Tout savoir sur le régime cétogène (principe, bienfaits et inconvénients) !
Publié le 15 nov. 2020 • Mis à jour le 25 nov. 2020 • Par Candice Salomé
Reconnu dans le traitement de l’épilepsie résistante aux médicaments depuis les années 1920, le régime cétogène se popularise depuis quelques années permettant une perte de poids rapide. Ce régime riche en lipides et pauvre en glucides, va à l’encontre des recommandations habituelles en matière de nutrition.
Mais alors, en quoi consiste réellement le régime cétogène ? Comment le mettre en place dans son quotidien ? Quels en sont ses bienfaits sur certaines maladies chroniques ? Est-il facile à suivre ? Représente-t-il un danger pour la santé ?
On vous dit tout dans notre article !
Quel est le principe du régime cétogène ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) considère que les apports en énergie, pour un adulte, doivent provenir de :
- 10 à 20% des protéines,
- 30 à 35 % des lipides (matières grasses),
- et 40 à 55 % des glucides (les sucres).
A l’inverse, le régime cétogène repose sur une réduction drastique de l’apport en glucides (seulement 50 grammes par jour soit 2%) au profit d’un apport en lipides de 90 %. Les apports en protéines, quant à eux, doivent se limiter à 8%.
Le régime cétogène consiste donc à favoriser très largement les lipides dans son alimentation. Or, on sait que le corps fabrique de l’énergie principalement via les glucides, puis via les lipides et enfin via les protéines.
Ainsi, lorsque les glucides sont présentes en quantité très réduite dans le corps, le foie se met à fabriquer des “corps cétoniques” à partir des matières grasses alimentaires ou des réserves de graisses de l’organisme. On dit alors que le corps est en “cétose”. Il se transforme en machine à brûler les graisses. Le principe est le même lorsque l’on pratique le jeûne (le corps ira puiser dans les graisses présentes dans l’organisme).
Le régime cétogène implique de grands bouleversements dans les habitudes alimentaires et doit, en outre, être suivi de façon très stricte pour conduire à la production de corps cétoniques et ainsi être efficace.
Lorsqu’il est suivi contre l’épilepsie, des analyses d’urines sont régulièrement prescrites afin de vérifier la présence de corps cétoniques dans l’organisme.
Le régime cétonique fait-il maigrir ?
Le corps tire habituellement son énergie des glucides consommés dans la journée. Dans le cadre d’un régime alimentaire cétogène, les glucides étant presque proscrits, le corps commence à puiser dans ses réserves de glucides entreposées au niveau des muscles et du foie (appelées “réserves de glycogène”). Chaque gramme de glycogène étant lié à 3-4 grammes d’eau dans l’organisme, la perte de poids en début de diète cétogène est liée en grande partie à la perte d’eau.
Ainsi, lorsque les réserves de glycogène sont épuisées, le corps commence à utiliser les lipides pour produire de l’énergie. Le corps produit alors des déchets appelés, comme vu précédemment, les “corps cétoniques”. Les corps cétoniques commencent ensuite à s’accumuler dans le sang et leur odeur (qui ressemble à celle du vernis à ongles) devient perceptible dans l’haleine. Cet indicateur permet de savoir que le corps est en “cétose”. Il faut environ entre deux à quatre semaines pour parvenir à l’état de cétose.
Cet état de cétose provoque une diminution marquée de l’appétit réduisant ainsi la quantité d’aliments consommés. Le régime cétogène n’est pas basé sur le décompte des calories mais ceux qui le suivent en ingèrent, de fait, beaucoup moins, ce qui entraîne une perte de poids.
Selon le Pr Luc Cynober, professeur de nutrition à la faculté de pharmacie de Paris : “Un régime drastique de ce type fait assurément perdre du poids. L’individu peut perdre plusieurs kilos en un mois. Mais le problème avec ces régimes extrêmes, c’est qu’il y a un effet rebond. Souvent, les gens reprennent plus de poids qu’ils n’en ont perdu au départ.” Il s’agit de ce que l’on appelle le fameux effet “yo-yo”.
Quels sont les aliments autorisés et les aliments interdits ?
Les aliments autorisés en grande quantité dans le régime cétogène sont :
- Viande
- Volaille
- Poisson
- Fruits de mer
- Œufs
- Huiles végétales
- Beurre
- Vinaigre
- Jus de citron
- Avocat
- Olives
- Légumes pauvres en glucides (épinard, laitue, chou kale, chou-fleur, concombre, courgette…)
- Fromage à pâte dure (100 grammes par jour)
Les aliments autorisés, à consommer avec modération, sont :
- Lait entier
- Yaourts au lait entier
- Légumes plus riches en glucides (sauf carotte, betterave, patate douce, pois et maïs)
- Café sans sucre
Les aliments interdits, ne permettant pas le corps de se mettre en état de cétose, sont :
- Sucre
- Produits sucrés
- Féculents
- Céréales
- Pain
- Viennoiseries
- Pâtisseries
- Biscuits
- Fruits (sauf les fruits rouges)
- Pomme de terre
- Légumineuses
- Légumes sucrés (maïs, carotte, patate douce, betterave…)
- Fromage à pâte molle et fromage frais
- Miel et confitures
- Chocolat
- Laits végétaux ou yaourts à base de laits végétaux
- Yaourts aromatisés
- Compotes de fruits sucrées
- Boissons gazeuses
- Jus de fruits et/ou de légumes
Quels sont les bienfaits du régime cétogène sur les maladies chroniques ?
Dans le cadre de certaines pathologies chroniques, un changement alimentaire majeur peut jouer un rôle dans l’amélioration de l’état de santé du malade. Le régime cétogène améliore le quotidien des patients atteints d’épilepsie et présente également un intérêt pour les patients atteints du diabète de type 2.
Le régime cétogène et l’épilepsie :
Ce régime alimentaire est prescrit pour les cas d’épilepsies résistantes aux traitements médicamenteux. Il a été reconnu dès 1920 comme moyen thérapeutique de l’épilepsie sévère de l’enfant et de l’adolescent. Il a été mis de côté jusque dans les années 90 du fait des avancées de la médecine et des traitements. Le régime cétogène est, de nouveau, utilisé dans l’épilepsie réfractaire et/ou dans les formes courantes pour réduire les doses médicamenteuses. Le régime cétogène réduit les crises convulsives de 30 à 40 % (selon le service nutrition de l’Institut Pasteur).
Le régime cétogène et le diabète de type 2 :
Selon une étude américaine publiée dans le journal Diabetes Therapy, ce régime alimentaire serait bénéfique aux patients atteints de diabète de type 2. Cette étude a été menée sur 349 personnes diabétiques de type 2. 87 personnes ont reçu des soins habituels par leurs diététiciens et 262 personnes ont suivi un régime cétogène.
Un an après le début de l’étude, 83% des patients ayant adopté le régime cétogène le suivaient toujours. En moyenne, chaque patient avait perdu 12% de son poids au cours de l’année. De plus, 94% des patients sous insuline ont pu diminuer le dosage ou arrêter leur traitement et 60% d’entre eux avaient un taux d’hémoglobine A1C (marqueur du diabète) sous le seuil diabétique.
Le régime cétogène peut-il représenter un danger pour la santé ?
Dans la majorité des cas, le régime cétogène occasionne des troubles digestifs : diarrhées (liées à son fort apport en lipides) ou constipations (liées à son faible apport en fibres), nausées ou vomissements. Ainsi de nombreuses personnes abandonnent ce régime rapidement en dépit de ses effets positifs.
L’efficacité de ce régime a été démontrée dans le traitement de l’épilepsie et connaît un intérêt dans la perte de poids ainsi que pour les patients atteints de diabète de type 2. Il est cependant difficile à suivre car il bouleverse grandement les habitudes alimentaires en excluant de nombreux aliments du quotidien.
De plus, on ne connaît pas les effets à long terme du régime cétogène. Des carences en vitamines et minéraux et des risques de troubles cardiaques ou métaboliques peuvent être induit par un régime déséquilibré suivi de façon durable.
Un état d’acidose métabolique continu entraîne également une
déminéralisation et un risque de déshydratation.
Enfin, des taux élevés de corps cétoniques peuvent provoquer des insuffisances rénales voire des œdèmes cérébraux.
La réponse physiologique à ce type de régime diffère d’un individu à l’autre. Certains seraient plus sensibles à un haut ratio sucre/graisse alors que d’autres (par exemple, les individus ayant un haut niveau de résistance à l’insuline) tirent de bons résultats avec un régime pauvre en glucides.
Ainsi, il est conseillé de demander l’avis de votre médecin avant de vous lancer dans un régime de ce type.
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