Diabète : comprendre le régime à index glycémique bas
Publié le 13 déc. 2019 • Mis à jour le 17 déc. 2019 • Par Camille Dauvergne
Lorsque l’on est diabétique, l’équilibre de la glycémie est primordial et passe par l’alimentation. L’index glycémique, qui permet de mesurer la vitesse à laquelle un aliment fait augmenter ou non la glycémie, est le point de départ du régime à index glycémique bas. En quoi consiste-il ? Quels en sont les avantages et les limites ? Lisez notre guide explicatif et donnez votre avis en commentaire !
Qu’est-ce que l’index glycémique ?
L’index glycémique se définit comme la vitesse à laquelle un aliment peut faire augmenter la glycémie (taux de sucre dans le sang) d’un individu. On compare la valeur de cet aliment à l’index glycémique du glucose (du sucre) qui est le plus élevé.
La valeur de l’index glycémique permet ainsi de classer les aliments contenant des glucides sur une échelle de 0 à 100, selon leur pouvoir glycémiant. On dit qu’un aliment est à IG bas lorsque son IG est inférieur à 55, à IG moyen lorsqu’il est compris entre 55 et 70, et à IG élevé quand il est supérieur à 70. Par exemple, le pamplemousse à un IG bas, le riz blanc un IG moyen tandis que les pommes de terre ont un IG élevé. La glycémie augmente ainsi moins vite après que l’on a mangé du pamplemousse qu’après qu’on a avalé une purée de pommes de terre !
Il est important de noter que l’IG est indépendant de la quantité d’aliments consommée et ne s’applique pas aux aliments qui ne contiennent pas de glucides.
Vous pouvez consulter une table d’index glycémique en fonction de chaque famille d’aliments en cliquant ici.
Comment fonctionne le régime à index glycémique bas ?
Ce régime privilégie la consommation d’aliments à IG bas aux dépens de ceux à IG élevé pour limiter les variations de glycémie.
Eviter les produits transformés
Certains facteurs peuvent modifier l’IG d’un aliment comme sa forme (liquide /solide), sa cuisson et sa teneur en fibres et lipides. Il vaut donc mieux consommer les aliments bruts, éviter les produits ultra-transformés, avec du sucre ajouté, les jus, les purées, compotes, le pain blanc et le pain complet industriel, les céréales industrielles… De plus, les traitements thermiques industriels augmentent l’IG. Cela explique qu’il est préférable de consommer les fruits et légumes crus ou de privilégier la cuisson à l’eau ou à la vapeur plutôt qu’au four ou à la poêle.
Adopter une alimentation variée et équilibrée
Les fibres, les protéines et les lipides, s’ils sont présents dans l’aliment ou consommés au cours du même repas que l’aliment, permettent de réduire ou de retarder l’absorption de ses glucides et donc de réduire l’index glycémique. Avoir une alimentation équilibrée, c’est-à-dire qui contient des glucides, fibres, lipides et protéines permet donc d’équilibrer la glycémie. Bien entendu, il faut respecter les différentes proportions recommandées.
Le régime à IG bas peut être complété par une activité physique après les repas, comme une demi-heure de marche à rythme soutenu, car cela permet également de diminuer l’IG.
Quelles sont les limites de ce régime ?
L’un des principaux inconvénients du régime à IG bas est qu’il ne tient pas compte de la quantité d’aliments à consommer. Ce n’est pas parce qu’un aliment à un IG bas qu’on peut le consommer à volonté !
De plus, la classification des aliments n’est effectuée qu’en fonction des glucides, ce qui peut poser problème pour certains aliments comme l’œuf, l’avocat ou le fromage : ils sont certes à IG bas MAIS riches en lipides… or, dans le cas du DT2 notamment, les patients doivent également contrôler leur poids voire en perdre, et donc réduire leur consommation d’aliments gras.
En revanche, un régime à IG bas ne présente pas de risque particulier si la prise des traitements et l’auto-surveillance régulière de la glycémie sont respectées et contrôlées.
Mais au fait… en quoi le diabète et l’alimentation sont-ils liés ?
Le diabète, qu’il s’agisse de diabète de type I ou de type II, est maladie auto-immune qui dépend d’un ensemble de facteurs. Cependant, le surpoids, l’obésité et la sédentarité sont souvent au premier plan des causes du diabète. L’alimentation joue donc un rôle primordial, que ce soit pour la prévention du diabète ou sa stabilisation. Pour n’importe quel individu, les objectifs de la diététique sont d’assurer un apport nutritionnel équilibré et adapté, mais pour un patient diabétique, il faut ajouter un objectif spécifique : le contrôle de la glycémie. Le but de ce contrôle est d’éviter les hypoglycémies (trop peu de glucose dans le sang, particulièrement à surveiller pour le diabète de type 1) et les hyperglycémies (trop de glucose dans le sang) qui peuvent entraîner des complications aigues et chroniques.
De plus, bien que les traitements permettent de limiter les fluctuations de la glycémie, la complémentarité d’un régime alimentaire contrôlé et adapté est absolument nécessaire pour une prise en charge correcte du diabète. Un autre avantage est que beaucoup d’aliments à IG bas sont riches en fibres, qui sont indispensables (entre autre) pour le bon fonctionnement de l’appareil digestif.
Diabète de type 2 : une alimentation adaptée retarde l’insulinorésistance
Pour les patients atteints de DT2, l’objectif est d’augmenter les dépenses physiques et de limiter les apports en aliments glucido-lipidiques. L’alimentation a donc un rôle primordial dans la prise en charge d’un sujet diabétique, car elle est directement responsable de la valeur plus ou moins élevée de la glycémie. Lorsqu’on ingère un aliment contenant des glucides, son absorption entraine une augmentation de la glycémie et une sécrétion d’insuline physiologique. Lorsque le régime est trop riche en aliments à IG élevé, cela entraine trop de pics de glycémie et une sécrétion trop importante et trop fréquente d’insuline. Au bout d’un certain temps, les cellules se désensibilisent à l’insuline qui n’est plus capable d’exercer sa fonction (réduire la glycémie), c’est ce qu’on appelle l’insulinorésistance. Il s’agit du dernier stade du diabète lors duquel les antidiabétiques par voie orale ne suffisent plus et où une insulinothérapie est nécessaire.
Pré-diabète : retarder le diagnostic du diabète grâce à l’alimentation
Un régime à index glycémique bas peut aussi être indiqué chez les patients en pré-diabète, c’est-à-dire au stade juste avant le diabète. Les patients en pré-diabète présentent une glycémie à jeun élevée, sans dépasser le seuil de l’hyperglycémie. Ce régime permet de retarder au maximum le diagnostic du diabète.
Attention, cet article est général et ne remplace en aucun cas une prescription médicale. Il ne fait pas mention des éventuels cas particuliers qui peuvent exister. Chaque patient est différent, aussi parlez-en à votre médecin !
Article écrit par Louise-B avec Camille Dauvergne, étudiante en 4ème année de pharmacie.
17 commentaires
Vous aimerez aussi
Quels sont les fruits autorisés et interdits lorsqu’on est atteint de diabète ?
21 sept. 2021 • 9 commentaires
8 aliments qui peuvent aider à contrôler le taux de sucre dans le sang
28 janv. 2021 • 13 commentaires