Des protéines pour guérir du cancer
Publié le 10 sept. 2018 • Par Louise Bollecker
Une équipe toulousaine a reçu un prix pour sa découverte prometteuse qui pourrait aider à guérir le cancer : des protéines seraient capables de développer les vaisseaux sanguins qui combattent le cancer !
De "bons" vaisseaux pour lutter contre le cancer
L'équipe toulousaine du professeur Jean-Philippe Girard a annoncé jeudi le lancement d'une étude pionnière sur des protéines capables de développer des vaisseaux sanguins qui combattent le cancer. "Ce que nous avons découvert, c'est qu'au niveau de la tumeur, tous les vaisseaux ne sont pas égaux. De "bons vaisseaux" luttent contre le cancer", a expliqué le professeur Girard, qui dirige l'Institut de pharmacologie et de biologie moléculaire de Toulouse (IPBS).
Ces "bon vaisseaux" appelés vaisseaux HEV pour "High endothelial venule" permettent de lutter contre les tumeurs cancéreuses en acheminant au cœur de ces tumeurs des globules blancs tueurs (lymphocytes T CD8, ndlr) pour les détruire.
En 2013, une étude clinique menée sur des patientes souffrant d'un cancer du sein montre que leur survie à 10 ans atteint 80% lorsque la tumeur présente de nombreux vaisseaux HEV, contre seulement 50% lorsque ceux-ci sont moins nombreux.
L'objectif final : développer de nouveaux médicaments
La fondation Arc a remis jeudi 420.000 euros de subvention à l'équipe toulousaine qui a découvert en 2011 le fonctionnement de ces vaisseaux. Grâce à ce financement, cette étude de l'équipe du professeur Girard, menée en collaboration avec le centre de lutte contre le cancer Claudius-Régaud de Toulouse, a pour objectif d'identifier les moléculesqui permettent de transformer des vaisseaux sanguins classiques en vaisseaux HEV.
La petite équipe toulousaine d'une dizaine de chercheurs espère obtenir des résultats sur des modèles animaux d'ici trois ans, pour de premiers essais cliniques sur l'homme d'ici "5 à 10 ans". Une voie thérapeutique prometteuse qui permettrait de développer de nouveaux médicaments, notamment pour le traitement du cancer du sein.
Une poignée d'autres équipes travaillent sur cette piste de recherche : l'équipe du professeur Robert Screiber à la Washington University School of Medicine de Saint-Louis (Etats-Unis) qui collabore avec l'IPBS, ainsi que des équipes américaines concurrentes à Stanford, à la Harvard Medical School de Boston, à la University of Virginia à Charlottesville, ou encore au Royaume-Uni à Cardiff. L'IPBS de Toulouse, qui compte quelque 260 chercheurs, ingénieurs et étudiants, travaille principalement sur la validation de "nouvelles voies et cibles thérapeutiques dans le domaine du cancer et des maladies infectieuses".
AFP