Le régime FODMAP pour soigner les MICI
Publié le 9 nov. 2021 • Par Claudia Lima
Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (ou MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH).
Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi d'une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal.
Mais, existe-t-il une alimentation qui permettrait d'en réduire les symptômes ?
On vous dit tout dans notre article !
Les maladies inflammatoires chroniques, ou MICI, regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Ces maladies peuvent survenir à tout âge et sont présentes en majorité dans les pays industrialisés.
Aujourd’hui, plus de 200 000 personnes sont touchées avec 55% de femmes et 45% d’hommes. Elles sont diagnostiquées le plus souvent entre 20 et 30 ans.
Une description des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) se caractérisent par l’inflammation de la paroi du tube digestif en raison d’un dérèglement du système immunitaire. Cette inflammation provoque une lésion des tissus.
Les MICI évoluent par poussées inflammatoires en alternance avec des phases de rémission dont les symptômes principaux sont :
- Des douleurs abdominales,
- Des diarrhées (entre 4 à 20 selles par jour),
- Une incontinence fécale,
- Une perte d’appétit et un amaigrissement,
- Une grande fatigue,
- De la fièvre,
- Une atteinte de la région anale (fissure, abcès).
La maladie de Crohn touche les différents segments du tube digestif, de la bouche à l’anus.
La rectocolite hémorragique touche le rectum et le côlon.
Ces deux maladies sont incurables, c’est pourquoi elles sont appelées “chroniques”. Des traitements médicamenteux sont prescrits pour atténuer les symptômes et pour les cas les plus graves, une chirurgie est effectuée pour soulager les malades.
Des règles hygiéno-diététiques sont recommandées telles que l’activité physique et une alimentation équilibrée afin d’améliorer le confort de vie et surtout le transit.
Pour améliorer le quotidien, certaines médecines douces et pratiques complémentaires sont préconisées : la sophrologie, l’acupuncture, l’hypnose, l’ostéopathie et le yoga.
Plusieurs facteurs, à la fois génétiques et environnementaux, ont été mis en cause pour expliquer l’inflammation de l’intestin associée à ces maladies. Depuis plusieurs années, des chercheurs s’intéressent au rôle de l’alimentation.
Un régime à faible teneur en FODMAP semble efficace pour améliorer les symptômes fonctionnels gastro-intestinaux de patients atteints de MICI.
Qu’est-ce que le régime FODMAP ?
La plupart des patients ayant une maladie inflammatoire chronique intestinale font un lien entre alimentation et symptômes digestifs, les conduisant souvent à des régimes d’exclusion alimentaire.
Le régime FODMAP, mis au point par la nutritionniste australienne Sue Shepard, ferait partie des régimes ayant des bénéfices effectivement démontrés seulement en période de rémission et si des symptômes digestifs persistent.
Le terme FODMAP est l'acronyme de Fermentable Oligo, Di, Monosaccharides And Polyols. Ce sont des glucides de petite taille, très peu absorbés par l'intestin grêle et donc très peu digestes. Ce défaut d'absorption donne lieu à une fermentation responsable de la distension du côlon et qui provoque des ballonnements, des gaz et des douleurs abdominales.
Attention le régime FODMAP a pour but d’identifier les aliments qui en contiennent et de les éliminer de son alimentation afin de retrouver un bon transit, il n’a pas pour but de faire perdre du poids. Cependant en raison de la suppression d’un grand nombre de plats industriels, gâteaux et pâtisseries par exemple, il favorise un amaigrissement.
Quels sont les aliments autorisés ? Quels sont ceux à éviter ?
Les FODMAPs sont des sucres très courants dans l’alimentation, il existe 4 familles :
- Les oligosaccharides (fructane et galactane) : on les trouve dans certains légumes (ail, topinambour, artichaut, asperges, champignon), légumes secs (haricots rouges, pois chiches flageolets) et céréales (riz complet, avoine, boulgour, pain complet …),
- Les disaccharides (lactose) contenu en plus ou moins grande quantité dans les produits laitiers (lait, fromage blanc, fromage frais, yaourt…),
- Les monosaccharides (fructose) : dans certains fruits (mangue, pêche, poire, pomme, prune, cerises, litchi, abricots secs…),
- Les polyols : très présents dans les confiseries "sans sucre" de type bonbons, chewing-gum… Ils sont également très présents dans les plats industriels et préparés, plus précisément dans leurs additifs.
Sont concernés également, les aliments riches en gluten (blé, avoine, orge, seigle) qui sont mal digérés par les personnes sensibles ou intolérantes.
De nombreux aliments sont faibles en FODMAPs et donc à moindre risque pour les personnes concernées :
- Les légumes comme le concombre, les carottes, la laitue, la mâche, les haricots verts, la courgette, le céleri, le poivron rouge, les endives, le potiron, la courge, le radis, les pousses d'épinard …,
- Les fruits comme les agrumes (mandarine, clémentine, orange, citron…), la banane, le kiwi, l'ananas, le raisin, les mûres, les myrtilles, le melon, la rhubarbe …,
- Les produits laitiers comme les fromages à pâte dure, le brie, le camembert, le bleu, les laitages appauvris en lactose (yaourts, lait pauvre en lactose…) …,
- Les légumineuses et féculents comme les lentilles corail, le quinoa, le riz blanc, les biscottes, l'épeautre, le tapioca, la polenta, le millet, les pommes de terre…,
- Toutes les viandes, volailles et poisson.
Combien de temps suivre ce régime ?
Il ne faut pas supprimer sur le long terme tous les aliments sources de FODMAP au risque de provoquer des carences. Supprimer les FODMAP pendant quelques semaines suffit en général à soulager les problèmes digestifs.
Avant de se lancer, il faut demander l’avis d’un médecin et se faire accompagner par un nutritionniste.
Il faut procéder par étape : éviter les aliments riches en FODMAP, puis favoriser les aliments pauvres en FODMAP, ensuite réintégrer progressivement les aliments sources de FODMAP pour tester la tolérance digestive, conserver des apports nutritionnels adéquats et enfin surveiller les symptômes en suivant un plan de réintroduction adapté.
En résumé, le régime sans FODMAPs peut aider à se sentir mieux dans sa peau en évitant certains aliments riches en sucre et peu digestes. Il contribue à contrôler les symptômes pour retrouver une qualité de vie satisfaisante.
Sources :
Infographie MICI, observatoire-crohn-rch.fr
Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, inserm.fr
Tout savoir sur les MICI, frm.org
Régimes et pathologies du tube digestif, fmcgastro.org
Régime Fodmap, définition et liste des aliments, sante.journaldesfemmes.fr
Régime Fodmap pour le syndrome de l'intestin irritable, passeportsante.net
Régime Fodmap, pas si compliqué que ça, topsante.com