Triptans : quels sont ces types de médicaments contre la migraine ?
Publié le 2 sept. 2022 • Par Berthe Nkok
Les triptans sont des médicaments spécifiques de la migraine, dont sept sont commercialisés en France. Ces médicaments sont indiqués pour le traitement des crises de migraines et d’algie vasculaire de la face.
Pour la plupart des patients, les triptans sont ce qu’il y a de plus efficace, c'est le meilleur rapport efficacité-tolérance. Ils doivent être pris pendant la phase de douleur légère dès qu'une crise de migraine est identifiée, et la douleur disparaît généralement dans les 2 heures.
Alors, que sont les triptans ? Dans quels cas sont-ils utilisés ? Quels sont leurs effets indésirables ?
Encore plus de réponses dans notre article !
Les triptans sont des médicaments spécifiques pour les crises de migraine. Ils sont également utilisés pour traiter l’algie vasculaire de la face. Ils sont efficaces pour les céphalées et les symptômes associés (nausées, vomissements, photophobie, phonophobie), ainsi que les troubles liés à la crise.
Leur efficacité est la même pour les crises de migraine avec ou sans aura. En revanche, ils n'ont aucun effet sur la phase de l'aura migraineuse et ne doivent pas être utilisés à ce stade de la crise.
Ces traitements contre la migraine réussissent souvent là où les analgésiques traditionnels ont échoué. Cette efficacité particulière n'est pas surprenante, car les triptans semblent agir directement sur les mécanismes de crise. Ces molécules sont appelées agonistes de la sérotonine, une substance chimique qui sert d'intermédiaire entre les cellules nerveuses.
En se liant à une catégorie spécifique de récepteurs de la sérotonine, cette famille de médicaments réduit la dilatation des vaisseaux sanguins dans les méninges (paroi interne du cerveau), empêchant la libération de substances “algogènes” qui causent la douleur et les migraines.
Ils peuvent être pris avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), mais ils ne constituent pas un traitement de fond.
Dans quels cas utiliser les triptans ?
Les triptans sont indiqués pour les crises de migraine dès l'apparition des premiers symptômes.
Si la gravité de la crise est modérée, il est logique d'essayer d'abord les antalgiques classiques, mais seulement selon la prescription, c'est-à-dire à des doses suffisantes dès l'apparition des maux de tête. Les médecins ne prescrivent les triptans qu'en cas d'échec de ce traitement.
Pour les crises sévères, un traitement par triptans peut être tenté immédiatement, en tenant compte des contre-indications.
Les triptans réduisent les crises, mais ils ne réduisent pas la fréquence des crises. Pour les crises de migraine qui se reproduisent plusieurs fois par mois, un traitement de fond peut être indiqué en plus du traitement des crises.
Pour le traitement de l'algie vasculaire de la face, seul le sumatriptan injectable est recommandé. La douleur disparaît 15 à 30 minutes après l'injection.
Quelle est l’efficacité des triptans ?
Ces médicaments délivrés sur ordonnance soulagent les maux de tête en moins de 2 heures dans 60 à 70 % des cas. Cependant, ils n'ont aucun effet sur l'aura qui précède les maux de tête et sont inefficaces pour prévenir les migraines cataméniales qui surviennent pendant les règles.
Les céphalées réapparaissent dans les 24 heures suivant le traitement dans 20 à 30 % des cas. Ces rechutes se produisent avec tous les médicaments et peuvent survenir 2 à 3 fois.
Cependant, la prise d’une deuxième dose de triptan est efficace pour traiter les rechutes dans les 2 à 4 heures suivant la première dose, selon la molécule. Il faut donc bien lire la notice d’utilisation avant toute prise de triptans.
Quelles sont les précautions d’emploi des triptans ?
Les triptans peuvent causer de la somnolence, de l'indigestion, des bouffées de chaleur et de la nervosité. Ils ne sont pas indiqués pour :
- L'hémiplégie, l'ophtalmoplégie ou la migraine basale. Ils ne doivent être prescrits qu'après un diagnostic spécifique de migraine ;
- Les patients atteints d’insuffisance rénale ou hépatique en fonction de la voie d’élimination.
Ces médicaments ne doivent pas être prescrits sans évaluation préalable aux personnes présentant des facteurs de risque ou souffrant de maladies cardiovasculaires (tabagisme, hypertension artérielle, antécédents de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral, angine de la poitrine, diabète).
En raison du risque de maux de tête dus à l'abus de substances, l'intervalle de dosage spécifié doit être respecté et la dose maximale ne doit pas être dépassée.
Si un triptan est inefficace sur au moins 3 crises, les autres triptans ne doivent pas être rejetés car les réponses varient d’un individu à l’autre.
Quels sont les effets indésirables des triptans ?
Ce sont là quelques complications qui peuvent survenir lors de la prise du médicament, car les effets secondaires induits varient d'une personne à l'autre.
Ont été signalés lors de la prise de triptans :
- Le syndrome dit des « triptans » : sensation de vide dans la tête, faiblesse, étourdissements, vertiges, picotements, pression, bouche sèche, chaleur ou brûlure diffuse, notamment au niveau de la poitrine et de la gorge.
- Très rarement, des nausées, des vomissements, des réactions allergiques et des douleurs thoraciques associées à des spasmes coronariens.
Après administration sous-cutanée, une irritation au site d'injection ou une douleur passagère ont été rapportées dans 40 % des cas.
Quels sont les médicaments à base de triptans ?
Après le sumatriptan (IMIGRANE, IMIJECT), premier triptan mis sur le marché en France, en 1994, se sont ajoutés, successivement, le zolmitriptan (ZOMIG, ZOMIGORO), le naratriptan (NARAMIG), l'élétriptan (RELPAX), l'almotriptan (ALMOGRAN), le frovatriptan (ISIMIG, TIGREAT) et le rizatriptan (MAXALT, MAXALTYO).
Chacun des laboratoires qui les commercialisent met l'accent sur la spécificité de leur rapidité d'action ou de leur durée d'effet.
Le choix du triptan doit se faire en concertation avec le médecin selon certaines caractéristiques. Un triptan qui fonctionne pour un patient migraineux peut ne pas fonctionner pour un autre ; se fier à la prescription d'un proche et pratiquer l'automédication est donc inutile et même dangereux.
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