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Il faut toujours croire celui qui a mal
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C'est vrai ; rien que lire m'aide à moins ressentir les douleurs.
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Douleur : «Il faut toujours croire celui qui a mal»
Par figaro iconPascale Senk - le 26/09/2014
INTERVIEW - Le Pr Serge Perrot est rhumatologue au Centre d'étude et de traitement de la douleur (CETD) de l'Hôtel-Dieu, à Paris.
Le Figaro. - Vous traitez dans votre service des patients atteints de douleurs persistantes, résistantes à tout traitement. Quand vous les recevez, intégrez-vous toujours l'idée qu'il y a une part psychologique à leur mal?
Serge Perrot. - Bien sûr! Je dis toujours: «La douleur, c'est dans la tête…» en ajoutant vite «… mais ce n'est pas psychologique.» Car le siège des sensations douloureuses se trouve dans le cerveau, qui décode les messages envoyés par les terminaisons nerveuses. Cette zone de la douleur est très proche de celles qui régissent le sommeil, l'anxiété, la dépression… Et l'on sait que le risque est un débordement de l'inflammation à toutes ces dimensions. Cela n'est donc pas seulement psychologique. Il est aussi évident que dès qu'une personne a mal, cela concerne à la fois ses sensations et sa vie émotionnelle. Nous l'avons tous expérimenté: lorsqu'on va se faire arracher une dent dans une période où tout est heureux dans notre vie, la douleur de l'opération est bien moindre que lorsque nous sommes dans une situation précaire ou contrarié par une difficulté affective… Mais il faut toujours croire celui qui a mal. C'est cet entrelacement de toutes ces dimensions qui rend la douleur souvent complexe. Elle reste d'ailleurs dans de nombreux cas une énigme.
Qu'est-ce qui la rend si complexe?
D'abord, c'est une expérience invisible. Alors qu'on peut mesurer le taux de glucose chez un diabétique, il n'y a pas de marqueur biologique chez la personne douloureuse, qui en est alors réduite à expliquer son mal par la parole et le langage corporel. Ses messages sont ensuite reçus par un entourage qui a lui aussi ses codes quant à la définition du mal… Multiple, psychosomatique, la médecine de la douleur est donc une médecine de la complexité qui, dans la prise en charge d'une personne, doit toujours évaluer la part du fonctionnel, du psychologique et du social.
Quelles sont vos armes les plus à la pointe pour aider vos patients?
Nous avons mis en place des groupes d'éducation thérapeutique pour ces patients douloureux. Ils se retrouvent, ainsi que des soignants, pour échanger sur leur expérience, leur manière de vivre avec la douleur. Nous les aidons en leur donnant des pistes pour gérer leur stress, les protocoles médicamenteux, l'activité physique qu'ils peuvent envisager… Comme ces patients souffrent notamment de l'incommunicabilité de leur mal et d'un grand sentiment d'injustice («Pourquoi ne puis-je, moi, en finir avec cette sensation persistante?...»), nous travaillons sur ces deux notions, qui nous amènent aussi à les aider à redonner du sens à leur vie.
Pourquoi?
La douleur a horreur du vide. Elle aime gagner du terrain dans une existence qui a du mal à reprendre ses droits. Nous invitons donc nos patients à remplir leur vie, quoi qu'il se passe: continuer à bouger quand c'est possible, trouver des stratégies pour accomplir ce qui leur tient à cœur… Chaque personne est différente sur cette question, aussi faut-il être créatif au cas par cas. La douleur rend humble car, avec chaque patient, c'est une nouvelle aventure.