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L’affaire du Levothyrox en dix dates clefs
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ELLEMA
ELLEMA
Dernière activité le 18/12/2023 à 08:57
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8 commentaires postés | 3 dans le groupe Bon à savoir (pour tous)
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@ L Thyroxine Henning m'a provoqué tous les effets secondaires …
Je suis maintenant sous T-Caps pas remboursé par la sécu!!! et mon TSH varie souvent.
Donc en colère car l'affaire du Levothyrox est au point mort et les patients tels que moi sont mal depuis la suppression de l'ancienne formule.
Rochambeau
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Rochambeau
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@kristian mon. endocrino m'a prescrit du L-Thyroxin Henning. Elle m'a dit qu'il y avait un grand vide juridique. au niveau des excipients, et que c'était de là que venait le problème. Pour faire enregistrer les effets indésirables auprès du ministère de la santé, quelle cata ! sur le plan juridique, ça m'a beaucoup appris. Je n'ai pas eu envie de me lancer dans une affaire à la Erin Brockovich, et grand bien m'en a pris, vu que les demandeurs ont été déboutés !
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rochambeau
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Louise
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Louise
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Dernière activité le 06/10/2020 à 12:05
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Ami
La première audience de l’action collective engagée contre le laboratoire Merck a lieu ce mardi. Retour sur les étapes qui ont marqué cette affaire.
Des milliers de cas d’effets indésirables, des plaintes de malades par centaines, un retour de l’ancienne formule, une action collective en justice... Retour sur les principales étapes de l’affaire du Levothyrox.
Mars 2017. Arrivée de la nouvelle formule
À la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm), le laboratoire pharmaceutique allemand Merck modifie la formule du Levothyrox. Ce médicament, indiqué dans la prise en charge des hypothyroïdies, est pris chaque jour par 2,7 millions de personnes en France.
Dès 2012, l’Agence s’était en effet aperçue que, d’un lot à l’autre mais aussi au cours du temps pour un même lot, les comprimés de l’ancienne formule n’avaient pas la même teneur en substance active (la lévothyroxine). Ces fluctuations étaient dues à la présence de lactose dans le comprimé, un excipient à effet notoire, qui a depuis été remplacé par du mannitol, dépourvu d’effet notoire à la dose où il est présent dans les comprimés.
L’objectif de ce changement de formule était de garantir une meilleure stabilité dans le temps de l’hormone lévothyroxine. Un élément d’une importance cruciale, puisqu’une faible variation de dose de l’hormone peut avoir un impact important sur l’équilibre thyroïdien du patient.
Juin 2017. Lancement d’une pétition
Fatigues intenses, crampes musculaires, maux de tête, vertiges ou perte de cheveux : rapidement, des patients se plaignent d’effets secondaires liés, selon eux, à la nouvelle formule du médicament.
Une pétition lancée le 24 juin pour réclamer le retour de l’ancienne formule rassemble désormais plus de 300.000 signatures. "Quand on sait qu’il est très difficile de stabiliser la TSH (thyréostimuline, NDLR), il est inadmissible d’avoir modifié ce médicament", s’indigne l’auteur de la pétition, une patiente opérée d’un cancer de la thyroïde.
Au mois d’août, l’Agence du médicament ouvre un numéro vert afin de répondre aux nombreuses questions des malades. Une initiative qui intervient "beaucoup trop tard" selon Beate Bartès, présidente de l’association Vivre sans thyroïde. Cette dernière estime qu’une meilleure communication en amont n’aurait certes pas évité tous les problèmes, mais aurait pu permettre d’éviter ce vent de panique.
11 septembre 2017. La ministre de la Santé reconnaît un problème d’information
Quelques jours plus tard sur RTL, Agnès Buzyn reconnaît un problème d’informationsur ce médicament et fait état de 9.000 cas signalés d’effets indésirables. "Il n’y a pas de fraude, il n’y a pas de complot, il n’y a pas d’erreur. Il y a eu un problème d’information des malades, les patients ont été surpris par une formulation qui avait changé et qui pour certains donnait des effets secondaires", déclare-t-elle. Cette dernière avait alors expliqué que "beaucoup de ces effets secondaires sont liés à des difficultés à redoser correctement le Levothyrox mais [qu’]ils s’estompent quand on arrive à bien doser le traitement".
15 septembre 2017. Retour de l’ancienne formule et lancement d’une procédure judiciaire
Face à la crise, la ministre de la Santé Agnès Buzyn annonce le 15 septembre sur France Inter le retour temporaire de l’ancienne formule du médicament, mais aussi l’arrivée d’alternatives médicamenteuses. Une annonce en contradiction avec celle faite le 6 septembre où, à l’occasion d’une conférence de presse, la ministre avait exclu de revenir en arrière.
Le même jour, la justice se saisit du dossier : une enquête préliminaire est confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, dont la compétence s’étend jusqu’à Lyon, siège français de Merck.
Octobre 2017. Près de 15.000 cas d’effets indésirables signalés
Le 11 octobre, l’Agence du médicament rend public les premiers résultats de son enquête. Celle-ci avait été initiée dès la mise sur le marché de la nouvelle formule en mars. Selon le document, 14.600 déclarations d’effets indésirables ont été recensées depuis le changement de formule. Un chiffre qui confirme celui donné par Le Figaro le 20 septembre. L’Agence affirme que "tous les effets indésirables témoignent d’un déséquilibre thyroïdien en lien avec le changement de traitement" et qu’"aucun effet indésirable d’un type nouveau, qui serait spécifique de la seule nouvelle formule, n’a été retrouvé".
Dans le même temps, l’ancienne formule du Levothyrox est de retour en pharmacie depuis le 2 octobre. Le nombre de boîtes est limité et les conditions de délivrance sont strictes. Disponible sous le nom d’Euthyrox, l’ancienne formule est prescrite uniquement aux patients "qui n’ont pas d’alternative".
À Lyon, le siège français de Merck est l’objet d’une perquisition sous la supervision de deux magistrats du parquet de Marseille, le 3 octobre. Le 17 octobre, le siège de l’Ansm à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est à son tour perquisitionné. Au total, 365 plaintes ont été déposées auprès du tribunal de Marseille.
31 octobre 2017. Mission parlementaire
Le 31 octobre, une mission parlementaire menée par le député et médecin Jean-Pierre Door (LR, Loiret) conclut "surtout" à un défaut d’information. "Il ne s’agit pas d’une crise sanitaire comme pour le Mediator (responsable d’atteintes de valves cardiaques, NDLR), mais d’une crise médiatique autour de la nouvelle formule du Levothyrox", estime le Dr Door.
14 novembre 2017. Première décision de justice
Le 14 novembre, le Tribunal de grande instance de Toulouse condamne Merck à fournir "sans délai, le produit ancienne formule" du Levothyrox, "par le biais des circuits de distribution et de commercialisation", à des patients de Haute-Garonne qui l’ont réclamé.
5 décembre 2017. "Pas de lien établi" entre le Levothyrox et les 14 décès signalés
Le 29 novembre, l’hebdomadaire Ebdo fait paraître un article sur Twitter intitulé "Les 13 morts du Levothyrox cachées par les autorités sanitaires". L’Agence du médicament s’était alors empressée de confirmer et préciser ces propos. "14.842 cas ont été saisis dans la base nationale de pharmacovigilance dont 14 décès", avait déclaré l’Agence, en précisant qu’aucun lien n’est établi entre ces décès et le Levothyrox.
Une information reprise le 5 décembre par la ministre de la Santé. "L’analyse des 14 décès montre qu’il s’agissait plutôt de personnes très âgées, avec beaucoup de pathologies et qui prenaient beaucoup de médicaments, avait-elle déclaré. Aujourd’hui, il n’y a pas de lien établi entre les décès et le Levothyrox. Il n’y a pas le moindre signal inquiétant."
18 décembre 2017. Première audience dans l’action collective contre Merck
L’action collective engagée le 24 octobre contre le laboratoire Merck dans l’affaire du Levothyrox compte près de 8.000 inscrits. Plus de 500 dossiers ont déjà été transmis à la justice. Une première audience, technique, a lieu mardi 19 décembre devant le tribunal d’instance de Lyon. Celle-ci doit permettre au président du tribunal de "fixer le calendrier pour la transmission des dossiers et l’échange de pièces entre avocats". "On connaîtra alors la date des plaidoiries, vraisemblablement pas avant juin", a indiqué Me Christophe Lèguevaques à l’AFP, l’avocat toulousain des plaignants, qui espère une décision de justice "dans l’année 2018".
2018. Les malades auront le choix entre cinq médicaments
En 2018, cinq médicaments seront disponibles. Des stocks de l’ancienne formule ont été importés d’Allemagne de façon transitoire par le laboratoire Merck, sous le nom d’Euthyrox. Le laboratoire Sanofi a, quant à lui, mis sur le marché 500.000 boîtes d’un nouveau médicament au mois d’octobre. Une alternative supplémentaire, le Thyrofix (un générique), sera disponible à partir du mois de janvier. Enfin, l’entreprise française Serb continue de fournir son médicament sous forme de gouttes, la L-thyroxine, avec 18.000 boîtes par mois.
Le 14 décembre, le directeur des activités pharmaceutiques de Merck Serono en France a annoncé que l’ancienne formule ne sera plus disponible après 2018.