Quel est l’impact du changement d’heure sur la santé ?
Publié le 15 mars 2022 • Par Candice Salomé
En France, le changement d’heure a été instauré en 1975. A chaque équinoxe, nous avançons ou retardons l’horloge d’une heure. Le passage à l’heure d’été aura lieu, en 2022, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, avec un saut des aiguilles de 2 heures à 3 heures du matin.
Mais alors, pourquoi changeons-nous d’heure ? Est-ce que le changement d’heure peut avoir un impact sur notre santé ? Comment bien s’y préparer ?
On vous dit tout dans notre article !
Pourquoi changeons-nous d’heure deux fois par an ?
En 1911, la France adopte l’heure donnée par Greenwich, une petite ville située près de Londres où se trouve l’ancien Observatoire astronomique royal.
En 1916, la France décide de rajouter une heure par rapport à l’heure de Greenwich durant les mois d’été pour faire des économies d’énergie.
En 1940, la France, qui est alors occupée par les Allemands, adopte l’heure de Berlin. A cette époque, il a fallu ajouter deux heures en été sur l’heure de Greenwich et une heure en hiver.
En 1945, on revient à l’heure de 1916, en appliquant l’heure d’été sur l’année entière.
Mais en 1973, le prix du pétrole augmente à cause du “choc pétrolier”, ce qui fait également grimper le prix de l’électricité.
En 1975, le président de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, prend la décision d’avancer nos montres d’une heure en hiver par rapport à l’heure de Greenwich et de deux heures durant l’été. Cette heure supplémentaire de soleil le soir devrait ainsi permettre de réduire l’électricité liée à l’éclairage.
Depuis, et ce deux fois par an, nous ajoutons une heure à nos horloges en mars et nous en enlevons une en octobre.
Ce changement d’heure peut-il avoir un impact sur notre sommeil ?
A l’automne, lorsque l’on avance l’horloge d’une heure, on gagne une heure de sommeil. Au printemps, c’est l’inverse, on recule l’horloge d’une heure et on perd donc une heure de sommeil.
L’horloge biologique, située dans notre cerveau, se synchronise sur une journée de 24 heures définie par l’alternance du jour et de la nuit. Le sommeil fonctionne donc par cycles de 24 heures. A chaque changement d’heure, il peut ainsi être perturbé pendant plusieurs jours, surtout au passage à l’heure d’été. Chez certaines personnes, cela peut provoquer :
- Des troubles de l’endormissement et de l’attention,
- Des troubles de l’appétit,
- Une baisse de la capacité de travail,
- Des troubles de l’humeur.
Notre horloge interne rythme, entre autres, la sécrétion de la mélatonine, aussi appelée l’hormone du sommeil, et l’activité du système immunitaire. Ce mécanisme nous permet d’avoir des repères temporels (se lever à telle heure, manger à telle heure, etc.).
L’heure d’hiver reste tout de même préférable à l’heure d’été car elle se rapproche le plus de l’heure physiologique, il est donc plus facile de s’y adapter. En revanche, au passage à l’heure d’été, il est plus difficile d’aller se coucher “tôt” puisqu’il fait encore jour. Cela impacte encore plus les enfants.
Selon les spécialistes du sommeil, le changement d’heure est plus néfaste que le décalage horaire lié aux voyages. En effet, lors d’un décalage horaire, on change ses activités et son mode de vie, l’individu s’adapte. Or, face au changement d’heure, où l’on perd ou gagne une heure, l’individu doit garder le même rythme de vie.
Quelles conséquences sur la santé peut avoir le changement d’heure ?
Les troubles liés au changement d’heure sont plus fréquents chez certaines personnes. On peut distinguer 3 groupes à risque :
- Les personnes âgées : elles sont plus habituées à des horaires fixes et à un sommeil court et sont donc plus susceptibles de subir le changement d’heure,
- Les personnes malades (ou hospitalisées) : elles sont déjà affaiblies et subissent donc plus fortement des troubles d’adaptation aux nouveaux horaires saisonniers,
- Les enfants, et en particulier les bébés : au cours du passage à l’heure d’été, les nourrissons passent d’un coucher/réveil dans la pénombre à un coucher/réveil à la lumière du jour. Cela peut engendrer de nombreuses perturbations sur leur sommeil.
De plus, une étude parue en juin 2020 dans la revue scientifique PLOS Computational Biology souligne l’existence de quatre risques pour la santé : les maladies cardio-vasculaires comme les AVC, les blessures, les troubles mentaux et comportementaux et les maladies liées au système immunitaire comme la gastro-entérite par exemple.
Une étude suédoise a mis en évidence une augmentation de 5 % du nombre d’infarctus du myocarde dans les 15 jours suivant le passage à l’heure d’été. Cela pourrait être une conséquence de la fatigue occasionnée ? Le passage à l’heure d’hiver, n’entraîne, lui, qu’une hausse de 1,5 % de cette pathologie.
Aussi, le passage à l’heure d’hiver a un impact psychologique sur l’être humain car il favorise la dépression saisonnière, souvent associée au manque de lumière. Cette dernière toucherait plus de 15% de la population.
Une autre difficulté engendrée par le passage à l’heure d’hiver est la recrudescence des accidents des piétons provoqués par une baisse de la luminosité, avec une augmentation de 30 % de la mortalité des piétons et cyclistes.
Comment bien se préparer au changement d’heure ?
On estime qu’il faut environ une semaine pour s’adapter au changement de rythme provoqué par le changement d’heure, que ce soit en été ou en hiver.
Pour mieux s’y préparer, suivez ces quelques conseils :
Se préparer au changement d’heure dans les jours qui précèdent
Vous pouvez décaler l’heure de votre réveil progressivement durant les jours qui précèdent le changement d’heure. Ainsi, avancez d’un quart d’heure à trente minutes votre réveil pour faciliter l’adaptation peut vous être bénéfique.
Faire de courtes siestes
N’hésitez pas à faire de courtes siestes de 15 à 30 minutes en début d’après-midi afin de limiter les effets de la fatigue, tout en préservant la qualité de votre sommeil la nuit. Cela est particulièrement bénéfique pendant la semaine suivant le changement d’heure.
Profiter de l’ensoleillement au maximum
Cela vaut surtout pour le passage à l’heure d’hiver mais il est important de sortir quotidiennement de chez vous afin de profiter de l’ensoleillement et ainsi prévenir les risques de dépression saisonnière.
Se laisser tenter par la luminothérapie
En hiver, lorsque les heures d’ensoleillement diminuent, n’hésitez à utiliser des appareils de luminothérapie. Attention cependant à en profiter en journée et non en soirée car cela pourrait retarder l’heure du coucher.
Conserver un rythme de vie régulier
Ne modifiiez pas vos heures de coucher, l’heure à laquelle vous dinez ou encore celle à laquelle vous pratiquez une activité physique afin de ne pas bouleverser votre horloge biologique.
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