Mourir avec les troubles bipolaires

Speciale chacun est maître de sa vie et de sa mort, si ta fille n'était pas prête pour accepter les médicaments je pense qu'elle aurait êté plus malheureuse avec que sans. Cette perte est une perte irréparable, c est bien de nous en parler quand tu en as envie. Il n'y a que le temps pour apaiser la douleur, parle lui, confie toi à elle par la pensée et viens nous parler aussi, nous serons là pour toi.

Plein de bisous pour toi et courage VERVEINE

Bonjour à toutes

Sujet dramatique.. dommage à 18 ans, c'est si jeune.. ce qui m'horrifie c'est sa jeunesse.. comment peut-on si jeune.. il aurait fallu la mettre sous lithium, quel drame.. c'est une excellente molécule anti-suicide.. c'est vrai.. je le sais.. c'est la dernière que j'ai prise en Février 2005, et qui m'a réellement soignée de ma douleur à l'époque.. et je dois le dire que chez certaines personnes qui répondent bien, c'est d'une efficacité diabolique concernant l'effet anti-suicide.. sous délai de 13 jours à peu près.. les psychiatres ne le disent pas assez.. pour eux le lithium n'est qu'un régulateur alors qu'il peut être prescrit pour mélancolie anxieuse avec idéation suicidaire prégnante obsédante donc douloureuse.. évidemment pas en début de traitement, mais au bout d'une dizaine de jours, et au delà, c'est assez miraculeux la manière dont les idées suicidaires, parasitaires et obsédantes disparaissent du champ de la conscience et l'apaisement que cela produit de fait.. 

@Speciale : je ne sais que dire.. si ce n'est que ce décès est une erreur.. oui.. cela n'aurait jamais du arriver, mais hélas.. je ne crois pas en la fatalité du suicide.. je crois juste que parfois mauvaise prise en charge, un ratage, un retard, et la personne passe à la trappe.. et dans ces choses là parfois il y a aussi une dose de chance malheureusement.. moi en 2005, j'ai eu juste la chance d'avoir un reste fragile de lumière en moi et un simple généraliste qui m'a suivie dans ma demande quand je suis allée le voir.. j'y étais allée au culot en lui disant de me prescrire du lithium, car au point où j'en étais j'avalerais de la mort aux rats..

Courage.. et des bises

P.S :

ironiquement : elle est gentille la psy de ta fille de proférer un diagnostique post mortem, mais je ne vois pas bien l'intérêt si ce n'est celui de se couvrir, de dissimuler son incompétence et de rendre responsable la maladie, parce que avec les psychiatres, la maladie a bon dos..

je le dis en connaissance de cause, si j'étais morte moi-même, la psychiatre que je voyais en 2003 aurait sûrement dit ce genre d'imbécilité à ma mère pour se dédouaner.. " vous savez Madame, votre fille était MD, nous avons fait ce que nous pouvions mais la maladie parfois et bla bla bla... "

je suis navrée de dire les choses aussi brutalement.. j'espère que tu ne le prendras pas mal.. de plus j'ai connu moi-même une personne chère qui s'est suicidée sous un train, et c'est ce deuil qui m'avait rendue souffrante parce que je savais au fond de moi qu'il n'y avait rien d'irrémédiable.. je ne crois pas l'irrémissible du suicide.. je ne crois qu'aux erreurs.. fatales parfois.. puisque lui aussi voyait un psychiatre.. et comme par hasard avant d'en voir un il n'avait commis aucun acte et ce n'est qu'en rencontrant ce psy qu'il a osé cela.. j'y vois un lien indubitable..

enfin pleins de bisous Speciale.. 

et n'hésite pas à venir parler ici si tu en as besoin, à t'exprimer librement surtout, à dire les choses sans ambages, cela peut faire un bien énorme de trouver une plateforme d'expression libre et de pouvoir dire ce que souvent hélas nous ne pouvons dire même à un psy.. nous sommes très accueillantes sur Carenity..

quelques unes toujours fidèles au poste..

je compatis. J'ajouterais qu' accepter son geste n'a rien d'horrible Spéciale, ce n'est pas ne pas l'aimer, au contraire vous êtes en grande empathie, connaissant vous même les bleus à l'âme.

c'est au contraire un début d'apaisement le mot n'est vraiment pas bien choisi, Spéciale suis de tout cœur avec vous. Perdre une enfant je n'ai pas connu et ne connaîtrai jamais mais je mesure l'intensité de votre chagrin. J'espère que vous tenez le coup.

Ma maman m'a dit que si j'venais à me suicider elle vivrait pour d'eux, sa façon à elle de niquer le destin. Mais le temps est le remède le plus efficace, vraiment j'suis très touchée par ce que vous vivez.

Merci à Verveine, Chantre75, Loulie, de parler avec moi. Vous avez raison, chacune différemment. La "mélancolie" a existé bien avant les psychiatres et le lithium, et pour moi elle est aux extrêmes des variantes de la nature humaine, et elle a un sens. Mais bien évidemment, la découverte de l'activité anti-suicide du lithium est une révolution! Pour autant, moi qui suis médecin je reconnais qu'"on ne peut pas les sauver tous", formule que j'avais trouvée pour me consoler de la mort subite peut-être évitable de mon frère à 57 ans. Je vous rassure, tous les matins je suis bien décidée à les sauver tous!

Loulie j'adore ta maman...Je me sens cap de vivre pour deux. J'avais déjà senti un truc bizarre après le suicide d'Emma, genre: bon ça c'est fait, je n'ai plus à y penser...Je ne pleure pas, ça fait déjà longtemps. Je vais quand même aller voir une psycho, d'ailleurs il faut que je rassure un peu mes proches!

Bonsoir Speciale, ma maman m'a effectivement surprise, une force inattendue, mais je sais qu'elle pleurerait.

Vous ne pleurez pas? pour mes deuils amoureux et les autres, je n'ai encore rien trouvé de mieux pour faire partir la tension de la douleur. Oui bonne idée pour la psy, un moment extrêmement difficile ce que vous vivez, Speciale, prenez soin de vous. Toutes mes pensées les plus réconfortantes avec vous.

Spéciale je me joins à Loulie pour vous souhaiter une bonne thérapie qui j'espère pourra vous apporter quelques apaisements. Si elle échoue, cela voudrait dire que vous êtes tout simplement en osmose avec votre fille et qu'il n'y a rien à comprendre non ? Prenez soin de vous - à bientôt

Peut-être est ce l'âge qui offre plus tranquillité vis à vis de l'avènement de la mort de l'autre, qu'elle soit par suicide, par accident ou par maladie..

quand j'étais plus jeune, j'étais bien moins indifférente à cela, la disparition d'un être très proche.. il y a 13 ou 14 ans.. alors que maintenant, je le sens que je suis plus lointaine, plus en paix, que ce genre d'évènement ne me causerait plus autant de souci que par le passé.. alors le temps et l'âge peut-être.. 

c'est un simple questionnement..

Belle journée à toutes..