corps caverneux du pénis de substances érectogènes permettent un relâchement des fibres musculaires lisses et procurent ainsi rapidement une érection sans stimulation sexuelle nécessaire.

Les différents traitements existants sont :

Le gel à insérer dans le méat urinaire

Vitaros est le premier traitement local à être disponible sur le marché français. «C’est une vraie innovation dans la mesure où il s’agit d’un traitement local et non invasif», confie le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue à Paris.

Le traitement local des troubles de l’érection agit sur le même principe que les injections : une molécule, la prostaglandine, stimule la circulation sanguine uniquement au niveau du sexe.

La pompe à vide (vacuum)

L'action des pompes à vide (ou pompes à érection ou encore vacuum) est purement mécanique. Ce dispositif crée un vide qui va aspirer le sang au niveau du pénis. Un garrot placé à la base de la verge permet ensuite de maintenir l'érection.

La prothèse pénienne

La pose d’une prothèse pénienne relève de la chirurgie palliative et est proposée aux patients pour lesquels les traitements énumérés ci-dessus sont inefficaces ou mal adaptés à leur situation médicale.

Il existe trois types de prothèses péniennes :

  • les prothèses semi-rigides : la verge est en constante érection, sa taille reste celle de la verge flaccide (taille au repos), le patient doit s’attendre à des douleurs post-opératoire car le tissu pénien doit s’habituer à être en constante érection. L’aspect esthétique est peu naturel.
  • les prothèses gonflables deux pièces : elles sont composées de deux cylindres caverneux et d’une pompe scrotale. L’action de la pompe permet de remplir les cylindres d’un liquide physiologique et de déclencher l’érection. Ce type de prothèse est facile d’utilisation, toutefois le résultat esthétique n’est pas entièrement satisfaisant. L’érection et la flaccidité après érection sont moins complètes que celles obtenues avec une prothèse pénienne trois pièces.
  • les prothèses gonflables trois pièces : elles sont composées de deux cylindres intra-caverneux, une pompe scrotale et un réservoir placé derrière la vessie. Ce type d’implant donne le plus de satisfaction aux patients. Le réservoir permet d’envoyer un plus grand volume de sérum physiologique dans les cylindres et ainsi une meilleure efficacité d’érection. Ces prothèses permettent une augmentation de la longueur et du diamètre de la verge.

Un suivi psychologique peut-être également envisagé pour permettre au patient de reprendre confiance en lui et retrouver une complète estime de soi. Une consultation avec un sexologue peut aussi être envisagée seul ou avec son/sa partenaire.

L’ensemble de ces moyens sont autant de solutions pour retrouver une vie sexuelle satisfaisante après un cancer de la prostate.

Après un cancer de la prostate, une majorité de patients rencontrent des problèmes dans leur sexualité. Mais, informés, ils peuvent retrouver une sexualité complète et satisfaisante dans les mois suivants la fin des traitements ou opération. Une communication accrue avec son/sa partenaire ainsi que des traitements adéquats permettront de retrouver rapidement entière satisfaction.


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11 commentaires


300646
le 29/10/2022

j'ai aussi subi une prostatectomie radicale il y a 12 ens l edex aide mais pas complètement érections insuffisantes mon chirurgien m'a dit que je pouvais associer l'injection d edex au viagra a condition de diminuer la dose d'injection mais je n'ose pas ! quelqu un peut-il me conseiller ?? merci d,avance

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