« Mes deux parents sont décédés d’un cancer. Pour les deux, boire une coupe de champagne ou quelques gouttes a été l’un des derniers plaisirs de leur existence, alors qu’ils ne s’alimentaient plus, du fait de leur maladie ». Une dernière gorgée à l’hôpital, bue, appréciée en communion avec la famille, mais en cachette du personnel.
Les témoignages comme celui-ci affluent dans le bureau du docteur Virginie Guastella, chef du service du centre de soins palliatifs du CHU clermontois depuis que le projet d’un bar à vin dans son unité sur l’hôpital nord de Cébazat, validé par la direction, a été dévoilé dans les médias (voir notre édition du 2 août).
Poursuivre un petit bout de route avec un grand bourgogne ou un peu de champagne… Partager cet instant avec son entourage… Et voici le quotidien au rythme institué par les soins, visites, toilettes, repas et collations, agréablement chamboulé. Une entorse à la règle pour le plaisir. « Dans un monde d’hypermédicalisation, où l’on est sans cesse dans l’excès de précaution, nous, des professionnels des soins palliatifs, tentons de résister au “tout sanitaire”, en prenant le plus grand soin du patient, en lui offrant ce plaisir », explique le médecin. Bousculé le quotidien et ouvrir le champ des possibles.
Avoir le choixLe vin n’est pas ici le seul plaisir permis. « Nous sommes sensibles à la sensorialité des patients : on peut les autoriser à fumer en les accompagnant en extérieur ou dans une pièce dédiée?; on leur propose d’écouter de la musique… ».
Les soignants sont sensibilisés à la musicothérapie, à l’aromathérapie et offrent des soins de socioesthétique ou encore le toucher/massage dans la relation de soin… « Tout ceci concourt à valoriser les traces mémorielles des patients du goût, du tact… les invitant à de nouvelles sensations ».
« La maladie défigure, décharne, désocialise, poursuit-elle, et si en plus on sépare le patient d’un de ces petits rituels auquel il aspire, il n’a plus aucun repère?; l’idée c’est de lui permettre de continuer à exister, de réhumaniser la vie ». De choisir comment finir sa vie. Avec l’ouverture officielle de ce bar à vin, le CHU de Clermont-Ferrand fait figure de précurseur même si d’autres établissements cultivent également mais de manière informelle cette manière de faire le bien en fin de vie.
Cette cave à vin toute simple, tel un réfrigérateur opaque ronronnant dans une petite pièce du service, met fin à une hypocrisie qui prévaut un peu partout. Une initiative qui se doit de faire des émules. Virginie Guastella en fait le vœu.
Michèle Gardette
(avec modération)
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Camellia
Dernière activité le 25/11/2024 à 03:22
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Mon équipe médicale me répète souvent qu'il faut diminuer les traitements !
Avez-vous des pistes du coté de ce type de médecines ? Merci de tous les renseignements ou liens Internet que vous connaissez sur ce sujet !
Au plaisir de pouvoir échanger avec vous !