Grippe : en quoi consiste le plan d'urgence Orsan ?
Publié le 20 févr. 2015
Hôpitaux surchargés, manque de lits, services des urgences sous tension... En raison de l'épidémie de grippe qui touche plus de deux millions de personnes à ce jour, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déclenché jeudi soir le plan Orsan (organisation de l'offre de soins en situations sanitaires exceptionnelles).
» En quoi consiste ce plan ?
Selon le ministère de la Santé, ce plan permet «de déprogrammer des activités non indispensables, d'ouvrir des lits supplémentaires, de rappeler des personnels et de renforcer ponctuellement les équipes de professionnels de santé dans les établissements en difficulté», a détaillé le ministère. Concrètement, «cela veut dire qu'on arrête de faire rentrer des gens qui ont une intervention programmée dans les hôpitaux», explique le médecin urgentiste Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf (association des médecins urgentistes de France) sur France Info. De fait, les personnes ayant prévu de se faire hospitaliser voient leur rendez-vous repoussés ou sont réaffectées dans un autre service pour pouvoir libérer un maximum de places pour les grippés. «On ne décale les opérations que lorsqu'il n'y a pas de conséquence néfaste pour la santé du patient évidemment», rassure le médecin sur BFMTV. Rien que la semaine dernière, 245 nouveaux cas graves de grippe ont été hospitalisés.
» Dans quelles situations ce plan est-il déclenché ?
Pandémie grippale, gestion d'une crise nucléaire, canicule, ce plan d'urgences peut être activé en fonction de la situation. Il existe cinq plans différents:
1) ORSAN AMAVI: il s'agit de l'accueil massif de victimes non contaminées
2) ORSAN CLIM: il correspond à la prise en charge de nombreux patients suite à un phénomène climatique
3) ORSAN EPI-VAC: il consiste à gérer une épidémie ou pandémie sur le territoire national, pouvant comprendre l'organisation d'une campagne de vaccination exceptionnelle par le système de santé
4) ORSAN BIO: c'est la prise en charge d'un risque biologique connu ou émergent
5) ORSAN NRC: en cas de risque nucléaire, radiologique ou chimique, c'est ce plan qui est activé
» Qui fait quoi?
Alors que les Agences régionales de santé (ARS) ont pour mission de coordonner le plan Orasan au niveau régional, les hôpitaux publics comme privés doivent faire en sorte d'accueillir un maximum de patients prioritaires, notamment au niveau des services d'urgences. De leur côté, les médecins libéraux peuvent être amenés à participer à des campagnes de vaccination au suivi de patients hospitalisés à domicile dans le cadre de situations nécessitant de conserver des lits disponibles et à la réalisation d'analyses biologiques. Le secteur médico-social est lui aussi mobilisé pour assurer la prise en charge sur place des malades dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Le ministère de la Santé peut aussi faire appel aux réservistes sanitaires (retraités, étudiants, remplaçants) et au service de santé des armées (SSA).
Le Figaro santé
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