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Le "droit d'essayer" des traitements expérimentaux veut avancer aux Etats-Unis

Publié le 14 mars 2018

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Face à une mort certaine, qu'ont à perdre des patients à essayer des médicaments expérimentaux, non encore autorisés ?

Ce peut être un enfant atteint d'une forme rare de dystrophie musculaire. Une jeune femme rongée par un cancer du colon. Ou encore un patient condamné par l'incurable maladie de Charcot. Les médicaments déjà autorisés, quand ils existent, sont pour eux sans effet, et l'espoir de ces patients est de participer à un essai clinique de traitements expérimentaux par les laboratoires. Mais soit parce qu'ils sont trop malades, trop jeunes, trop vieux ou trop loin, ils n'ont pas été retenus.

C'est cette population désespérée que depuis quatre ans, des élus des deux partis, dans 38 des 50 Etats américains, ont voulu réconforter en adoptant des lois sur le "droit à essayer" des traitements expérimentaux, hors essais cliniques. La cause est si populaire que le président Donald Trump et son vice-président Mike Pence ont mis tout leur poids derrière une proposition de loi soumise à un vote de la Chambre des représentants mardi à Washington dans le but d'établir un "droit à essayer" national (le Sénat a adopté une version différente).

Mais les élus démocrates se sont majoritairement opposés, empêchant de peu le texte d'atteindre la barre des deux tiers de voix qui était requise selon la procédure accélérée choisie par la majorité républicaine. Le chef de la majorité a toutefois promis de recommencer, et de réussir. Des médecins et associations de patients atteints de maladies rares ont dénoncé une loi démagogique créatrice de "faux espoirs" pour les patients, et qui ne changera rien en réalité.

Aujourd'hui, les médecins peuvent déjà demander aux compagnies pharmaceutiques de donner un médicament expérimental à leur patient de façon dérogatoire, à condition que le traitement ait passé la première étape des tests cliniques, c'est-à-dire la phase sommaire où le médicament a été testé sur une vingtaine de personnes en bonne santé pour vérifier qu'il n'est pas toxique. Si les laboratoires acceptent (on manque de chiffres sur leur taux de réponse), les autorités sanitaires américaines (FDA) approuvent ensuite la demande dans plus de 99% des cas, en général en quelques jours, et recommandant parfois des ajustements.

Chaque année, un millier de patients profitent de cette voie d'accès "étendue". "Cela en aide quelques-uns, mais c'est rare. La plupart des médicaments en phase de recherche échouent", dit toutefois à l'AFP le professeur Arthur Caplan, directeur de l'éthique médicale à l'école de médecine de l'université de New York.

Les labos hésitent

La nouvelle loi, en fait, ne créerait pas de "droit" : les laboratoires resteront les seuls à décider de partager ou non leurs molécules. La différence, au grand dam des opposants dont Arthur Caplan fait partie, est que la FDA n'aura plus de droit de regard et sera simplement informée, notamment en cas d'effet négatif grave. "Ils parlent du droit à essayer, mais on a déjà un droit à essayer [...]. Les gens réclament déjà tout le temps aux laboratoires", note Arthur Caplan. L'organisation nationale pour les maladies rares (NORD) est aussi opposée, craignant que la loi n'engendre "confusion" et "faux espoirs". Sans compter qu'un traitement expérimental peut, selon Arthur Caplan, "vous faire mourir plus vite". Tous s'accordent cependant à dire que les compagnies n'en font pas assez.

Les petits laboratoires, moteurs de l'innovation thérapeutique, n'ont souvent pas les moyens de gérer des demandes individuelles de médicaments en plus de leurs essais cliniques. Quant aux grandes entreprises, elles craignent que le décès d'un patient - même très malade - ne crée de mauvais titres de presse, ou des obstacles à l'approbation du médicament par les autorités sanitaires. La nouvelle loi veut les inciter à participer : elle leur donnerait une immunité juridique renforcée, et stipule que la FDA ne pourra pas bloquer la mise sur le marché d'un médicament en raison du décès d'un patient hors essais cliniques.

"Nous voulons donner aux entreprises un degré de clarté et d'assurance pour qu'elles puissent aider quelqu'un dans le cadre du droit à essayer, sans risquer de voir leurs essais cliniques suspendus par la FDA si une personne meurt", explique à l'AFP Starlee Coleman, de l'Institut Goldwater, un think tank libertarien à l'origine de ces lois.

Pour preuve des dysfonctionnements américains, elle souligne que le système français est plus avancé pour les utilisations exceptionnelles et dérogatoires de médicaments sans autorisation de mise sur le marché. Selon le dernier rapport de l'Agence française de sécurité du médicament (ANSM), près de 20.000 patients ont profité d'une autorisation individuelle en 2016 en France. Vingt fois plus qu'aux Etats-Unis.

(AFP)

Et vous, qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà bénéficié d'un traitement expérimental ? 

8 commentaires


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Utilisateur désinscrit
le 14/03/2018

 Je n'ai jamais beneficie d'un traitement expérimental. Je crois que si l'on me le proposait, je serais hésitante sauf si une maladie me condamnait à 3 mois de vie, là je n'aurais aucune hésitation. C'est une question très difficile, je crois que devant une telle nouvelle, on reste sans voix et je ne suis pas sûre que certains acceptent.

Marie-France


Starlyte
le 18/03/2018

Je suis beneficiare d'un derrogation pour un anti-douleur reservé aux ceux souffrant d'un cancer. Ca m'a aidé beaucoup de mener une vie active.

Mais pour un medicament experimantal, je penserai plusiers fois avant d'en prendre, sauf si c'etait en fin de vie. Les pharmacuetiques sont trop hatives de vendre, mais pas guerir, à mon avis. C'est orienté argent, plus que "personne".


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Utilisateur désinscrit
le 19/03/2018

Je crois que si on est en souffrance physique intense et récurrente, personne ne devrait avoir le pouvoir coercitif de jouer à sa guise avec un droit d'accès à une thérapie non validée. Le tout est de signer une déresponsabilisation définissant les champs du savoir et des implications de chacun.


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Utilisateur désinscrit
le 19/03/2018

Notons qu'un des critiques américains du "droit à essayer" souligne que la comparaison avec la France n'est pas pertinente, car le système français offre justement beaucoup plus de garanties. 
- forte implication des tutelles gouvernementales (alors que la proposition déresponsabiliserait la FDA)
- le gouvernement français paie les médicaments expérimentaux ; la proposition américaine mettrait tous les frais sur le dos des patients. 

(cf. https://sciencebasedmedicine.org/the-final-push-to-pass-a-federal-version-of-the-cruel-sham-of-right-to-try-is-under-way/, partie "The Koch brothers make a last push to pass right-to-try")


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Utilisateur désinscrit
le 19/03/2018

@Etiennou Bonjour que vous ésitiez c'est Normal ,mais ne dites pas si j'avais 3 mois à vivre!!!!! cela veux dire que vous êtes comme 80% de la populations égoiste ;MOI personnellement j'en ai essayé de multiples qui non pas marché et c'est bien Dommage car si des Malades refusent ces traitement c'est soit ils ont un Médicament éfficace soit ils sont égoistes car si nous les malades n'aidons pas la Médecine qui le fera?? pourtant on me donné pas de date pour vivre!!! ni de mourrir quand on veux guérir tout est bon ou alors ce ne sont que des Bobos inutile sur ce site

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