Lombalgie : contre le mal de dos, bougez !
Publié le 17 nov. 2017
L'Assurance maladie a lancé hier un grand programme de sensibilisation pour changer les comportements des Français face à la lombalgie.
Les médecins ne doivent désormais plus prescrire du repos aux personnes souffrant de simples lombalgies. En effet, il est prouvé que la meilleure solution pour s'en sortir et éviter la chronicisation (fait de devenir chronique) des douleurs est de bouger, certes raisonnablement, mais autant que possible. L'Assurance maladie, qui a lancé jeudi 16 novembre un programme de sensibilisation, a décidé de marteler ce message. Car, d'après les résultats du baromètre d'opinion « Connaissances et attitudes vis-à-vis de la lombalgie » mené par l'institut BVA*, une grande majorité de personnes (68 % précisément) croit encore que le repos est le meilleur remède à une lombalgie.
Au cours de leur vie, plus de 8 personnes sur 10 ressentent au moins une fois des douleurs liées à un problème musculaire ou ligamentaire bénin se situant en bas de la colonne vertébrale, au niveau des vertèbres lombaires. Dans plus de 90 % des cas, ce « lumbago », ou « tour de reins », guérit spontanément en moins de 4 à 6 semaines. En raison de la souffrance, notamment au début, dans la phase aiguë, les patients vont intuitivement diminuer leurs activités physiques, sociales, voire professionnelles. Or ces pauses vont entraîner des raideurs, un manque de souplesse des ligaments, une faiblesse des muscles du dos, qui entretiennent la lombalgie. C'est ainsi que le problème risque de devenir chronique, donc de nécessiter des traitements plus lourds et d'avoir d'importantes répercussions au quotidien.
Des coûts très importants
L'Assurance maladie souligne aussi les conséquences économiques des lombalgies, à l'origine de coûts directs (traitements, visites médicales, hospitalisations) et indirects (indemnités journalières, pensions d'invalidité, perte de productivité, etc.) élevés dans tous les pays industrialisés. Pour la branche maladie en France, ils sont estimés à au moins 660 millions d'euros, dont plus de 350 millions pour les arrêts de travail. Pour la branche accidents du travail-maladies professionnelles, ils représentent un milliard d'euros par an – dont 580 millions d'euros pour les arrêts de travail, soit l'équivalent du coût de l'ensemble des autres troubles musculo-squelettiques.
Le programme global de sensibilisation au risque lombalgique s'adresse aux médecins généralistes et à l'ensemble des professionnels de santé concernés, notamment les masseurs-kinésithérapeutes. Il s'agit d'éviter la chronicisation en identifiant d'éventuels facteurs de risque, en rassurant les patients et en les incitant à pratiquer une activité physique. Fini, donc, l'équation : lombalgie = antalgiques + repos + kiné + arrêt de travail. L'an prochain, les entreprises seront à leur tour mobilisées pour favoriser la prévention de la lombalgie et le maintien en emploi des salariés.
* Enquête réalisée par Internet entre le 23 juin et le 21 juillet 2017 auprès de 2 000 Français âgés de 18 ans et plus et de 400 médecins généralistes.
------------------------------
Les postures à adopter et celles à oublier
Les lombalgies donnent lieu à six millions de consultations par an. Le docteur Henri Nataf, rhumatologue à Mantes-la-Jolie (Yvelines), donne ses conseils pour préserver notre dos.
Au bureau devant l’ordinateur
« Pas besoin de renouveler son mobilier, comme y invitent les fabricants qui surfent sur la lombalgie-économie », rassure le médecin. Sur une chaise ordinaire, au lieu de s’avachir, on la rapproche, poignets posés sur le bureau, écran à hauteur des yeux et pieds surélevés, sur une boîte s’il le faut.
Haro sur les canapés trop bas
Quand le canapé est trop bas, l'assise trop longue pour les jambes et le dossier trop petit, on se fera immanquablement mal pour se servir un verre sur la table trop basse en se penchant. Mieux vaut se déplacer pour aller chercher sa boisson. Et pour la siroter adossé, prévoir des coussins en plus derrière le dos !
Asseyez-vous en face du lave-linge
La corvée de linge vous tue le dos ? S’il vaut mieux privilégier les modèles à hublot, le médecin recommande de s’asseoir devant sur un tabouret plutôt que de se pencher pour en extraire le tas de chemises. A la cuisine, pour le lave-vaisselle ou le four, s’ils ne sont pas légèrement en hauteur, on évite aussi de se courber tête en bas et on fléchit plutôt les jambes.
Préférez la douche
« Un bon bain ? Oui, ça relaxe », sourit le rhumatologue. Mais le modèle de baignoire où l’on ne peut pas s’allonger, trop haut pour être facilement enjambé, surtout sans poignée pour s’aider à grimper dedans, est à proscrire si on souffre du dos. Dans ce cas, préférez la douche, si possible avec pommeau accroché en hauteur. Et pour se brosser les dents, si on a mal aux lombaires, on s’assied sur un tabouret devant le lavabo.
--------------------------------------
Différents types de mal de dos
Mécanique ou inflammatoire ? Ceux qui souffrent du dos l'ignorent, mais les douleurs qui les tenaillent peuvent avoir différentes origines. La plus fréquente est mécanique, causée par le port de charges lourdes, par des traumatismes sportifs ou un accident de voiture, par exemple. Le mal de dos inflammatoire est, lui, généralement causé par des maladies comme le rhumatisme.
La lombalgie aiguë ou les douleurs lombaires se résolvent le plus souvent en moins de dix jours à l'aide de paracétamol et d'un peu de repos (mais pas de repos absolu, il faut maintenir une petite activité). Elles surviennent brutalement, à l'occasion d'un effort, par exemple, et peuvent être très violentes (on parle aussi alors de lumbago). Si la douleur devient trop invalidante, n'hésitez pas à consulter un médecin. D'autant qu'elle peut revenir et même, dans environ 10 % des cas, évoluer en lombalgie chronique.
La lombalgie chronique. Elle apparaît de façon progressive. On parle de lombalgies chroniques en cas de douleurs évoluant depuis plus de trois mois, sans tendance à l'amélioration. Le traitement repose sur la prise d'antidouleur, d'anti-inflammatoire et sur la kinésithérapie. Des infiltrations de corticoïdes peuvent aussi être pratiquées et, dans de rares cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Sources : Le Point et Le Parisien
Et vous, avez-vous mal au dos ?
4 commentaires
Vous aimerez aussi
Semaine contre les douleurs | Les médecines douces et thérapies alternatives contre la douleur
19 oct. 2018 • 195 commentaires
Semaine contre les douleurs | La fibromyalgie et les douleurs chroniques
18 oct. 2018 • 65 commentaires