Adolescents : une génération plutôt optimiste
Publié le 13 mars 2015
L’adolescence est une période charnière dans la vie. Un moment de bouleversements psychologiques mais aussi corporels. Pour certains adolescents, le passage de l’enfance à l’âge adulte peut être source mal-être, de déprime voire de dépression.
Une grande enquête, coordonnée par l’Unité Inserm 1178 « Santé mentale et santé publique » et le pôle Universitaire de la Fondation Vallée, dresse un tableau de « la complexité des problématiques des adolescent aujourd’hui. » L’étude aborde leur santé physique et mentale, leurs consommations de tabac, drogues et alcool, leur scolarité ou encore la perception de leur corps et la sexualité.
Plus de 15 000 jeunes de 13 à 18 ans ont répondu à un auto-questionnaire anonyme concernant leur propre adolescence. L’enquête « Portraits d’adolescents » montre que près de 50 % des adolescents français, surtout les garçons, ont confiance dans l’avenir.
Une génération confiante dans l'avenir
Souvent présentée comme insouciante, désenchantée et dépendante des objets plus que des liens avec les autres, la génération d’aujourd’hui démontre pourtant le contraire. Le moitié des répondants se déclarent confiants dans l'avenir (58,6 des garçons et 39 % des filles) et 88 % considèrent que leur propre valeur ne dépend pas du nombre d’objets qu’ils possèdent. « La valeur qu’ils s’accordent est liée à l’image qu’ils donnent aux autres, à leurs résultats scolaires mais aussi à leur créativité », expliquent les auteurs.
Par ailleurs, une grande majorité se sent bien dans ses relations avec ses parents et pense que ceux-ci posent un regard positif sur eux. Par ailleurs, plus de 70 % estiment que les adultes en général sont trop inquiets pour eux. Bien que la moitié des jeunes estime que les adultes posent trop de limites, les trois quarts reconnaissent en avoir besoin. Une maturité qui va à l'encontre des clichés véhiculés par certains.
Idées noires et dépression
Toutefois, la représentation des limites chez les 13-18 ans met en évidence « l’ambivalence bien connue des adolescents ». En effet, 77 % des personnes interrogées reconnaisent que les limites poussent à prendre des risques et plus d’un tiers considère que « pour bien vivre, il faut prendre des risques sans les calculer ».
L’enquête s’est aussi penchée sur la vulnérabilité psychopathologique des adolescents « propices aux conduites à risques ». Les auteurs révèlent que les tentatives de suicide sont plus fréquentes qu’auparavant : 7,8 % ont déjà tenté une fois de se suicider. La dépression touche 16,8 % des filles et 7 % des garçons.
« Des chiffres alarmants, d'autant que 74,5 % de filles et 57,6 % de garçons privilégient l'isolement » quand ils souffrent. Ce repli sur soi rend le repérage du mal être encore plus difficile, d’autant que les adolescents considèrent leurs amis comme la 3e ressource, derrière l'écoute de la musique (surtout les filles) ou les jeux vidéo (surtout les garçons). »
Pourquoidocteur.fr
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