Maladies chroniques : quels impacts sur l’estime de soi et comment l’améliorer ?

Qu’est-ce que l’estime de soi ? 

L’estime de soi correspond au regard que l’on porte sur soi et sur l’appréciation que l’on se fait de sa propre valeur ou de sa propre importance. 

Les personnes ayant une bonne estime d’elles-mêmes se sentent plus facilement prêtes à affronter les obstacles qui peuvent survenir et ont tendance à être plus persévérantes. 

Ces personnes se sentent également plus capables de partager leurs opinions et de prendre des décisions sans craindre le jugement des autres. 

L’estime de soi se construit principalement à partir des expériences vécues par un individu, et ce sont les premières d’entre elles qui auront l’impact le plus durable sur son développement. 

En effet, le regard des parents et des proches, ainsi que les paroles échangées avec une personne, dès le plus jeune âge, forment les fondations de l’estime de soi. 

Des expériences négatives telles que des critiques à répétition, de l’intimidation, des abus physiques, moraux ou sexuels, entre autres, pourront grandement affecter l’estime de soi. 

La maladie, les douleurs qui y sont liées, les traitements médicaux ou chirurgicaux, peuvent venir perturber l’image de son propre corps et avoir un impact physique ou psychologique sur chaque patient. Cela peut engendrer une perte d’estime de soi de la part des malades. 

Quels liens entre estime de soi et maladies chroniques ? 

L’impact physique et émotionnel de la maladie sur l’estime de soi 

La maladie chronique s’accompagne fréquemment de symptômes persistants tels que la douleur, la fatigue ou encore des limitations physiques. Ces manifestations peuvent alors altérer la perception de son propre corps et ainsi générer un sentiment d’insatisfaction ou de frustration. 

Par exemple, une perte d’autonomie ou une modification de l’apparence physique, liées aux traitements ou à la maladie elle-même, peuvent affecter l’image qu’on a de soi. 

Sur le plan émotionnel, les difficultés liées à la gestion de la maladie au quotidien - telles que les rechutes, les poussées ou encore l’incertitude face à l’avenir - peuvent engendrer un sentiment d’échec ou d’impuissance, ce qui fragilise encore plus l’estime de soi. 

L’impact social de la maladie sur l’estime de soi 

La maladie peut profondément impacter les relations sociales. En effet, le regard des autres, qui peut être empreint d’incompréhension voire de stigmatisation, peut pousser à se sentir différent ou isolé. 

Par exemple, les jugements sur l’apparence, les absences répétées lors d’évènements sociaux ou encore la méconnaissance de la maladie, peuvent créer un sentiment d’exclusion. Certains patients peuvent même choisir de cacher leur état de santé pour éviter au maximum les réactions négatives ou le sentiment de pitié, ce qui peut conduire vers une solitude émotionnelle. 

Les difficultés à maintenir des relations stables ou à participer pleinement à la vie sociale peuvent progressivement éroder la confiance en soi et le sentiment d’appartenance, menant petit à petit à une estime de soi en berne. 

L’impact professionnel de la maladie sur l’estime de soi 

Au niveau professionnel, la maladie peut engendrer des défis importants comme la nécessité d’adopter un emploi du temps adapté, de réduire sa charge de travail voire, dans certains cas, de stopper toute activité professionnelle. 

Ces ajustements, même s’ils sont essentiels pour préserver son état de santé, peuvent être perçus comme une perte de performance ou de statut. Le sentiment d’être moins compétent ou moins utile qu’auparavant, ou que d’autres personnes, peut entacher son estime de soi. 

De plus, les discriminations liées à la maladie, comme le fait que les opportunités professionnelles soient limitées, ou le manque de soutien de la part de ses employeurs, peuvent encore accentuer ce mal-être. A cela peut aussi s’ajouter les préoccupations financières qui viennent compliquer l’équilibre psychologique et émotionnel. 

Comment améliorer son estime de soi avec une maladie chronique ? 

Malgré les défis imposés par une maladie chronique, il est possible de rebâtir une estime de soi positive et durable. Cela commence par une étape essentielle : l’acceptation de la maladie. Cette démarche ne signifie pas se résigner, mais plutôt reconnaître ses limites tout en se concentrant sur ce qui est encore possible. Accepter ses besoins spécifiques et les changements qu’impose la maladie permet de mieux s’adapter et de transformer ces contraintes en forces. 

Le soutien social joue également un rôle clé dans ce processus. S’entourer de personnes bienveillantes – qu’il s’agisse de proches, d’amis ou de membres de groupes de soutien – procure un espace de compréhension et d’encouragement. Les échanges avec d’autres personnes vivant des situations similaires peuvent aider à relativiser et à se sentir moins seul face aux défis. Participer à des communautés en ligne ou à des associations dédiées peut également offrir un sentiment d’appartenance et de valorisation. 

En parallèle, pratiquer des activités qui favorisent le plaisir ou un sentiment d’accomplissement peut contribuer à renforcer l’image de soi. Qu’il s’agisse d’apprendre une nouvelle compétence, de s’engager dans une activité artistique ou de pratiquer un sport adapté, ces moments permettent de mettre en lumière ses capacités, au-delà des limitations physiques ou émotionnelles. 

Un accompagnement thérapeutique peut être particulièrement bénéfique pour travailler sur l’estime de soi. La psychothérapie, par exemple, aide à identifier les pensées négatives, à les remplacer par des croyances positives et réalistes, et à développer une vision plus bienveillante de soi-même. Les approches comme la méditation de pleine conscience ou les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont également efficaces pour gérer les émotions liées à la maladie et cultiver une attitude positive face aux défis. 

Enfin, redéfinir ses priorités et ses valeurs personnelles peut être un levier puissant pour retrouver confiance en soi. Une maladie chronique peut inciter à repenser ce qui compte vraiment : les relations authentiques, le bien-être quotidien, ou encore des projets réalistes mais enrichissants. Chaque pas, même modeste, dans cette direction peut aider à reconstruire une estime de soi fondée sur la résilience et l’authenticité.