Est-ce que l’aspartame peut-il être considéré comme dangereux pour la santé ?
Publié le 13 mai 2022 • Par Candice Salomé
L’aspartame est l’un des édulcorants les plus utilisés par l’industrie agroalimentaire, surtout dans les produits labellisés “light” ou “sans sucre”. Il est prisé par les personnes atteintes de diabète ou par les personnes désireuses de suivre un régime.
Mais alors, qu’est-ce qu’est réellement l’aspartame ? Peut-il être nocif pour la santé ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que l’aspartame ?
Cet édulcorant artificiel puissant et faible en calories est en réalité une poudre blanche inodore dont le pouvoir sucrant est 200 fois supérieur à celui du saccharose (sucre).
En Europe, il est autorisé en tant qu’édulcorant de table et en tant qu’additif alimentaire dans de nombreux produits tels que les sodas, les desserts, les chewing-gums, les confiseries, les produits hypocaloriques ou encore les produits amaigrissants. Il est aussi utilisé dans plus de 600 médicaments.
Découvert en 1965 par un chimiste de la société Searle, l’aspartame est un dipeptide composé de l’acide L-aspartique et de la L-phénylalanine. Un dipeptide est une molécule composée de deux acides aminés liés par une liaison chimique (appelée liaison peptidique) formée entre l’atome de carbone du premier acide aminé et l’atome d’azote du second.
La première autorisation de mise sur le marché de l’aspartame a été accordée aux Etats-Unis par la FDA (Food and Drug Administration) en 1974. Son autorisation a néanmoins été suspendue quelques mois plus tard du fait que les effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau avaient été mal appréciés au cours des études expérimentales.
En 1981, la Food and Drug Administration autorisait de nouveau son utilisation dans les aliments solides, après une réévaluation des études sur des animaux en laboratoire et l’examen de nouvelles données. En 1983, l’autorisation de mise sur le marché de l’aspartame a été étendue aux boissons gazeuses. En 1996, il a été autorisé comme édulcorant général.
En France, l’aspartame en tant qu’édulcorant destiné à être employé dans les denrées alimentaires a été autorisé par la directive 94/35/CE en 1994.
Depuis plus de 30 ans, cet édulcorant fait l’objet de recherches approfondies au moyen d’études expérimentales sur les animaux, d’études de consommation, de recherches cliniques, d’études épidémiologiques et d’une surveillance accrue consécutive à sa mise sur le marché. Ainsi, l’aspartame a été considéré comme sûr pour la consommation humaine et est autorisé dans de nombreux pays.
Pourquoi dit-on que l’aspartame peut être dangereux pour la santé ?
L’aspartame serait mauvais pour le diabète
Issu de la transformation de composés chimiques, l’aspartame est un “non-aliment” car il ne contient aucun nutriment et ne va donc pas être reconnu par l’organisme.
De plus, en ingérant des produits contenant de l’aspartame, l’organisme va se rendre compte que l’on essaie de le tromper. En effet, ce substitut de sucre, ne conduisant pas à l’élévation de la glycémie, va créer une “dépendance” au goût sucré et donc au sucre, et cela risque de déséquilibrer le diabète sur le long terme.
Il est recommandé d’opter pour du vrai sucre de temps en temps, en remplaçant le sucre blanc par du sucre roux ou du sucre de coco, plus riches en fibres et en nutriments.
L’aspartame favoriserait la prise de poids
La consommation de produits à base d’aspartame a montré des conséquences contre-productives sur les personnes suivant un régime.
L’aspartame étant très peu calorique, il pourrait aider à perdre du poids ou à éviter des complications liées au diabète. Néanmoins, il a été démontré, grâce à plusieurs études effectuées sur une population de jeunes adultes, qui consommaient soit des sodas sucrés, soit à base d’édulcorants, que ceux qui consommaient de l’aspartame avaient tendance à manger davantage, favorisant ainsi leur prise de poids. Avec son goût de "vrai" sucre, l'aspartame trompe le cerveau et donne envie de consommer plus de sucre.
En outre, la consommation d’édulcorants a aussi un effet délétère sur le microbiote intestinal puisqu’il le perturbe. Des tests effectués sur des souris l’ont démontré. A savoir, que lorsque le microbiote est déséquilibré, cela peut avoir un impact majeur sur d’autres maladies comme l’obésité, le diabète ou encore les maladies cardiovasculaires.
L’aspartame a été accusé d’être cancérigène
Une étude italienne datant de 2010 a révélé une augmentation très importante de l’incidence des cancers, en particulier les cancers du poumon et les cancers du foie, chez des rongeurs mâles.
Néanmoins, après étude, les experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) ont émis des doutes quant à la méthodologie de l’étude.
De plus, une des plus grosses accusations pesant sur l’aspartame est qu’il augmenterait de manière significative le cancer du cerveau. Depuis plus de 20 ans, les Etats-Unis ont connu une hausse sensible de cas de cancers du cerveau.
En 1996, des chercheurs américains ont mis en lumière le fait que cette hausse de cas de cancers du cerveau était parallèle à l’utilisation croissante d’aspartame.
Cette fois encore, la méthodologie de cette étude a été très critiquée.
En France, le nombre de nouveaux cas de cancers du cerveau est relativement stable. La mortalité liée à cette pathologie a, quant à elle, augmenté depuis les années 1950 pour se stabiliser depuis une dizaine d’années, grâce aux avancées médicales.
L’aspartame est réellement dangereux pour les personnes touchées par la phénylcétonurie
La phénylcétonurie (PCU) est une maladie génétique rare entraînant des difficultés à digérer un acide aminé : la phénylalanine. Or, l’aspartame libère ce composé lors de sa digestion dans l’intestin. C’est pourquoi l’aspartame dans les aliments ou dans les boissons est interdit pour ces patients-là.
En revanche, les médicaments en contenant ne sont pas contre-indiqués car la quantité d’aspartame y est souvent infime.
Conclusion
Fin 2013, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié un rapport portant sur les risques potentiels liés à la consommation d’aspartame.
Ce rapport, basé sur l’ensemble de la littérature existante, a tenu compte des commentaires de centaines d’industries, d’experts et de scientifiques internationaux.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a ainsi réitéré sa position précédente : l’aspartame ne pose aucun danger pour la santé aux doses à laquelle il est consommé.
En France, la consommation de produits contenant de l’aspartame est comprise entre 0,13 et 2,8 mg/kg/jours. La dose maximale recommandée par jour étant de 40 mg/kg.
À noter qu’en 2015, l’ANSES a publié un avis relatif à l’évaluation des bénéfices et risques nutritionnels des édulcorants intenses et a conclu que les données disponibles sont insuffisantes pour statuer d’un effet bénéfique ou de risques liés à leur consommation.
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