«
»

Top

Les différentes graisses corporelles : comprendre leur rôle pour mieux gérer sa santé

Publié le 9 déc. 2024 • Par Claudia Lima

Nous parlons souvent de « graisse », mais ce terme englobe plusieurs types de tissus adipeux aux fonctions et aux effets distincts sur notre organisme. 
Si certaines graisses sont essentielles au bon fonctionnement de notre corps, d'autres peuvent représenter un risque pour la santé, notamment en cas de maladies chroniques.  

Quels sont les différents types de graisses corporelles ? Quel est leur rôle et quel est leur influence sur la santé ? Comment mieux les gérer pour rester en bonne forme ? 

Découvrez les réponses dans notre article ! 

Les différentes graisses corporelles : comprendre leur rôle pour mieux gérer sa santé

Qu'est-ce que la graisse corporelle ? 

La graisse corporelle, aussi appelée tissu adipeux, est un ensemble de cellules spécialisées, les adipocytes, qui stockent des lipides. Ce tissu conjonctif est présent sous la peau, autour des organes tels que les reins, dans l'abdomen, et même dans les seins. Les adipocytes, remplis d'une grosse goutte lipidique qui repousse leur noyau vers le bord, stockent l'énergie sous forme de triglycérides.  

Le tissu adipeux se répartit différemment selon l'âge, le sexe et la génétique. Chez les hommes, la graisse s'accumule surtout au niveau du ventre (poignées d’amour). Chez les femmes, la répartition varie : en « poire » avec des graisses autour du bassin et des cuisses, ou en « pomme » sur les seins, le ventre et les hanches. Cette répartition influence à la fois l’apparence et les risques pour la santé. 

Les graisses peuvent être mesurées de différentes manières :   

  • L’épaisseur des plis de peau : un pied à coulisse permet de mesurer l'épaisseur des plis de peau à certains endroits du corps,  
  • L’indice de masse corporelle (IMC) : l’IMC est calculé en divisant le poids par la taille au carré. Cela permet de voir si une personne est en sous-poids, au poids normal, en surpoids ou obèse. Cependant, l'IMC ne tient pas compte de la masse musculaire, donc il peut ne pas être fiable pour les sportifs. 
  • L’impédancemétrie : une méthode qui mesure la résistance du corps à un petit courant électrique pour estimer la masse grasse. Elle est utilisée dans certaines salles de sport, mais elle n'est pas toujours précise, car elle ne prend pas en compte la morphologie de chacun. 

Contrairement aux idées reçues, la graisse n’est pas seulement un excès de poids inutile. Néanmoins, toutes ne sont pas égales. Il est important de distinguer les différents types de graisses corporelles pour comprendre leur impact sur la santé. 

Quels sont les différents types de graisses corporelles ? 

Les graisses corporelles sont classées selon leurs localisations, mais aussi selon leurs rôles.  

La graisse sous-cutanée 

La graisse sous-cutanée est située directement sous la peau, dans tout le corps. C’est celle que l’on peut pincer avec les doigts, et c'est également la graisse qui se forme lors d’une prise de poids visible.

Cette graisse joue un rôle clé dans l’isolation thermique du corps et la protection des organes internes contre les chocs physiques. Elle stocke également de l’énergie pour des périodes de besoin.  

En excès, la graisse sous-cutanée peut nuire à la silhouette. Toutefois, un excès de graisse sous-cutanée reste un facteur de risque pour certaines maladies, comme les troubles musculosquelettiques. 

La graisse viscérale 

La graisse viscérale se trouve autour des organes internes, dans la cavité abdominale. Contrairement à la graisse sous-cutanée, elle n’est pas visible à l’œil nu, mais elle est beaucoup plus dangereuse pour la santé. 

Un excès de graisse viscérale est fortement associé à des maladies graves telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, et même certains cancers. Elle contribue à l’augmentation des marqueurs inflammatoires dans le corps, ce qui aggrave les risques de maladies chroniques. 

La graisse viscérale ne peut être mesurée que par des examens médicaux (comme l'IRM ou le scanner), mais un tour de taille élevée peut être un indicateur.  

La graisse brune ou tissu adipeux brun 

La graisse brune est un “bon” type de graisse, car elle brûle de l'énergie au lieu de la stocker. Elle est principalement présente chez les nourrissons et diminue avec l'âge. Cependant, chez l'adulte, il est possible de la stimuler par certaines activités, comme l'exposition au froid. Des études suggèrent que l'exposition à des températures froides et l'exercice physique pourraient aider à activer la graisse brune et augmenter son activité. 

La graisse brune est impliquée dans la thermogenèse, le processus par lequel elle produit de la chaleur en brûlant des calories. Elle joue donc un rôle protecteur contre l'obésité et les maladies métaboliques.  

La graisse blanche ou tissu adipeux blanc 

La graisse blanche, ou tissu adipeux blanc, peut être située sous la peau, avec des variations selon le sexe, et aussi, localisée dans l'abdomen.  

Elle stocke l'énergie en grande quantité, sous forme de lipides. Elle constitue la majorité du tissu adipeux dans le corps humain. Contrairement à la graisse brune, elle ne brûle pas l'énergie, mais la conserve, ce qui peut devenir problématique en cas d’excès. En effet, une accumulation excessive de graisse blanche peut entraîner des problèmes de surpoids, d’obésité et des complications de santé associées, notamment, à une inflammation chronique et une résistance à l’insuline. 

Le tissu adipeux blanc agit aussi comme un isolant thermique et un amortisseur en protégeant les organes contre les chocs. 

Récemment, des chercheurs ont fait émerger le concept de “beigeing”, défini comme l’émergence d’adipocytes bruns thermorégulateurs au sein du tissu adipeux blanc. La graisse corporelle aurait donc trois couleurs : le brun, le blanc et le beige.  

Quel est l’impact des graisses corporelles sur les maladies chroniques ? 

Les types de graisses ne sont pas seulement importants pour la gestion du poids, mais aussi pour comprendre les risques associés aux maladies chroniques.  

Voici comment chaque type de graisse influence les maladies : 

  1. La graisse viscérale et le diabète de type 2 : la graisse viscérale est particulièrement dangereuse, car elle libère des cytokines inflammatoires, qui perturbent la régulation de la glycémie. Cela peut entraîner une résistance à l'insuline et augmenter le risque de diabète de type 2. 
  2. La graisse viscérale et les maladies cardiovasculaires : la graisse viscérale et l’inflammation chronique qui l'accompagne sont également des facteurs de risque importants pour les maladies cardiovasculaires. L'excès de graisses autour des organes peut provoquer une élévation du taux de cholestérol et une pression artérielle accrue. 
  3. La graisse viscérale et les cancers : certaines études suggèrent que l’excès de graisse, en particulier la graisse viscérale, pourrait favoriser la survenue de certains cancers, comme le cancer colorectal. 

D’autres pathologies peuvent être associées aux graisses corporelles, comme :  

L’obésité, en raison d’une accumulation excessive de tissu adipeux. Il faut faire la distinction entre une obésité abdominale et une obésité gynoïde (qui correspond à un excès de tissu adipeux adoptant une répartition de type féminin, c'est-à-dire prédominant sur le segment inférieur du corps, le bassin, les hanches, les fesses et les cuisses). L'obésité abdominale est plus dangereuse pour la santé. 

Le syndrome métabolique, un ensemble de troubles (obésité abdominale, hyperglycémie, dyslipidémie) pouvant mener à des complications comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. 

Les lipodystrophies : anomalies congénitales ou acquises caractérisées par une absence partielle ou généralisée de tissu adipeux. 

Comment mieux gérer ces différentes graisses corporelles ? 

La gestion des graisses corporelles est donc importante pour prévenir les maladies chroniques et maintenir une bonne santé en général.  

Toutefois, il faut garder en tête que, grâce à la graisse stockée, le corps est prêt à fonctionner. Les lipides agissent comme une batterie de secours qui va fournir de l’énergie au moment où le corps en a le plus besoin. 

Voici quelques conseils pratiques pour mieux gérer ses graisses corporelles : 

Avoir une alimentation équilibrée 

Un régime riche en fibres, en protéines maigres et faible en sucres raffinés peut aider à réduire la graisse viscérale. 

Faire de l’exercice 

L’exercice régulier, en particulier les activités d’endurance et l'entraînement en résistance, sont essentiels pour permettre de brûler les graisses corporelles. 

Aussi, en stimulant la graisse brune par des expositions régulières au froid (douches froides, etc.) et par l’exercice, vous pouvez aider votre corps à brûler plus de calories. 

Bien dormir 

Le sommeil est essentiel pour l'équilibre quotidien. Un manque de sommeil augmente la production de ghréline (hormone de l'appétit) et réduit la leptine (hormone de la satiété), ce qui perturbe la régulation de l'appétit. Dormir 7 à 8 heures par nuit peut aider à limiter l'accumulation de graisse abdominale.  

S’éloigner du stress 

Créez un environnement calme. Le stress stimule la sécrétion de cortisol, qui favorise le stockage des graisses abdominales. Des activités comme le yoga et la sophrologie peuvent aider à se détendre. 

Prendre des traitements médicaux 

Pour les patients atteints de maladies chroniques, des traitements médicaux ou des interventions peuvent parfois être nécessaires pour gérer l'excès de graisse. Cela inclut des traitements médicamenteux, la chirurgie bariatrique ou le suivi diététique supervisé par des professionnels de santé. 

À retenir ! 

Les graisses corporelles jouent un rôle complexe sur notre santé. Certaines, comme la graisse brune, contribuent à maintenir notre métabolisme en bonne forme, tandis que d’autres, comme la graisse viscérale, présentent des risques importants, notamment en lien avec des maladies chroniques.  

Mieux comprendre ces différents types de graisses permet de mieux gérer notre santé et d’adopter des stratégies efficaces pour équilibrer leur présence dans notre corps. 

 
Cet article vous a plu ?
Cliquez sur J’aime ou partagez votre ressenti et vos interrogations avec la communauté en commentaire ci-dessous !

Prenez soin de vous ! 
18

Commentaires

Vous aimerez aussi

Médicaments et libido : les traitements qui peuvent affecter votre désir sexuel ?

Médicaments et libido : les traitements qui peuvent affecter votre désir sexuel ?

Lire l'article
Insomnie : comment en venir à bout ?

Insomnie : comment en venir à bout ?

Lire l'article
Troubles de l’attachement : quelles conséquences sur nos relations interpersonnelles ?

Troubles de l’attachement : quelles conséquences sur nos relations interpersonnelles ?

Lire l'article
Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !

Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !

Lire l'article

Discussions les plus commentées