Cancers : partir en vacances malgré les traitements !
Publié le 4 févr. 2022 • Par Claudia Lima
Chaque jour, 1 000 nouveaux cas de cancers sont découverts en France. D’énormes progrès médicaux ont été faits et le taux de mortalité diminue. La perception très sombre de la maladie associée à la mort tend petit à petit vers un cancer qui s’inscrit de plus en plus du côté de la vie.
Néanmoins, malgré des traitements de plus en plus innovants, plus efficaces et moins traumatisants, les séquelles et les souffrances liées à la maladie n’en sont pas plus acceptables et chaque malade devrait s’accorder une pause et prendre des vacances !
Comment l’envisager ? Comment concilier des vacances et la poursuite de soins ?
À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, ce 4 février, revenons sur l’organisation à suivre, les précautions à prendre quand on a un cancer et que l’on veut partir en vacances.
Vous souhaitez des réponses, lisez notre article !
Lorsqu’une personne est atteinte d’un cancer, sa vie est mise entre parenthèses le temps de la maladie et des traitements. Tandis qu’elle se bat pour combattre la maladie, il lui est nécessaire de “prendre l’air”, de prendre des vacances, bénéfiques pour elle et son entourage.
Ce n’est pas parce qu’on est sous traitement pour un cancer qu’on n’a pas le droit de partir en vacances.
Cependant, le cancer génère de nombreuses répercussions sur le quotidien des patients, dans ce contexte, il est parfois difficile de faire des projets de vacances, et l’organisation à mettre en place peut être une source supplémentaire d’angoisse.
Quels réflexes adopter avant un départ en vacances ?
Prendre rendez-vous avec son oncologue avant de partir
Afin de profiter sereinement de ses vacances, il est préférable d’obtenir l’accord de son médecin. Seuls des essais cliniques en cours ou des contre-indications majeures pourraient donner lieu à un refus de la part du médecin. Dans certaines situations, le médecin peut accepter de décaler une injection de chimiothérapie.
Faire valider ses vacances par l’Assurance-Maladie
Les personnes qui souffrent d’une affection de longue durée (ALD) ou qui reçoivent des indemnités journalières doivent effectuer des démarches supplémentaires. Les malades en arrêt de travail préviennent le médecin-conseil de leur caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) du nombre de semaines durant lesquelles ils envisagent de séjourner hors de leur département tout en continuant à recevoir des soins sur le lieu de villégiature. Le transfert de soins "de centre à centre" doit être validé administrativement par l’Assurance maladie. Il offre une continuité de prise en charge à 100 % dans le cadre de l’ALD et assure la poursuite du versement des indemnités journalières.
Prévoir la quantité nécessaire de médicaments et d’équipements médicaux
Il faut continuer de prendre ses médicaments en suivant les recommandations de son médecin. De plus, il est possible de demander une ordonnance spécifique à ses besoins avant le départ. Pour ce qui est de l’équipement médical, il doit être livré à l’avance sur le lieu de villégiature.
Se renseigner sur les structures médicales du lieu de vacances
Il faut repérer les pharmacies, centres hospitaliers et autres structures médicales qui pourraient être utiles. Le transfert d’informations médicales en amont de ses vacances peut être réalisé. En cas de vacances à l’étranger, il faut penser à une assurance rapatriement.
Savoir quand partir en vacances
Après une radiothérapie, il est possible de partir en vacances dès le lendemain.
En revanche, en cas de chimiothérapie, il faut prendre en compte les réactions du corps suite aux cures précédentes. Comment a-t-il réagi ? Au bout de combien de temps s’est-il remis ?
Avoir son dossier médical et ses médicaments à portée de main
Le médecin traitant doit indiquer les médicaments à avoir sur soi et les placer dans une petite trousse. Aussi, il est important de garder avec soi tous les documents relatifs à la maladie (ordonnances, carte Vitale, carte de groupe sanguin, etc.).
Prendre son traitement correctement
La bonne prise de son traitement est primordiale pour maintenir son état de santé et pouvoir profiter sereinement de ses vacances. Si des prélèvements de sang périodiques sont nécessaires par exemple, il faut s’organiser pour que cela soit possible sur le lieu de vacances.
Se protéger de l’exposition au soleil
Il est conseillé d’éviter le soleil suite à une radiothérapie ou à une chimiothérapie, les réactions cutanées peuvent être fortes.
Si vous suivez une radiothérapie, il faudra éviter de vous exposer complètement au soleil pendant au moins 1 an, et pour la partie du corps qui aura été irradiée, c’est une haute protection à vie qu’il faudra mettre en place, la peau dans cette zone étant très fragilisée. Après une chimiothérapie, il faut faire attention aux coups de soleil très rapides, surtout en sortie de baignade. Un écran total pour se protéger du soleil est hautement préconisé.
Savoir quelles activités il est possible de pratiquer et s’adapter
La pratique adaptée d’une activité physique améliore la qualité de vie des patients, le sport permet une meilleure résistance à la fatigue et aux effets secondaires des traitements contre le cancer. Toutefois, il faut modérer ses efforts et se consacrer également au repos.
Pour les autres activités de loisirs telles que des visites, des randonnées et autres, il faut s’adapter aux conditions (météo, foule) pour ne pas les subir et risquer de se fatiguer.
En 2011, partant du constat qu’il peut sembler insurmontable voire irréalisable pour les patients de partir en vacances, l’Institut Curie a créé le concept de “consultations vacances”, un dispositif qui permet aux personnes touchées par un cancer de partir en vacances si leur état le permet. Ce processus consiste à délivrer une consultation médicale dédiée, à déléguer les soins pour que la personne puisse recevoir son traitement sur son lieu de vacances et à participer financièrement pour les personnes les plus défavorisées. Les conditions de ce dispositif pour l’Institut Curie sont, entre autres, un séjour de 2 semaines minimum et en France.
En cas de séjour à l’étranger, l’un des moyens de s’assurer d’un minimum de prise en charge serait la carte CEAM, une carte européenne d’assurance maladie qui permet de bénéficier d’une prise en charge des soins médicalement nécessaires, délivrés par les services publics des vingt-sept pays de l’Union européenne, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse.
Parfois, en plus de difficultés d’ordre médical, s’ajoutent les difficultés financières, l’association Tout le monde contre le cancer est un exemple de dispositif qui permet aux personnes atteintes d’un cancer de partir en vacances avec leur famille, avec la mise à disposition gratuite d’un mobile-home pour 1 semaine dans une sélection de campings.
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