- Accueil
- Échanger
- Forum
- Forums généraux
- Revue de presse
- Plus de quatre ados sur dix sont en état de "souffrance psychologique"
Plus de quatre ados sur dix sont en état de "souffrance psychologique"
- 105 vues
- 0 soutien
- 11 commentaires
Tous les commentaires
Aller au dernier commentaire
scoobidoo
Bon conseiller
scoobidoo
Dernière activité le 27/01/2024 à 01:45
Inscrit en 2014
2 713 commentaires postés | 460 dans le groupe Revue de presse
10 de ses réponses ont été utiles pour les membres
Récompenses
-
Bon conseiller
-
Contributeur
-
Messager
-
Engagé
-
Explorateur
-
Evaluateur
Une récente étude de l'UNICEF met l'accent sur les difficultés – notamment psychologiques – des adolescents. Les conclusions de celle-ci sont plutôt alarmantes. De notre point de vue de cliniciens et de thérapeutes, sans dévaloriser cet important travail d'enquête, il nous paraît utile de témoigner de notre pratique pour faire valoir notre point de vue et relativiser le message public qui s'en dégage.
En effet, il est de notoriété publique que beaucoup d'adolescents rencontrent des difficultés importantes, sur le plan matériel, au cours de leur évolution, dues notamment à des conditions de vie sociale et familiale. On peut aussi évoquer l'impact négatif, pour les plus âgés d'entre eux, sur le cours de leurs études ou de leur formation professionnelle, de circonstances matérielles pénibles – voire insurmontables –, logement, nourriture, transports, etc. Il ne fait pas de doute que notre société ne prévoit pas tous les moyens qui seraient nécessaires pour favoriser leur évolution. De même que l'on peut sans difficulté reconnaitre que les jeunes sont peu consultés, et encore moins associés, à la marche des "affaires publiques" – y compris dans certains domaines qui pourtant les concerne directement. Par contre, ils sont très sollicités en tant que consommateurs potentiels, à tous les niveaux, faisant d'eux des cibles commerciales faciles et rentables.
De tout temps l'adolescence, du point de vue de la vie familiale, a constitué un moment difficile à vivre. C'est le temps de l'affirmation personnelle, de l'opposition, des conflits – quelquefois violents – et parfois des ruptures – heureusement provisoires le plus souvent –, etc. Les aléas de la vie parentale n'arrangent rien, bien entendu, à cette période mouvementée, avec son lot de séparations, éloignements, recompositions familiales, etc., pouvant amener à des expériences d'insécurité matérielle et affective. En effet, quelque soit le contexte social et familial, et malgré les crises et les changements relationnels qu'ils rencontrent, il est certain que les adolescents ont besoin de protection, de valorisation de leur désir de conquête de liberté et d'indépendance.
Sur le plan de la vie scolaire, beaucoup de jeunes souffrent en effet d'un manque de reconnaissance de leurs capacités personnelles, de leurs choix d'orientation, d'un manque de relations aux adultes chargés de leur éducation. Trop souvent, ils se sentent pris dans des enjeux de rivalité, ce qui amène certains, pour fuir ce climat d'élitisme, à quitter trop tôt le système scolaire. D'autres, au contraire, vont s'engager avec acharnement dans la voie de la compétition, avec l'angoisse permanente de la réussite, au mépris de leur épanouissement individuel et social.
Pour autant, peut-on parler, à propos des adolescents qui sont confrontés à toutes ces difficultés, qu’elles soient d'ordre scolaire, familial, personnel et (ou) social, de grave "souffrance psychologique"? Celle-ci se définit avant tout par un vécu d'angoisse important provoquant le plus souvent des attitudes d'inhibition, des conduites d'échec permanentes, l'apparition de symptômes somatiques parfois, des addictions continues, et quelquefois des conduites à risque répétées. Le vécu d'un sentiment de solitude, l'expression existentielle de désarroi et de doute, les manifestations de tristesse et de découragement, sont monnaie courante à cette période de la vie et ne constituent pas nécessairement une pathologie psychique avérée. On peut même affirmer qu'ils sont un passage obligé, sinon nécessaire, à l'évolution vers l'âge adulte. Sans nier l'importance et les risques que constituent certaines conduites à l'adolescence, telles la consommation excessive d'alcool et de certaines drogues, on constate que le plus souvent celles-ci participent de rites "initiatiques" qui animent, quelquefois de manière spectaculaire, le temps et l'espace relationnel des jeunes. Quant à l'expression, chez certains, d'un désir "aléatoire" de vie, il doit être entendu comme un questionnement, une recherche de sens à la vie, un espoir de changement dans sa destinée, et pas nécessairement comme une volonté d'en finir définitivement avec l'existence.
Tout ceci pour dire que si, bien entendu, et en tant que cliniciens nous sommes bien placés pour le reconnaitre, de nombreux adolescents – trop sans doute – expriment dans nos cabinets de consultation des états d'importante souffrance psychologique et ont besoin d'être aidés, il faut se garder de généraliser et de dramatiser outre mesure à partir de l'observation de conduites dites "déviantes" ou d'expressions de "malaise existentiel" momentané à cet âge si troublé de la vie. Sinon, on risque de passer à coté de toutes les richesses et les potentialités que peuvent aussi exprimer les adolescents et qu'ils ont besoin que nous leur reconnaissions pour construire leur avenir et prendre leur vraie place, à laquelle ils ont droit, dans la société.
Francis Moreau
Voir la signature
La vie est belle si on ne lui demande pas plus que ce qu'elle peut donner.
Donnez votre avis
Articles à découvrir...
18/11/2024 | Actualités
Médicaments et libido : les traitements qui peuvent affecter votre désir sexuel ?
16/11/2024 | Actualités
Troubles de l’attachement : quelles conséquences sur nos relations interpersonnelles ?
08/11/2024 | Conseils
La procrastination : mauvaise habitude ou stratégie secrète pour prendre soin de soi ?
04/11/2024 | Actualités
Les ballonnements : tout comprendre pour soulager cet inconfort !
09/01/2019 | Nutrition
14/02/2019 | Conseils
La vie amoureuse à l’épreuve de la maladie : comment faire face ?
15/04/2019 | Conseils
S'abonner
Vous souhaitez être alerté des nouveaux commentaires
Votre abonnement a bien été pris en compte
Julien
Bon conseiller
Julien
Dernière activité le 12/06/2024 à 11:32
Inscrit en 2012
10 075 commentaires postés | 815 dans le groupe Revue de presse
25 de ses réponses ont été utiles pour les membres
Récompenses
Bon conseiller
Contributeur
Messager
Engagé
Explorateur
Evaluateur
Pour la deuxième année consécutive, l'Unicef a mené une consultation auprès de 11 232 enfants et adolescents français de 6 à 18 ans. Ils ont été interrogés de mars à mai 2014 via un questionnaire sur internet. Cette enquête doit être remise aux secrétaires d'Etat à la Famille, Laurence Rossignol, et à la Lutte contre l'exclusion, Ségolène Neuville, mardi 23 septembre. Mais ses conclusions ont déjà été rendues publiques.
Cette étude confirme tout d'abord les résultats de la précédente : "17% environ des enfants et des adolescents peuvent être considérés en situation de privation en termes de niveau de vie". Mais elle met aussi en évidence "les formes de souffrance qui résultent, non pas d'une privation d'ordre matériel, mais d'une faiblesse de liens" avec l'entourage : la famille, les amis, l'école.
Plus d'un tiers des jeunes en "souffrance psychologique"
Quelque 40,4% des enfants et adolescents sondés disent se sentir "tristes ou cafardeux", 25,8% traversent des phases d'apathie et 30,2% perdent confiance en eux. A partir de ces proportions, les auteurs de l'enquête ont calculé un indice global de "souffrance psychologique".
Ils en concluent que "36% des jeunes ayant participé à la consultation peuvent être considérés comme en souffrance psychologique". Cette proportion atteint 43% chez les plus de 15 ans. Le fait d'être une fille, la peur de l'échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques d'être affecté.
Un ado sur dix a déjà tenté de se suicider
Chez les 12-18 ans, 28% disent qu'il leur est "arrivé de penser au suicide" et près de 11% confient avoir déjà tenté de se suicider, des résultats qui doivent cependant être analysés avec prudence, souligne l'enquête.
Un ado sur trois a déjà consommé de la drogue
La consommation de drogue et d'alcool augmente fortement avec l'âge : plus de 41% des plus de 15 ans disent boire de l'alcool et avoir déjà été en état d'ivresse, et près de 32% avoir déjà consommé de la drogue ou fumer du cannabis.
Des relations souvent tendues avec les parents
Quatre enfants ou adolescents sur dix disent avoir des relations parfois tendues avec leur père (41,4%) et avec leur mère (42,7%). Près d'un enfant ou adolescent sur deux (47,5%) vivant dans une famille monoparentale (en majorité des mères seules) rapportent des tensions avec leur mère. Ces tensions familiales croissent avec l'âge, le niveau de privation et l'insécurité du cadre de vie.
En outre, 11% des enfants et adolescents disent qu'ils ne peuvent pas compter sur leur père, et 4,2% sur leur mère. Ils sont près de 17% à ne pas se sentir valorisés par leur père, et 10% par leur mère. A chaque fois, ce sentiment concerne davantage les filles.
L'école, source d'angoisse pour près d'un jeune sur deux
L'école aussi est source de difficultés relationnelles et d'angoisse. Plus d'un tiers des enfants et adolescents (34,3%) dit avoir été harcelé ou ennuyé par des camarades, et près d'un quart (24%) s'y sent en insécurité par rapport à des adultes. Plus de 45% se disent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l'école, proportion qui augmente pour les enfants et adolescents défavorisés.
Source : France TV Info