Ejaculation précoce : quelles sont les causes et les solutions ?

Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ? 

Près de 30% des hommes souffriraient d’éjaculation précoce, c’est l’une des dysfonctions sexuelles les plus fréquentes (avec la dysfonction érectile = problèmes d'érection). 

On considère l’éjaculation comme étant précoce lorsqu’un homme n’a pas de contrôle possible sur celle-ci, et qu’elle survient entre moins d’une minute jusqu’à trois minutes après la pénétration. 

La définition de l’éjaculation précoce peut varier selon les pays, mais tous s’accordent sur trois points. Elle se caractérise par : 

• Une éjaculation qui survient trop rapidement, avant que l’homme et son/sa partenaire ne le souhaite et ce, de façon systématique ou presque, 
• Une incapacité à retenir ou à contrôler l’éjaculation, 
• Des répercussions psychologiques négatives. 

Toutefois, il est à noter que l’éjaculation précoce, dans le cadre de premiers rapports sexuels ou avec une nouvelle personne, est normale. Cela devient problématique uniquement si l’éjaculation précoce persiste dans le temps et constitue une gêne réelle. 

Il existe deux types d’éjaculations précoces : 

L’éjaculation précoce primaire 

Elle est présente à chaque rapport sexuel, avec des partenaires différents, durant toute la vie. 

L’éjaculation précoce secondaire ou acquise 

Elle apparaît alors qu’elle n’était pas présente lors des précédents rapports sexuels. Généralement, elle est associée à une maladie sous-jacente telle qu'une prostatite, un trouble érectile ou neurologique, ou à un problème psychologique. 

L’éjaculation précoce n’est pas une maladie à proprement parlé. C’est un trouble qui devient problématique uniquement s’il est source de gêne, d’inconfort ou de détresse pour la personne touchée et pour son/sa partenaire. 

Les conséquences psychologiques de l’éjaculation précoce peuvent être très négatives, pour le patient mais aussi pour le couple. L’homme peut développer des symptômes de dépression, d’anxiété, ou avoir tendance à se replier sur lui-même en évitant les relations amoureuses et/ou sexuelles. 

Quelles sont les causes de l’éjaculation précoce ? 

Pendant longtemps, l’éjaculation précoce était considérée comme un trouble uniquement psychologique mais, désormais, elle est reconnue comme étant liée à des troubles neurobiologiques et/ou à une susceptibilité génétique. 

Néanmoins, les causes exactes restent encore inconnues. 

Plusieurs facteurs biologiques peuvent favoriser l’éjaculation précoce, tels que : 

• Une hypersensibilité du gland du pénis, 
• Une hyperexcitabilité du réflexe d’éjaculation, 
• Des troubles de la transmission des messages nerveux dans le cerveau ou une hypersensibilité de certains récepteurs nerveux (notamment la sérotonine), 
• Une inflammation de la prostate (appelée prostatite chronique), 
• Des anomalies de la glande thyroïde (hyperthyroïdie), 
• Une maladie neurologique, comme la sclérose en plaques, par exemple. 

Des facteurs psychologiques et environnementaux ont également un rôle à jouer. 

Le facteur psychologique 

Le facteur psychologique est souvent le plus cité par les patients touchés par l’éjaculation précoce. Il peut s’agir du stress, de la difficulté à se situer par rapport aux femmes ou d’une peur du rapport sexuel en lui-même. 

Le facteur émotionnel 

Il est très fréquent que l’éjaculation précoce se produise lors des premiers rapports sexuels. L’homme, avec peu ou pas d’expérience, est tendu et stressé. 

Un problème relationnel 

Des problèmes au sein du couple peuvent également provoquer une éjaculation précoce. Un sentiment de trahison ou de culpabilité peut aussi en être la cause. 

Des causes métaboliques 

Sans être atteint d’une maladie, le patient touché par l’éjaculation précoce peut l’être en raison de causes “physiques”. En effet, un prépuce trop court, un gland hypersensible ou une irritation de l’urètre peuvent expliquer l’éjaculation précoce. 

De plus, des mauvaises habitudes de masturbation, telles que l’évacuation de la tension sexuelle à tout prix et rapidement, peuvent modifier l’approche et la vision du rapport sexuel. 

Quelles sont les solutions contre l’éjaculation précoce ? 

Afin d’éviter l’éjaculation précoce, il est essentiel de réduire l’excitation et les tensions. Ainsi, il faut éviter de s’autosuggestionner avec des images trop excitantes, qu’elles soient réelles (films érotiques, par exemple) ou mentales, car plus l’homme s’habitue à avoir une éjaculation dès qu’il se sent excité, moins il arrivera à faire durer le plaisir. 

Il faut également chercher à réduire son stress, dans son quotidien autant qu’avant un rapport sexuel. 

Lors d’un rapport, il est important d’instaurer des préliminaires qui vont rendre le climat conjugal moins pesant, détendre les deux partenaires, rendre la femme plus réceptive et éviter à l’homme une pénétration trop rapide. 

D’autres techniques peuvent être mises en place : 

Utiliser un préservatif 

Le fait d’utiliser un préservatif, surtout s’il est un peu épais, peut aider en créant un “rempart” à la sensibilité du frein (juste en dessous du gland). 

Il existe même des préservatifs spécifiques, appelés “retardants”, qui réduisent les sensations au niveau du gland, permettant ainsi au rapport sexuel de durer plus longtemps. 

On distingue deux types de préservatifs retardants : 

• Les préservatifs retardants anatomiques, qui ont une forme particulière, 
• Les préservatifs retardants anesthésiques, qui utilisent une substance permettant d’insensibiliser le pénis (la benzocaïne).  

Retarder l’éjaculation 

Avec une certaine pratique, la majorité des hommes peuvent apprendre à retarder leur éjaculation. Ces pratiques permettent de ressentir l’excitation sans éjaculer : 

• La technique du “stop-and-start" : il faut arrêter le rapport lorsque l’orgasme se fait sentir, pendant environ 30 secondes, et reprendre ensuite, 
• La technique de compression : il faut stopper le rapport lorsque l’orgasme se fait sentir, et presser le bout du pénis pendant 10 à 20 secondes, puis reprendre le rapport après environ 30 secondes. 

Il est possible de s’entraîner d’abord seul, en se masturbant, puis avec sa/son partenaire. 

La respiration sexo-corporelle 

Une respiration qui vient de l’abdomen procure une sensation de détente, alors qu’une respiration courte qui vient du thorax augmente la tension des muscles et leur tonicité, et amène souvent une excitation sexuelle plus importante. 

La respiration sexo-corporelle aide à gérer stress et excitation par des exercices progressifs : respirer par le ventre, synchroniser souffle et mouvements du bassin, puis intégrer ces techniques à la masturbation. Une fois maîtrisées, ces étapes peuvent être partagées avec la partenaire, en progressant des caresses à la pénétration, pour retrouver une harmonie sexuelle.