Coronavirus et troubles bipolaires : comment allez-vous en ce moment ?

Comment vivez-vous cette période ? Êtes-vous entouré ou confiné seul ? Votre entourage prend-il de vos nouvelles fréquemment ? Comment organisez-vous vos journées ?
Continuez-vous à voir vos médecins et à suivre vos traitements ? Ou avez-vous peur de les déranger durant cette crise sanitaire ?

Confinez depuis un mois avec mon fils bipolaire qui d'habitude vit en foyer en Esat qui est fermé.... Pas de consignes pour la réouverture pour l'Esat de la part du gouvernement;....... 

En plus les deux derniers mois ont été difficile, dépression,,,,,,, je suis restée deux mois sans trop sortir et trés mal..... bon et hop confinement. 

J'ai appelé mon psychiatre..... Changement de traitement ; Tercian à la place du lexomil. Je n'ai pas trop de famille autour de moi. Je ne travaille pas. Mais je reste en contact avec une association.... On se voit par ZOOM. On s'occupe des uns et des autres. Je prends des nouvelle de migrants égyptiens coptes arrivés depuis peu en France...Ils sont partis d'Egypte parce que le père s'était fait poignardé par son patron musulman.... Cela fait relativisé.... quand on voit les conditions de vie à l'étranger dans certains pays.

Je vis dans un HLM environné de verdure..... Bien desservi par Bus.. A 1 heure de la plage en bus.....2 heures de la frontière montagne;....... J'ai nommé le Pays Basque..... et Bayonne. 

Pour ma part, je vis seule depuis 1999.. J'ai eu à gérer ma maladie, mes enfants, le quotidien ..... donc avoir quelqu'un d'autre en plus..... Je crois qu'il aurait manger sa pantoufle;.....

Seule je mange plus ou moins à des heures assez larges.... Mais là..... Mon fils est là,Donc lever 11 h ou 9 h..... tout dépend heures du couché..... Mais alors le truc qui bouge pas c'est repas à 12 h et 19 h...... Après quartier libre.....

Organisation à coté...... J'ai commencé étude langue étrangère.... Duolingo,

Les courses que maintenant je délègue quelque fois à mon fils de 27 ans..... petite course pour le faire sortir;..... Il ne sort pas beaucoup de sa chambre beaucoup internet, chips coca;....

le ménage, le repassage : Intendance de maison

Je me suis mise à la couture    confection de masque........

site babelio et booknode pour remplir fiche de livre et auteurs

Je fais partie d'une association religieuse.... On reste en contact par zoom....

Lectures. 

You tube. Facebook.... 

Télévision.

Un peu de gymnastique.... et des foi sieste....

J'ai un traitement pour un reflux gastrique et des douleurs arthrose. J'ai eu mon traitement par mon psychiatre parce que mon médecin ne répondait pas;..... Donc çà va. Ce qui me manque..... C'est un ostéopathe et le Kiné... 

Et surtout, savoir quand le foyer de mon fils rouvrira;...... Il a envie de reprendre son travail en ESAT..... Et je commence à saturer de l'intendance maison.....Mes petites sorties..... rentrer comme je veux..... Petit resto..... petite balade..... manger à des heures plus larges;.......

Attention, j'aime mes enfants..... Mais j'ai 54 ans....Depuis 1999, j'ai mis ma vie entre parenthèse pour eux;....Et là, j'ai envie de profiter pour rencontrer d'autres personnes et après qui sait......

Mais je remercie le centre où est mon fils parce que j'ai appelé parce que je saturais.... Une psychologue du foyer m'a rappelé..... Je les remercie beaucoup...

Voilà portez vous bien......Le mettre mot, Fermez la télé. A petites doses les journaux télévisés je dirai un jour sur deux. Aux grandes occasions pour les discours télévisés......pour savoir être au courant..... Pas trop de réseaux sociaux.... et positivez. Je dirai que je n'ai pas de souci d'argent puisque je touche l'AAH. 

Portez vous bien

Bonjour,

Au début du confinement, j'etais en télétravail, cours à distance. J'appréciais la reconnaissance de mes élèves et les nouveaux liens qui se sont créés entre nous.  Il me donnaient de l'énergie. Puis, pendant les vacances de printemps, j'ai progressivement déprimé de plus en plus. En ce moment, je suis décalée. Je me lève à 14h.Je n'ai envie de rien et ne fait rien . J'ai des angoisses. Je dors beaucoup. Je ne peux plus affronter la et ma réalité. Je ne suis pas sortie depuis 2 semaines. Mon mari et mes fils sont bienveillants avec moi, mais souffrent aussi. Je suis incapable de téléphoner à d'autres personnes, pas mêmema famille. Je dois avoir ma psy après-demain, j'en attends trop comme par magie. Je lance une bouteille à la mer. Bonne journée.

Brigitte

Bonjour Brigitte,

Ancien professeur des écoles (promotion IUFM 1992-1994), j’ai connu ce que vous décrivez mais dans une autre vie professionnelle (infirmier DE 1982) comme délégué hospitalier dans lequel je m’étais énormément investi dans le cadre d’une évolution professionnelle de délégué médical. Par conséquent je m’étais mis la barre haute au niveau performances et durée de temps de travail comme cadre. Sans savoir pourquoi à cette époque, j’ai eu l’effet boomerang avec une incapacité à communiquer avec mes interlocuteurs habituels : médecins, internes, infirmières etc. 
J’ai réussi à me maintenir à flot à minima mais c’était comme une torture pour moi de partir dans la matinée de plus en plus tard pour faire ce à quoi j’étais payé. Et puis cela s’est passé quand j’ai été promu directeur régional. Il m’a fallu un nouveau challenge pour redémarrer. Mais cela n’a duré que quelques mois avant de m’écrouler à nouveau. En fait c’était cyclique avec des hauts et des bas sans vraiment de contrôle volontaire de ma part.

C’est comme si j’étais une éponge qui absorbait des quantités d’informations jusqu’à saturation pour au final disjoncter et devenir presque inhibé au point d’être paralysé dans l’inaction professionnelle presque totale.

Pour répondre à votre bouteille à la mer, c’est la chance que j’ai eu de faire une décompensation étant titulaire de l’Education nationale après quatre années d’ancienneté. J’ai commencé par un congé longue durée (CLM) suivi d’un mi-temps thérapeutique qui n’a duré à peine deux mois avant de rechuter pour finir en congé longue durée (CLD).
Tout ça pour vous dire qu’en tant que fonctionnaire titulaire, il y a de quoi se protéger et avoir une prise en charge médicale sur mesure. Dans mon cas, cela a été un séjour de longue durée dans un centre de santé mentale de la MGEN.

Ce que je n’aurais jamais eu dans le privé puisque j’ai été licencié comme directeur régional par le laboratoire pharmaceutique. Mais cela ne m’a pas empêché de rebondir après en étant admis en IUFM dans la foulée.

Dans mon cas, tout s’est joué à partir d’une dynamique de projets. Mon mal-être a été dans ma vie toujours annonciateur d’un chambardement total soit à titre professionnel soit à titre personnel et familial.

Peut-être êtes-vous dans phase de transformation à découvrir pour se réinventer ?

A ma sortie de psychiatrie après trois années de CLD, j’ai obtenu une disponibilité pour à nouveau m’investir professionnellement dans le secteur privé comme infirmier-formateur en matériel médical dans un laboratoire pharmaceutique. Et cela m’a permis de durer pendant plus de huit ans avant une nouvelle rechute et à nouveau être pris en charge en psychiatrie.

Je pense que nous devons intégrer ces variations d’humeur et d’énergie et savoir et pouvoir mettre à profit toute notre imagination fertile pour se projeter dans de nouveaux projets prometteurs en développement personnel et professionnel.

Tous mes encouragements pour rebondir dès que possible.

Amicalement.

Sylvain 

Bonjour @brigitte87‍ ,

Je réagis à votre message et à la réponse que vous a fournie @sylefi‍ . Je comprends parfaitement ce que vous décrivez pour avoir vécu les mêmes choses avant d'être diagnostiquée bipolaire il y a 11 ans. Cette incapacité à affronter les autres, décrocher son téléphone, parler, ...

Mais en effet vous avez la chance d'être dans l’Éducation Nationale et de pouvoir certainement vous arrêter qq temps pour vous faire accompagner. Moi j'étais dans le privé, et après ma TS et mon passage en HP, il m'a fallu mentir, faire semblant.

Je sais que c'est difficile, mais oui, voyez ce qui vous ressentez comme un signal d'alarme qui vous dit qu'il est peut-être temps de vraiment vous occuper de vous.

Bon courage.

Isabelle

Bonjour Isabelle,

Votre réponse me permet de rebondir par rapport à mon histoire en miroir à la vôtre au sujet du mensonge et du faire semblant.

En remontant le temps en 2000, je suis déjà à trois années de CLD dans l’Education nationale avec presque deux années en hôpital de jour MGEN et je sais que je vais passer en demi-traitement plus le complément de traitement par la MGEN. Par ailleurs, j’ai obtenu un poste de réadaptation après la validation par la commission adhoc pour un poste d’un an renouvelable dans l’administration au niveau de l’inspection académique. 
Mais ma personnalité bipolaire et mon passé professionnel dans l’industrie pharmaceutique m’ont fait postuler à un poste de formateur-infirmier en pompe de chimiothérapie dans un laboratoire lyonnais avec un secteur d’une bonne vingtaine de départements. Ma candidature a été retenue en maquillant mon CV. J’ai transformé mon CLD de trois ans en trois années d’enseignement scolaire. Et cela a marché.

Le plus difficile pour moi a  été de trancher entre le poste de réadaptation et ce poste de formateur. J’ai passé une nuit blanche pour faire ce choix. Et je me souviens encore de ma première journée de stage de formation à Lyon quand je me suis dit que j’avais fait une connerie la peur au ventre. Mais me sachant entre temps en disponibilité de l’EN obtenue à ma demande expresse, je savais que j’étais le dos au mur du genre « marche ou crève ».
Après trois années de prise en charge psychiatrique, je n’étais plus dans une démarche suicidaire comme cela s’était produit lors de ma décompensation de septembre 1997. Heureusement pour moi.

Et finalement j’ai réussi à m’investir et à remplir le job avec des satisfactions suffisantes pour durer quelques années sans problèmes majeurs. Il faudra la crise financière de 2008 et la pression managériale en 2009 pour finir avec un licenciement économique à 55 ans et repartir dans un cycle de prise en charge psychiatrique pour aboutir au bout du bout à l’invalidité 2ème catégorie en 2012.

Voilà pour résumer ce que ma propre histoire fait écho à votre évocation du mensonge et du « comme si » tout allait bien. Ce que la réalité démontre tout le contraire vu de l’intérieur. Mais le change a bien fonctionné pendant l’été 2000 pour moi même si je me suis fait une petite frayeur au démarrage début septembre 2000 en pensant que j’avais fait le mauvais choix.

« Ce qui ne tue pas rend plus fort ». Il faut toujours croire en soi et en ses capacités à faire face.

Bien solidairement.

Sylvain 

Bonjour à vous tous 

Je fais encore une crise d'angoisse malgré le demi valium 10 que j'ai pris il y a 20mn

Je recommence à marcher 30mn environ parce que je n'en peux plus de rester dedans ! Le moral en a pris un sacré coup...

Et ce matin je suis allé faire des courses avec une de mes filles vu névralgie cervico brachiale et becs de perroquet plus arthrose aux lombaires 

Alors avant de péter un câble je sors 

moi je vis avec mon petit bipolaire et ça va pas très fort depuis le confinement . il a beaucoup d obsession et il stress beaucoup alors nous sortons une peu mais c est très dur pour lui . il a bien eut sa psy qui lui a téléphoner mais il a beaucoup de mal a positiver . il a peur de tout . il prend des crises d angoisse . j essaye de l'aider . nous parlons souvent pendant longtemps. . courage à tous 

Bonjour @Babeillou‍ et @sylefi‍ 

Je vous remercie pour votre réponse,  et vos témoignages. Apres avoir été au point mort pendant ces derniers jours, je remonte doucement la pente. J'ai repris mes activités professionnelles qui me cadrent et me donnent un but. J'ai revu ma psychiatre en qui j'ai confiance.  Elle m'a rassuré sur mon état. Elle va me suivre régulièrement. C'est l'ambiance actuelle lié au confinement et un stress majeur qui ont eu raison de moi cette fois. J'ai l'espoir de m'en sortir dans la durée. Merci  pour votre soutien sincère.

Brigitte

L'année dernière, à cause d'un concours que mon chef avait voulu que je passe j'ai fait une grosse crise. J'ai dû malheureusement le dire à mon chef, quelques mois après, et...ça a été traumatisant pour moi. Il n'a pas vraiment compris que mon parcours n'avait pas, avant de le rencontrer, été comme sur un tapis rouge, et qu'au fond, j'étais en chemin de guérison, en travaillant chez lui...J'étais fragile, et je le suis toujours. Vu que je vais reprendre le travail bientot, je suis anxieux...et trop nerveux, depuis deux jours. Mon moral est en berne. 

J'aimerais retravailler, mais pas dans ces conditions-là, pas après avoir connu autant d'anxiété. Ça m'a fragilisé encore plus.

@brigitte87 ,

Cela fait plaisir de lire que vous remontez la pente. Nous le savons toutes et tous: on touche le fond et on remonte. Mais parfois, qu'il est difficile d'y croire... Heureusement que celles et ceux qui connaissent ce que nous traversons sont là pour insuffler du courage!!!

Je vous souhaite tout plein de bonnes choses pour la suite.

Amicalement,

Isabelle