Comment éviter d'attraper la tourista pendant ses vacances ?

Qu’est-ce que la tourista et quels symptômes déclenche-t-elle ? 

Que l'on soit un voyageur aguerri ou que l’on prépare sa première grande expédition, la tourista peut toucher n'importe qui.  

Ainsi, la tourista touche 25 à 60 % des personnes voyageant dans les pays tropicaux et dans les pays à l’hygiène précaire, mais aussi en Amérique du Nord, en Europe du Sud et en Australie car, comme le précise l’OMS, l’hygiène peut laisser à désirer n’importe où. 

Cette affection, d’évolution bénigne chez la majorité des patients, est le plus souvent d’origine bactérienne (Escherichia coli, Shigelle, Salmonella, Yersinia, Campylobacter, etc.). Elle est parfois virale (rotavirus) et rarement parasitaire (les amibes). 

Elle s’attrape par les aliments contaminés (crus, froids ou peu cuits, les viandes et poissons servis tièdes, les fruits et légumes non pelés, l'eau et les glaçons, le lait), par les mains sales et par les mouches. 

Le voyageur étant exposé à des microbes inhabituels, son intestin est sensible aux toxines sécrétées par les germes. Ces toxines s’accrochent à la paroi intestinale et provoquent des sécrétions anormales et abondantes de liquides. Cela engendre une diarrhée. 

Les symptômes apparaissent, en général, dans les premiers jours du voyage et dure de quelques heures à moins de cinq jours.  

Cela peut être :  

• De 3 à 6 selles liquides par jour, 
• Des nausées, des vomissements, 
• Des crampes ou des douleurs abdominales,  
• Des ballonnements et des gaz excessifs,  
• Une perte d'appétit,  
• Des maux de tête,  
• Une fièvre inconstante, 
• Une grande fatigue,  
• Des malaises (plus rares).  

Le risque majeur est la déshydratation. Les formes graves se voient essentiellement chez les personnes dites plus fragiles comme les enfants de moins de deux ans, les personnes âgées ou les personnes atteintes d’une maladie chronique, et aussi celles souffrant d’une baisse de leurs défenses immunitaires. 

Quels sont les gestes à adopter pour ne pas attraper la tourista ? 

Quand la tourista doit être évitée à tout prix, comme pour des patients vulnérables, des athlètes, etc., un traitement antibiotique préventif (azithromycine) peut être prescrit.  

Sinon, les mesures d'hygiène alimentaire et personnelle suffisent. 

Voici nos conseils :  

• Éviter de consommer des aliments crus, des laitages et du beurre cru non pasteurisés et des crustacés d'eau douce, 
• Bien laver ses fruits et légumes et éplucher la peau si besoin, avant de les consommer ou de les cuire,  
• Éviter de boire de l’eau du robinet, de consommer des glaçons, privilégier des boissons dans des bouteilles fermées. Il est possible de boire de l’eau qui a été bouilli ou d’utiliser des pastilles de purification (Ex. : Hydrochlonazone, Micropur®, Aquatabs®),  
• Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon, après chaque passage aux toilettes et avant de toucher la nourriture,  
• Utiliser fréquemment du gel hydroalcoolique, 
• Ne pas se brosser les dents, ni les rincer avec de l'eau locale,  
• Veiller à la propreté dans les lieux publics. 

Comment traiter les symptômes de la tourista ? 

La réhydratation 

En cas de tourista, il faut avant tout se réhydrater. La réhydratation peut se faire avec tout apport hydrique contenant du glucose, du potassium et du sel, comme de l'eau en bouteille, des jus de fruit, des boissons gazeuses douces, associées à des biscuits salés, du bouillon, etc.  

Il existe aussi les solutés de réhydratation orale ou SRO. Les SRO sont une denrée alimentaire destinée à des fins médicales spéciales, il ne s'agit pas d'un médicament. Ce produit se présente généralement sous forme de sachets de poudre à dissoudre dans de l'eau. 

Cette réhydratation est classiquement associée à un régime alimentaire spécifique sur quelques jours. Il faut supprimer les aliments riches en fibres tant que les selles sont liquides, limiter certains jus (pomme, poire, raisin) qui sont des laxatifs, limiter sa consommation de produits laitiers et de plats gras. Il est conseillé de manger du riz blanc, des lentilles et, du gingembre, efficace contre les nausées et les spasmes, privilégier la banane et les pommes en fruits. 

Si les symptômes persistent ou s'aggravent, il faut consulter un médecin local ou rechercher une clinique médicale. Ils pourront évaluer l'état de santé et prescrire un traitement si nécessaire. 

Le traitement médicamenteux 

Pour traiter les diarrhées, il faut prendre des antidiarrhéiques, les ralentisseurs du transit doivent être utilisés avec précaution. 

Les douleurs abdominales sont traitées avec un antalgique (paracétamol) ou un pansement gastrique (Gaviscon®, Maalox®). En cas de vomissements, ce sont des antiémétiques (Emend®, Primperan®), et en cas de fièvre importante, pour les cas sévères, des antibiotiques sont prescrits. 

En conclusion, il est clair que prévenir la tourista, ou la diarrhée du voyageur, nécessite une combinaison de mesures préventives et de bonnes pratiques en matière d'hygiène alimentaire et personnelle. En adoptant une approche proactive pendant ses vacances, il est possible de réduire considérablement les risques d'attraper cette affection gênante et de profiter pleinement de ses vacances sans être gêné par la tourista.