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Épilepsie et grossesse : que faut-il savoir avant la conception ?

Publié le 30 oct. 2024 • Par Somya Pokharna

Pendant de nombreuses années, les femmes épileptiques étaient découragées d’avoir des enfants, par crainte des crises et des risques liés aux médicaments. Cependant, grâce aux avancées de la médecine, la situation a évolué.
Aujourd’hui, les femmes épileptiques peuvent vivre une grossesse sûre et saine avec une bonne préparation et un suivi adapté. En effet, environ 24 000 bébés naissent chaque année de mères épileptiques, et la grande majorité d’entre eux sont en bonne santé.

Comment se préparer à une grossesse lorsqu'on est épileptique ? Peut-on continuer à prendre des médicaments ? Quels sont les risques et les précautions à prendre en compte lorsqu'on est enceinte avec une épilepsie ?

Retrouvez toutes les réponses dans cet article pour vous accompagner vers une grossesse saine et sécurisée pour vous et votre bébé.

Épilepsie et grossesse : que faut-il savoir avant la conception ?

Comment planifier une grossesse lorsque l'on est épileptique ?

La première étape essentielle pour préparer une grossesse avec une épilepsie est de suivre un conseil préconceptionnel.

Avant d’essayer de concevoir, prenez rendez-vous avec votre neurologue (de préférence un épileptologue) et votre obstétricien/gynécologue. Votre neurologue évaluera le contrôle de vos crises, révisera votre traitement médicamenteux et effectuera les ajustements nécessaires. Certaines femmes peuvent également être orientées vers un spécialiste en médecine fœtale pour un suivi supplémentaire pendant la grossesse.

Voici quelques aspects clés de la planification préconceptionnelle :

  • Des ajustements médicamenteux : votre médecin pourrait vous prescrire des traitements antiépileptiques (TAE) plus sûrs ou ajuster la posologie actuelle pour minimiser les risques pour votre bébé tout en maintenant un bon contrôle des crises.
  • Une supplémentation en acide folique : les femmes épileptiques sont conseillées de prendre des doses plus élevées d'acide folique (jusqu'à 4 mg par jour) au moins deux à trois mois avant la conception. L’acide folique aide à prévenir les anomalies du tube neural, comme le spina bifida, en particulier chez les femmes prenant des traitements antiépileptiques (TAE) qui peuvent réduire les niveaux de folate.
  • Des choix de vie sains : comme pour toute grossesse, il est essentiel d’éviter le tabac, l’alcool et les drogues, de maintenir une alimentation équilibrée, de faire de l'exercice régulièrement et de dormir suffisamment.

Avec un suivi préconceptionnel adapté, vous pouvez augmenter vos chances de vivre une grossesse en bonne santé et vous assurer que vous et votre bébé êtes bien préparés.

Peut-on continuer à prendre des traitements antiépileptiques (TAE) pendant la grossesse ?

Les médicaments à haut risque, tels que le valproate et le phénobarbital, peuvent augmenter le risque de malformations du tube neural et de problèmes cognitifs chez l'enfant. Si vous prenez ces médicaments, votre médecin peut vous recommander de passer à des alternatives plus sûres, comme la lamotrigine ou le lévétiracétam, avant de concevoir.

Si vous prenez également plusieurs traitements antiépileptiques (TAE), le risque pour votre bébé peut augmenter. Votre médecin pourrait simplifier votre traitement pour réduire ce risque tout en maintenant le contrôle de vos crises.

Tout au long de votre grossesse, il sera nécessaire de surveiller fréquemment vos niveaux de traitements antiépileptiques (TAE). En raison des changements dans le volume sanguin, la fonction rénale et le métabolisme, les niveaux de traitements antiépileptiques (TAE) peuvent diminuer, en particulier pour des médicaments comme la lamotrigine et le lévétiracétam. Des analyses de sang régulières permettront d'ajuster votre posologie pour maintenir le contrôle des crises et minimiser les risques pour le bébé.

Ne jamais arrêter ou modifier votre traitement sans consulter votre médecin. Arrêter brusquement les traitements antiépileptiques (TAE) peut entraîner des crises, ce qui peut être plus dangereux tant pour vous que pour votre bébé.

Comment la grossesse affecte-t-elle l'épilepsie ?

La grossesse impacte chaque femme différemment, mais pour beaucoup, la fréquence des crises reste stable ou diminue. Cela est dû aux hormones de la grossesse, comme la progestérone, qui peuvent avoir des effets anti-convulsivants, réduisant ainsi la probabilité de crises. Cependant, certaines femmes peuvent connaître une augmentation des crises pendant la grossesse en raison de changements dans les niveaux de médicaments, de la privation de sommeil, ou de nausées et vomissements qui interfèrent avec l'absorption des médicaments.

Les crises pendant la grossesse peuvent présenter des risques tant pour la mère que pour le bébé, en particulier les crises tonico-cloniques généralisées (grand mal). Celles-ci peuvent entraîner des chutes, une privation d’oxygène pour le bébé ou un accouchement prématuré. Les crises focales, qui n’affectent qu’une partie du cerveau, présentent généralement moins de risques, sauf si elles entraînent des blessures.

Pour protéger à la fois votre santé et celle de votre bébé, il est essentiel de maintenir un bon contrôle des crises tout au long de votre grossesse. Surveillez la fréquence de vos crises et signalez tout changement à votre professionnel de santé immédiatement, car des ajustements médicamenteux pourraient être nécessaires.

Quels risques et complications devez-vous connaître ?

Bien que la plupart des femmes épileptiques puissent avoir des grossesses saines, il existe un risque légèrement plus élevé de complications par rapport à la population générale.

Voici quelques risques potentiels pour le bébé :

Des malformations congénitales : les femmes épileptiques ont un risque de 4 à 6 % de donner naissance à un bébé présentant une malformation, contre 2 à 3 % dans la population générale. Ce risque est plus élevé si vous prenez certains traitements antiépileptiques (TAE), en particulier à des doses élevées.

Des retards de développement : certains médicaments, notamment le valproate, sont associés à des problèmes de développement tels que des retards cognitifs ou des troubles du langage. Votre médecin pourrait recommander des échographies régulières et un suivi tout au long de votre grossesse pour vérifier d'éventuelles anomalies, en particulier lors de l’échographie de 20 semaines, qui peut détecter les malformations du tube neural.

Des risques liés aux crises : les crises tonico-cloniques généralisées peuvent présenter des risques significatifs pour le bébé, notamment la privation d’oxygène ou un accouchement prématuré. Les chutes ou blessures de la mère pendant une crise peuvent également affecter la santé du bébé. Pour cette raison, il est essentiel de maintenir un bon contrôle des crises.

L’équipe de soins de santé suivra de près la croissance et le développement du bébé grâce aux soins prénataux y compris des échographies régulières et des examens pour surveiller le bien-être fœtal.

L'épilepsie peut-elle affecter la santé mentale pendant la grossesse ?

Selon des études, les femmes épileptiques présentent un risque accru de dépression et d'anxiété pendant la grossesse et la période post-partum. Des facteurs tels qu'un antécédent de troubles de l'humeur, une grossesse non planifiée ou des crises multiples peuvent augmenter ce risque. Bien que la plupart des femmes ne souffrent pas de dépression majeure pendant la grossesse, il est essentiel de rester attentif aux signes d'anxiété ou de dépression, tels que :

  • Des pleurs excessifs,
  • Des difficultés à créer un lien avec votre bébé,
  • Une perte d'intérêt pour des activités que vous aimiez,
  • Des pensées de se faire du mal ou de nuire au bébé,

Des traitements sûrs pour la dépression et l'anxiété pendant la grossesse, comme certains médicaments et des thérapies, sont disponibles. Si vous ressentez l'un de ces symptômes, parlez-en à votre professionnel de santé pour trouver le soutien adéquat.

À quoi pouvez-vous vous attendre en matière de soins post-partum ?

Après l'accouchement, vos niveaux de traitement antiépileptique (TAE) reviendront progressivement aux niveaux d'avant la grossesse. Votre médecin pourrait avoir besoin d’ajuster votre posologie pour prévenir les effets secondaires ou la toxicité. Dans la période post-partum précoce, la privation de sommeil est un déclencheur fréquent de crises, il est donc important de veiller à bien vous reposer et de demander de l'aide si nécessaire.

Peut-on allaiter en prenant des traitements antiépileptiques (TAE) ?

Dans la plupart des cas, l'allaitement est sans danger pour les femmes épileptiques. Bien que de petites quantités de médicaments puissent passer dans le lait maternel, les recherches ont montré que cette exposition est minimale par rapport à ce que le bébé a été exposé in utero. Des médicaments comme la lamotrigine, le lévétiracétam et la carbamazépine sont généralement considérés comme sûrs pendant l'allaitement.

Cependant, si vous prenez des médicaments comme le phénobarbital ou la primidone, votre médecin pourrait recommander de surveiller le bébé pour détecter des signes de somnolence excessive ou de difficultés d'alimentation.

Les avantages de l'allaitement dépassent souvent les risques, et il est encouragé par les organisations de santé.

Le bébé développera-t-il de l'épilepsie ?

Le risque de transmettre l'épilepsie à votre enfant est relativement faible. Si un seul parent est épileptique, le risque que l'enfant développe cette condition est d'environ 5 %, ce qui est légèrement supérieur au risque de 1 % dans la population générale. Ce risque augmente légèrement si les deux parents sont épileptiques ou si votre épilepsie est d'origine génétique.

Si vous êtes préoccupée, le conseil génétique peut vous fournir des informations plus personnalisées en fonction de vos antécédents familiaux.


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Auteur : Somya Pokharna, Rédactrice santé

Somya est créatrice de contenu chez Carenity, spécialisée dans la rédaction d'articles sur la santé. Elle est diplômée d'un master à l'école de... >> En savoir plus

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