Mélanome : comment savoir si un grain de beauté est dangereux ?
Publié le 18 juin 2020 • Mis à jour le 23 juin 2020 • Par Candice Salomé
Nous avons tous et toutes de nombreux grains de beauté sur le corps. Aussi appelé naevus, ils se caractérisent le plus souvent sous forme de petites tâches brunes, en relief ou non, et apparaissent généralement avant 30 ans. Leur nombre sur le corps dépend de certains facteurs héréditaires mais aussi des expositions au soleil. La plupart d’entres eux ne sont pas dangereux.
Il faut cependant faire preuve de vigilance car certains pourraient se transformer en mélanome (tumeur maligne). Alors, quels sont les signes qui doivent nous alerter ?
L’adulte possède en moyenne une vingtaine de grains de beauté sur le corps. Les parties du corps les plus exposées au soleil ont tendance à en contenir plus. Il s’agit souvent du dos pour les hommes et des jambes pour les femmes.
Si les grains de beauté sont inoffensifs, ils peuvent évoluer au cours de la vie. Il est donc essentiel de les surveiller régulièrement.
Pourquoi les grains de beauté peuvent-ils devenir si dangereux ?
Les cancers de la peau sont les cancers les plus fréquents en France, avec près de 80 000 nouveaux cas par an et, parmi eux, plus de 15 400 mélanomes.
Selon la Ligue contre le Cancer, les cancers de la peau sont ceux qui ont connu la plus forte progression ces cinquantes dernières années. Il y aurait plus de 3% de nouveaux cas chaque année et cette progression serait plus importante chez les hommes.
Cette évolution s’explique en raison des habitudes d'exposition au soleil qui augmentent. Le mélanome, s’il est traité tard, ne permet pas la guérison. C’est pourquoi les mesures de protection contre le soleil et la détection précoce sont les seules actions susceptibles de faire diminuer les cas de cancer de la peau.
Couleur, taille, forme : quels sont les signes d'alerte ?
Selon Emmanuel Ricard, délégué de la prévention et de la promotion du dépistage à la Ligue contre le Cancer, un grain de beauté qui se modifie, qui s’étend ou change de couleur, qui gagne en épaisseur ou est un peu écorché demande à être rapidement contrôlé.
De plus, si vous avez plus de 30 grains de beauté, ou que vous vous en êtes déjà fait retirer un, il est conseillé de consulter un dermatologue une fois par an.
Comment distinguer un grain de beauté d’un mélanome débutant ?
Le mélanome ressemble dans 80% des cas à un grain de beauté au début de son évolution. Il est donc compliqué de différencier un mélanome débutant d’un naevus récent. Dans seulement 20% des cas, le mélanome provient de la transformation maligne d’un grain de beauté existant.
Y a-t-il des personnes plus à risque ?
Certaines personnes sont plus à risque de développer un cancer de la peau à partir d’un naevus. Cela peut-être lié à des facteurs génétiques (peau, yeux et cheveux très clairs ou encore certains antécédents familiaux de mélanomes ou d’autres cancers de la peau). Mais également les facteurs environnementaux peuvent jouer un rôle important (de nombreux coups de soleil dans l’enfance ou une tendance à s’exposer trop souvent au soleil).
Comment dépister soi-même un grain de beauté ?
Pour contrôler soi-même ses grains de beauté, certaines caractéristiques doivent attirer l'attention. On peut s'en souvenir grâce à la règle ABCDE :
A : pour Asymétrie. Si on trace un trait au milieu du grain de beauté, les deux parties ne sont pas similaires.
B : pour Bords irréguliers. Les bords et contours ne sont pas nets.
C : pour Couleurs non homogènes. Le grain de beauté a plusieurs couleurs (brun clair, brun foncé, rosé).
D : pour Diamètre. Le diamètre ne doit pas dépasser 6 millimètres.
E : pour Evolution. Si vous voyez un grain de beauté se modifier, cela n’est pas bon signe.
Crédit photo : Institut National du Cancer
La biopsie : l’examen clé du diagnostic !
Les mélanomes débutant peuvent être difficiles à différencier d’un naevus atypique (grain de beauté ressemblant à un mélanome). Si votre dermatologue a un doute, il va retirer d’emblée par chirurgie votre grain de beauté et le faire analyser. La biopsie est aussi appelée “l’exérèse diagnostique”. L’opération a pour but de retirer la supposée tumeur mais aussi, après examen, de poser le diagnostic. Cette opération se déroule sous anesthésie locale. Le fragment de peau ainsi retiré est envoyé chez l’anatomopathologiste (médecin qui analyse les prélèvements de tissus) pour analyse au microscope. L’observation de cet échantillon confirmera ou non la nature maligne de la lésion et permettra de poser ou non le diagnostic du cancer.
Attention, toute destruction d’un grain de beauté, qu’il soit suspect ou non, par exemple par laser, est à proscrire car aucune analyse ne pourra être faite ensuite.
Comment retirer un mélanome ?
L’exérèse large d’un mélanome est pratiquée localement sous anesthésie locale. Cette opération permet de retirer et de guérir (la plupart du temps) la lésion si elle est détectée précocement. Cette intervention est indolore et ne dure pas plus de quelques minutes.
Des examens complémentaires sont ensuite à prévoir, de type radiographie ou échographie, pour rechercher d'éventuelles autres lésions. Ces examens permettent de déterminer l’extension du mélanome à d’autres parties du corps. En fonction de ces résultats, le médecin décide de la nécessité d’un traitement complémentaire : exérèse d’un second mélanome, immunothérapie, chimiothérapie…
Un contrôle régulier sera ensuite nécessaire par un dermatologue.
Faire dépister gratuitement ses grains de beauté
Chaque année, le Syndicat National des Dermatologues organise, dans toute la France (en mai), une journée de dépistage anonyme et gratuite des cancers de la peau. Retrouvez les informations sur le site SNDV.
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