La prise en charge non médicamenteuse de la migraine

Qu’est-ce que la migraine ?  

En français, le terme “migraine” est souvent utilisé à tort pour parler d’un mal de tête ou d’une céphalée, ce qui crée une confusion. Le terme “céphalée” signifie mal de tête et il en existe plus de 200 sortes, dont la migraine.  

La migraine est une maladie chronique qui se manifeste par des crises de douleur unilatérale, pulsatile, d’intensité modérée à sévère, souvent accompagnées de nausées, de photophobie et de phonophobie. Ces crises sont récurrentes, et l’on distingue deux formes principales de crises migraineuses : celles sans aura, et celles avec aura, qui sont accompagnées ou précédées de symptômes neurologiques transitoires (qui ne durent pas) comme des troubles de la vision ou même des fourmillements. 

Lorsqu'elle est sévère, la migraine peut être très invalidante, affectant la vie personnelle, professionnelle et émotionnelle des patients. Heureusement, entre les crises, la personne souffrant de migraine ne ressent aucun symptôme et peut vivre de manière habituelle. 

En France, la migraine touche 15 % de la population adulte avec une prédominance féminine (environ 2 femmes pour un homme). Même si elle peut affecter les enfants et les sujets âgés, la migraine se manifeste majoritairement entre 20 et 50 ans avec un pic entre 35 et 39 ans. 

Quelle est la prise en charge de la migraine ?  

La prise en charge de cette maladie chronique est majoritairement médicamenteuse et repose sur :  

1. Le traitement de crise : destiné à limiter la sévérité et la durée de la céphalée migraineuse. Il doit être pris le plus tôt possible au début de la crise. Des médicaments anti-inflammatoires, des antalgiques, des triptans, des antiémétiques et des gépants (antagonistes du récepteur au CGRP) peuvent être utilisés. 
2. Le traitement de fond : destiné à diminuer la fréquence des crises. Il est prescrit aux personnes qui ont des crises fréquentes, intenses, longues et/ou qui entraînent une consommation excessive de traitement de crise. 

En complément des traitements médicamenteux, adopter une hygiène de vie équilibrée et identifier les facteurs déclencheurs aident à mieux gérer les migraines. De plus, les traitements médicamenteux ne sont pas systématiquement efficaces et peuvent occasionner des effets indésirables. 

Certaines approches naturelles offrent également des solutions intéressantes. 

Comment prévenir naturellement la migraine ? 

1. Adopter une hygiène de vie équilibrée 

Avoir une bonne hydratation : boire au moins 1,5 litre d’eau par jour pour éviter les céphalées dues à la déshydratation. Lorsque cela arrive, il faut boire un ou deux grands verres d’eau, se reposer dans un endroit calme, attendre que le corps se réhydrate. 

Avoir un sommeil régulier : un sommeil de mauvaise qualité ou irrégulier peut être un facteur déclencheur des migraines. Respecter des horaires fixes pour le coucher et le lever. Les techniques de relaxation avant le coucher (méditation, bain chaud) peuvent améliorer la qualité du sommeil. 

Avoir une alimentation saine : certains aliments, comme les fromages affinés, le chocolat, l'alcool, les aliments riches en histamine et les boissons contenant de la caféine sont fréquemment cités comme des déclencheurs de migraines. Bien que les mécanismes exacts restent flous, tenir un journal alimentaire peut aider à identifier les déclencheurs personnels. Une alimentation riche en magnésium (présent dans les légumes à feuilles vertes, les noix et les graines) peut avoir des effets bénéfiques. L'ajustement de son alimentation peut ainsi contribuer à réduire la fréquence des crises. 

Pratiquer une activité physique modérée : une activité physique régulière mais modérée est fortement recommandée pour réduire les migraines. Cependant, un échauffement adéquat avant l'exercice est essentiel pour éviter les migraines induites par un effort trop intense.  

2. Gérer son stress 

Utiliser des techniques de relaxation : la respiration profonde, la relaxation musculaire progressive et la méditation de pleine conscience aident à prévenir les crises en réduisant les tensions physiques et mentales. 

Suivre des thérapies comportementales : les thérapies comportementales et cognitives (TCC), notamment la réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR), se sont avérées bénéfiques dans la gestion des migraines. Elles aident les patients à mieux gérer les facteurs psychologiques et émotionnels qui peuvent déclencher ou intensifier les migraines. Toutefois, bien que la TCC bénéficie de nombreuses études soutenant son efficacité, la MBSR manque encore de preuves scientifiques solides. 

Il est possible d’opter pour la neuromodulation électrique transcutanée (TENS). Cette méthode agit sur le système nerveux pour diminuer la fréquence des crises. Et aussi, de s’orienter vers la phytothérapie ; la riboflavine (vitamine B2) et le magnésium sont recommandés en prévention. Et la coenzyme Q10 peut également être utile, bien que les preuves scientifiques restent à ce jour limitées. 

Comment traiter naturellement la crise de migraine ? 

1. Utiliser des techniques immédiates de soulagement 

Appliquer du froid : utiliser une poche de gel réfrigérant ou un sac de glaçons enveloppé dans une serviette. Placer sur le front ou la nuque pendant quelques minutes pour réduire l’intensité de la douleur grâce aux effets vasoconstricteurs et analgésiques du froid. 

Se reposer dans un environnement calme : se retirer dans une pièce sombre et silencieuse pour atténuer les symptômes. 

2. Suivre des méthodes alternatives 

Ces interventions non médicamenteuses, souvent désignées sous le terme de médecines douces ou complémentaires, comprennent un ensemble de pratiques non invasives, personnalisées et supervisées par des professionnels qualifiés. Elles peuvent être particulièrement utiles pour les patients migraineux, offrant des alternatives aux traitements médicamenteux. Nous retrouvons : 

L’ostéopathie : les manipulations ciblées des tissus et des articulations améliorent la circulation et l'équilibre du corps. Bien qu’elle ne cible pas directement les causes neurologiques de la migraine, l'ostéopathie peut aider à réduire les tensions musculaires et les déclencheurs physiques liés aux migraines. 

La physiothérapie : des massages et des étirements du cou et des épaules réduisent les migraines cervicogéniques (liées aux douleurs du cou). 

L’acupuncture : reconnue par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme efficace pour certaines pathologies, y compris la migraine. En agissant sur des points stratégiques, l'acupuncture peut favoriser la réduction de la fréquence et de l'intensité des crises. 

L’auriculothérapie : cette méthode, inspirée de l'acupuncture, stimule des points spécifiques de l’oreille pour atténuer la douleur. 

L’homéopathie : elle repose sur l'administration de doses infinitésimales de substances naturelles, choisies en fonction des symptômes du patient. Bien que cette approche soit controversée en France, certains patients rapportent des bénéfices dans la gestion de leurs migraines. Toutefois, l’efficacité de l’homéopathie pour les migraines reste un sujet de débat. 

Ainsi, les approches non médicamenteuses offrent une variété de solutions pour la prise en charge de la migraine. Si leur efficacité varie, elles méritent d'être intégrées dans une approche globale et personnalisée, en complément des traitements classiques. Toutefois, ces options sont à considérer avec discernement, en s’assurant de consulter des professionnels qualifiés pour une évaluation précise et un suivi adapté.