Comment suivre l’évolution de sa polyarthrite rhumatoïde ?
Publié le 19 juin 2019 • Mis à jour le 3 juil. 2019 • Par Louise Bollecker
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie qui évolue par poussée de manière imprévisible. Progressivement, si la maladie n’est pas traitée, elle tend à toucher d’autres articulations. C’est pourquoi il est essentiel de suivre l’évolution de la maladie, afin de limiter les complications. Suivez notre guide explicatif.
La première année qui suit le diagnostic de la maladie, une évaluation mensuelle (à chaque consultation) a lieu. Lorsque la maladie est contrôlée (rémission ou activité faible) l’évaluation a lieu tous les 3 mois.
Évaluer la progression de la maladie : le score DAS
Le DAS, la mesure de l’activité de la maladie
L’activité de la maladie est évaluée selon certains paramètres cliniques et biologiques. Ces paramètres permettent le calcul du score du DAS 28, DAS signifiant Disease Activity Score (score d'activité de la maladie).
Il s'agit d'un indice d'activité de la polyarthrite rhumatoïde combinant plusieurs aspects de la maladie, en une seule donnée, exprimée sous forme d'un nombre. On parle de DAS 28 car ce score est calculé sur 28 sites articulaires.
Quatre valeurs pour calculer le DAS
1 & 2. Les articulations
Le nombre d’articulations gonflées (NAG) et le nombre d’articulations douloureuses (NAD) sont deux premiers critères à prendre en compte.
3. L’évaluation par le patient
Le patient est également invité à évaluer l'activité de sa polyarthrite rhumatoïde de manière globale. Elle se mesure grâce à une échelle visuelle analogique graduée de 0 à 10. Le principe est le même que pour l'évaluation de la douleur : 0 = aucune manifestation de la maladie ; 10 = gravité maximum que peut imaginer le patient.
4. Mesurer l’inflammation : la valeur de CRP et la valeur de VS
Lorsque l’organisme détecte des substances qui lui semblent étrangères, il met en place une stratégie de défense pour les reconnaître, les détruire et les éliminer : c’est la réaction inflammatoire. Les causes de l’inflammation sont multiples : elles peuvent être d’origine extérieure (bactérie, virus, lésion cutané, coup..) ou intérieure (maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, cancers…).
- La Protéine C-Réactive (CRP) est une protéine inflammatoire, synthétisée par le foie, qui voit sa concentration sanguine augmenter en quelques heures en cas d’inflammation. La CRP joue un rôle important puisqu’elle permet de mobiliser et activer les défenses immunitaires (globules blancs) et stimuler le processus de destruction des cellules considérées comme étrangères (phagocytose). Plus la valeur de la CRP est haute, plus la réaction inflammatoire est importante.
- Pour déterminer la vitesse de sédimentation (VS), un technicien place les globules rouges dans un tube à essai et détermine la distance jusqu’à laquelle ils tombent en un temps donné (en général une heure). En cas de réaction inflammatoire, le taux sanguin des protéines de l’inflammation (dont le fibrinogène) augmente et aboutit à la formation d’amas de globules rouges. Plus la valeur de la VS est élevée, plus les agrégats sont lourds et tombent au fond du tube rapidement. L’inflammation est donc plus importante.
Surveiller les réactions au traitement
Les examens de suivi mesurent également la réponse au traitement, c’est-à-dire son efficacité, mais aussi le suivi de la tolérance du traitement prescrit, en adéquation avec les résumés des caractéristiques du produit et du contexte clinique du patient (incluant les autres pathologies du patient).
Prévenir d’éventuelles complications
Le suivi de la polyarthrite rhumatoïde passe aussi par la recherche des symptômes extra-articulaires de la maladie. Ces symptômes peuvent être causés par l’évolution de la maladie. On peut citer parmi ces symptômes les ténosynovites, les nodules rhumatoïdes, la vascularite, le syndrome sec, ou encore le syndrome de Raynaud.
La progression radiologique de la maladie
Le bilan d’imagerie va permettre de rechercher des signes d’érosion ou de pincement articulaire qui sont des signes caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde. Seront effectuées des radiographies de toutes les articulations symptomatiques. Au tout début de la maladie, les radiographies seront normales.
Par la suite, lorsque les signes apparaissent, ces examens radiologiques auront un double intérêt : ils permettront de confirmer le diagnostic et serviront d’élément de comparaison aux examens radiologiques ultérieurs (l’évolution de la maladie sera donc mieux suivie). Dans le cadre d’un bilan d’imagerie, on peut également utiliser l’échographie ou l’IRM.
Dans le cadre du suivi de l’évolution de votre polyarthrite rhumatoïde, le bilan d’imagerie médicale est réalisé tous les 6 mois la première année puis au minimum tous les ans pendant les 3 à 5 premières années et en cas de changement de stratégie thérapeutique. Les examens radiologiques s’espacent ensuite, une fois que la maladie est davantage stabilisée.
Avez-vous des questions sur le suivi de la polyarthrite rhumatoïde ? Comment votre médecin vous a-t-il expliqué ces examens ? Comment la maladie évolue-t-elle ?