Quels sont les dangers du Tramadol ?
Publié le 17 févr. 2022 • Par Candice Salomé
Utilisé par plus de 6 millions de personnes en 2019, le Tramadol est la substance opioïde la plus délivrée en France. C’est aussi le traitement le plus impliqué dans les hospitalisations et les décès par overdose ou intoxication accidentelle. Néanmoins, le Tramadol reste l’un des traitements les plus efficaces contre certaines douleurs aiguës et chroniques et l’un des plus sûrs s’il est pris avec précaution.
Mais alors, qu’est-ce que le Tramadol ? Pourquoi peut-il être dangereux ? Quels sont ses effets secondaires ? Quelles interactions médicamenteuses peuvent-être dangereuses avec le Tramadol ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que le Tramadol ?
Le Tramadol est un antalgique de pallier II (sur une échelle de 3) destiné à traiter les douleurs modérées à sévères. C’est l’antidouleur le plus vendu en France. Selon les chiffres de l’ANSM, publiés en 2019, la consommation de Tramadol seul a augmenté de 68% entre 2006 et 2017.
C’est un médicament qui peut être administré chez l’adulte comme chez l’enfant à partir de 3 ans mais uniquement sur ordonnance. Il existe des formes à libération immédiate ou prolongée.
Les médicaments contenant du Tramadol
- Tramadol seul : Biodalgic®, Contramal®, Monoalgic®, Monocrixo®, Orozamudol®, Takadol®, Topalgic®, Zamudol®, Zumalgic® et Tramadol Génériques.
- En association avec du paracétamol : Ixprim®, Zaldiar®, Tramadol/Paracetamol génériques.
- En association avec du dexkétoprofène : Skudexum®.
Le Tramadol est un antidouleur qui fait partie de la famille des opiacés, utilisé pour soulager la douleur après un accident, une chirurgie ou encore le cas de douleurs chroniques.
Néanmoins, le Tramadol est sous haute surveillance depuis 2012. Cet antidouleur peut avoir de nombreux effets secondaires dangereux.
Quels sont les effets indésirables du Tramadol ?
Des effets secondaires sur le système digestif
Parmi les symptômes que le Tramadol provoque, on retrouve : les flatulences, les nausées, les vomissements ou encore la constipation.
Si ces effets secondaires sont trop intenses, il est conseillé d’arrêter le traitement et de contacter votre médecin. S’ils sont plus modestes, une diminution des doses peut être suffisante. Afin de contrer la constipation, des mesures hygiéno-diététiques peuvent parfois être mises en place. Votre médecin peut également vous propose un laxatif osmotique comme le Macrogol®.
Des effets secondaires de confusion et de vertiges
Chez certains patients, des effets secondaires touchant la sphère neuropsychique ont été observés. Les symptômes, variés, peuvent être : étourdissements, vertiges, confusion, bouffées de chaleur, transpiration excessive, maux de tête, somnolence, fatigue, nervosité ou encore tremblements…
Le Tramadol peut également entraîner une légère dépression respiratoire dans de rares cas.
De plus, des liens entre Tramadol et épilepsie ont été démontrés. Pour les patients épileptiques non traités ou utilisant déjà des traitements anticonvulsivants, il est impératif de discuter de l’utilisation du Tramadol avec votre médecin.
En cas d’effets secondaires légers, il est conseillé de diminuer la dose de Tramadol. A l’inverse, si vous ressentez des effets plus marqués, il est recommandé de stopper le traitement et de contacter rapidement votre médecin.
Des effets secondaires liés à la dépendance au Tramadol
Le Tramadol est un dérivé de la morphine. Des cas de dépendance et de difficultés à interrompre le traitement ont régulièrement été rapportés. En effet, le corps s’y habitue et devient moins sensible. Il faut alors des doses plus élevées… Cette tolérance peut favoriser un mésusage ou une addiction.
Trois facteurs peuvent augmenter le risque de dépendance au Tramadol : la dose prise, la durée du traitement et les caractéristiques de l’individu (certains sont plus à risque que d’autres).
La perte d’efficacité du traitement en fin de dose est un signe de dépendance. La douleur revient plus tôt et des symptômes de sevrage apparaissent (des sueurs, de l’anxiété, des tremblements, des douleurs, des palpitations, une sensation de froid…).
Pour sortir de cette dépendance, il faut diminuer la dose quotidienne de façon très progressive et ce, sur une longue période avant un arrêt total du traitement. Une prise en charge psychologique lors du sevrage peut être envisagée.
Quelles interactions médicamenteuses sont à éviter avec le Tramadol ?
Le Tramadol ne doit pas être pris simultanément à d'autres médicaments tels que :
- Des tranquillisants, somnifères, antalgiques comme la morphine ou la codéine : les risques de somnolence ou de sensations d’évanouissement, des difficultés respiratoires, un coma, un risque de sédation, peuvent être accrus,
- Certains médicaments anticoagulants : les effets des anticoagulants dérivés de la coumarine, qui fluidifient le sang peuvent être accrus, pouvant favoriser le risque d'hémorragie.
- Avec des médicaments sérotoninergiques comme les antidépresseurs ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine tels que le Prozac®) ou les inhibiteurs de la MAO pris lors de dépression.
- Avec d'autres médicaments opiacés (antalgiques, antitussifs).
Que faire en cas de surdosage de Tramadol ?
Depuis le 15 avril 2020, les médicaments à base de Tramadol ne peuvent plus être prescrits pour plus de trois mois sans nouvelle ordonnance. L’ANSM a pris cette décision afin de limiter le mésusage du Tramadol et le risque de dépendance.
Afin d’utiliser le Tramadol sans risque, voici quelques conseils :
- Respecter la posologie indiquée sur l’ordonnance et ne pas dépasser la durée du traitement,
- Si vos douleurs ne sont pas soulagée grâce au traitement, une nouvelle consultation chez votre médecin est indispensable, il ne faut pas augmenter les doses prescrites,
- Associez le Tramadol à des mesures non-médicamenteuses. Par exemple, vous pouvez appliquer du froid sur votre visage en cas de maux de tête, une bouillotte si vous souffrez de lombalgie ou de contracture cervicale… Cela renforcera l’action du traitement, permettra de diminuer les doses prescrites et de limiter les risques d’effets secondaires.
- Si vous souffrez de douleurs chroniques, il est recommandé de diminuer le nombre de comprimés dès qu’elles sont moins vives. Cependant, il ne faut pas arrêter brutalement la prise de Tramadol. Consultez votre médecin ou votre pharmacien afin de réduire progressivement les doses avant l’arrêt total.
Néanmoins, en cas de surdosage de Tramadol (plus de 400 mg par jour), une somnolence, un évanouissement, des nausées voire des vomissements peuvent apparaître. Dans les cas les plus sévères, on retrouve : une chute de la pression sanguine, des troubles de la conscience pouvant aller jusqu’au coma, des convulsions ou encore une dépression respiratoire pouvant tendre jusqu’à l’arrêt respiratoire.
Il est essentiel de se rendre rapidement aux urgences.
En cas d’intoxication par des formes orales, l’élimination gastro-intestinale au charbon actif ou par lavage gastrique est recommandée uniquement dans les 2 heures après la prise de Tramadol. Passé ce délai, une décontamination gastro-intestinale peut-être utile en cas d’intoxication par des quantités exceptionnellement importantes de Tramadol ou par des formes à libération prolongée.
Pour les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents (comme une insuffisance respiratoire), les conséquences d’un surdosage de Tramadol peuvent avoir une plus grande incidence, avec une diminution importante du rythme respiratoire.
Contactez votre médecin au plus vite au moindre doute.
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