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Vie affective, sexualité, désir et maladies chroniques : quel bilan ?

Publié le 3 févr. 2022 • Par Candice Salomé

En France, près de 20% de la population souffre d’une maladie chronique. Ce nombre est en constante évolution du fait du vieillissement de la population et de l’évolution des modes de vie. 

Nombre de maladies chroniques, par leur atteinte sur la fonction sexuelle, qu’elle soit biologique, psychologique ou sociale, peuvent altérer la qualité des relations affectives et la satisfaction sexuelle des personnes malades et de leur partenaire. 

Mais alors, quel est l’impact du manque de désir sur les patients atteints de maladies chroniques ? Que mettent-ils en place pour pallier ces problèmes ? Pourquoi et comment le manque de désir se manifeste-t-il ? 

Une grande enquête a été menée, en partie sur Carenity, à laquelle 71 personnes ont répondu.  

Découvrez vite ce qu’elles en disent ! 

Vie affective, sexualité, désir et maladies chroniques : quel bilan ?

Dans le cadre d'une recherche sociologique sur la thématique "absence de désir, santé et sexualité", un questionnaire en ligne a été diffusé, en début d'année 2021, sur la plateforme Carenity. Il a aussi été relayé sur certains autres forums de santé. 

Cette enquête anonyme consistait en une série de questions, ouvertes et fermées, à choix multiples, et en des espaces pour s'exprimer librement ou compléter des réponses préalablement fournies. 

Le but de cette enquête était d'essayer de comprendre la place du « non-désir » dans la vie des gens, ses qualifications et son impact social et médical ainsi que les démarches thérapeutiques auxquelles il peut conduire. 

Les répondants à cette enquête ont été au nombre de 71 (45 femmes et 26 hommes âgés de 18 à 78 ans). 

Dans cet article, vous pourrez retrouver, en partie, les résultats de l’enquête. 

Profil des membres interrogés 

Sur le groupe des répondants composé de 26 hommes et 45 femmes, la moyenne d'âge totale est de 53 ans. L'âge moyen des femmes est de 48 ans et celui des hommes est de 60 ans. 

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Au regard de l’âge moyen des femmes (versus celui des hommes), il est possible de penser que la problématique de non-désir touche, ou concerne, des femmes plus jeunes, ou qu’elles s’en préoccupent plus tôt que leurs homologues masculins. 

La moyenne d’âge des répondants masculins, tournant autour de 60 ans, peut également s’expliquer parce-que les notions de “désir et de baisse de désir” sont plus souvent associées à la capacité érectile qui tend à décliner avec l’âge

Le questionnaire ayant été administré sur des forums de santé et, notamment sur Carenity, une grande majorité des répondants sont touchés par une maladie chronique. Chez les hommes comme les femmes, la dépression, le diabète et l'hypertension sont sur-représentés parmi les 71 répondants. 

Lors du remplissage de l’enquête, 55 participants (soit 77%) ont déclaré être en relation avec quelqu’un. Ils sont 45 (63%) à vivre sous le même toit que leur partenaire. 

La problématique du désir (ou du non-désir sexuel) se pose alors majoritairement chez les personnes en couple. 

Une forte corrélation entre maladies chroniques, traitements et absence de désir 

Les pathologies chroniques impliquent souvent de la fatigue et, à cela, s’ajoutent des traitements médicamenteux pouvant altérer toute activité physique et donc sexuelle. 

De plus, parmi les répondants, 15 personnes ont eu une ou plusieurs interventions chirurgicales impliquant les zones génitales ou reproductrices : vasectomie, prostatectomie ou encore ligature des trompes… 

La prise d’antidépresseurs a également été questionnée dans cette enquête. 53,5% des répondants en prend ou en a déjà pris au cours de sa vie. 

Les résultats d’une autre enquête, l'enquête Contexte de la Sexualité en France (CSF), parue en 2008, montrent que la dépression chronique et la prise de médicaments sont des facteurs entrant en jeu dans l’absence de désir. 

En effet, parmi les hommes ayant déclaré être touchés par la dépression chronique, 36% ont répondu connaître “souvent” ou “parfois” une absence de désir sexuel. Quant à ceux déclarant prendre des tranquillisants, ils sont 37% à vivre “parfois” une absence de désir. * 

Les maladies chroniques, extrêmement contraignantes dans leur gestion quotidienne, ainsi que la santé psychologique, sont des éléments importants à prendre en compte dans l’absence de désir. Cette absence peut survenir de la maladie elle-même mais aussi du parcours de vie lié à celle-ci : des problèmes professionnels, familiaux, relationnels, conjugaux rencontrés… qui tendent à diminuer encore plus les envies sexuelles des répondants, créant ainsi un cercle vicieux. 

* Les résultats cités ici sont tirés du chapitre sur "les difficultés de la fonction sexuelle" de l’enquête CSF. 

Une aide médicale ou thérapeutique aisément sollicitée 

Les répondants n’ont pas hésité, par le passé, à faire appel à des thérapeutes pour des problématiques sexuelles et/ou de santé générale. 60% des femmes interrogées lors de la présente enquête ont déjà eu recours à des thérapies. Parmi elles, 11 ont consulté pour dépression, 4 pour douleurs lors des rapports, 4 pour une absence de libido ou une insatisfaction lors de rapports, entre autres. Les professionnels sollicités sont majoritairement des psychologues, des psychiatres et des sexologues. Dans une moindre mesure, le recours au conseil conjugal, à la sophrologie ou à l’hypnose ont été mentionnés. 

35% des hommes ont également eu recours à un suivi thérapeutique, sur une durée moins importante que les femmes, ayant consulté un urologue, un psychologue, un sexologue, généraliste ou encore un psychiatre. 

De plus, lors du remplissage du questionnaire, 49 répondants ont envisagé (ou avaient déjà pris rendez-vous) avec un professionnel de santé pour une problématique de sexualité et/ou de désir. 

Au regard des réponses données par les répondants, que ce soit concernant les consultations passées ou futures, on remarque une tendance pour les femmes à aller vers des psychologues ou des sexologues et une tendance à se tourner vers des médecins et des urologues pour les hommes. 

Des réponses médicales différentes pour les hommes et les femmes et des thérapies non satisfaisantes

Les expériences de consultation relatées montrent que les hommes se voient octroyer plus souvent des médicaments sexuels, tandis que les femmes n'ont pas ce type de réponse de la part des thérapeutes et s'engagent plutôt dans des psychothérapies

Plus de la majorité des répondants (51,9%) disent ne pas avoir bien vécu ou avoir moyennement bien vécu leurs consultations passées. Sur les pistes thérapeutiques qui leur ont été proposées, seuls 25% disent avoir vu une amélioration

Les répondants ont souvent exprimé le caractère “honteux” ou “intime” de ce motif d’absence de désir et du possible recours à un thérapeute. Cela laisse supposer que l’estime de soi et la peur de l’échec sont au cœur des préoccupations des répondants. 

Il y a donc globalement une forme de silence et, sans doute, de tabou autour de cette préoccupation sexuelle, une prise en charge parfois difficile ou inexistante, relativement insatisfaisante, et des thérapeutes pas forcément armés pour des problématiques davantage "sexologiques" que médicales ou organiques. 

Un même constat avec des explications différentes selon les patients

Les répondants, hommes ou femmes, connaissant une absence de désir l’expliquent ainsi : 

Je n'ai plus d'érection franche et cela pose souvent une problématique aux partenaires.” 
Un homme de 56 ans. 

Ruptures et deuils répétitifs, perte de confiance en moi et perturbations de santé ; peut-être l'âge, les réactions d'angoisse suite à des ruptures affectives répétitives.”
Une femme de 66 ans. 

Ayant la sclérose en plaques cela n’aide pas, manque d'érection.
Un homme de 50 ans. 

J’ai mal à chaque rapport sexuel depuis 3 ans." 
Une femme de 21 ans. 

"La fatigue chronique de ma maladie.
Une femme de 56 ans. 

"Absence de libido ; la médication pour la prostate.
Un homme de 75 ans. 


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Sources :
Résultats synthétiques du questionnaire anonyme "Désir, expériences, consultations", Zoé de Ory
Bajos N. et Bozon M. (dir), Beltzer N. (coord) et l'équipe CSF, Enquête sur la sexualité en France. Pratiques, genre et santé, Paris, La Découverte, 2008 

avatar Candice Salomé

Auteur : Candice Salomé, Rédactrice Santé

Créatrice de contenus chez Carenity, Candice est spécialisée dans la rédaction d’articles santé. Elle a une appétence particulière pour les domaines de la psychologie, du bien-être et du sport.

Candice est... >> En savoir plus

13 commentaires


mamiechoco
le 06/02/2022

Bonjour ayant vécu en couple plus de 13 ans avec un homme diabétique il y a plus de 10 ans qu'il ne pouvait plus avoir d érection . Je lui ai demandé deux fois d'aller voir un docteur il m'a dit qu'il ne voulait pas en entendre parler .j ai laissé faire j'ai passé 10 ans sans aucune relation à l'époque j'avais 45 ans je suis resté avec lui même sans relation pourtant j'aurais aimé que notre couple marche comme au début mais par amour je suis resté avec lui il y a 14 mois qu'il est décédé j'ai 58 ans cette année mon frère me dit refais ta vie mais après tant d'années sans relation le premier pas sera aussi dur à mon âge que la première fois je l'ai fait


bellemam
le 06/02/2022

Bellemam

Bonjour Ptitbout65 ,

Je suis tt comme toi SEPRR depuis 10 ans , j'ai encore des relations avec mon époux mais le final pour moi n'est plus au rdv. L'important est que nous ayons encore des échanges , il fait tt ce qu'il peut , caresses , bisous j'aime mais rien , je l'aime et je ne veux pas le priver de ces moments importants ds un couple . Je n'ai pas honte c n'est pas de ma faute et ça il a bien compris mm si cela le contrarie pour moi . Courage à toi peut-être un jour les labos chercherons pour les femmes comme ils l'ont fait pour les hommes . D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi ils nous laissent de coté ?


gege85130
le 06/02/2022

Bonjour,

Je vis depuis plus de 37 ans avec mon épouse et sa maladie et son humeure avec son traitement ont souvent perturbé nos relations sexuelles. Mais l’amour de notre couple est plus fort que nos désirs et nous sommes patient pour laisser venir le bon moment .Nul besoin de thérapeute pour perturber notre petite vie tranquille.

Deux âmes qui s’aiment pour la vie n’ont rien à craindre. Seul l’amour suffit.



violettemanou
le 14/02/2022

Bonjour,

moi, j'ai 63 ans et 2 prolapsus, rectocèle et cystocèle, pas évident pour les relations sexuelles, je suis seule et n'ose rencontrer personne!

je voulais souligner qu'il y a aussi les médias qui font croire qu'en vieillissant tout va pour le mieux(femme de 60 ans épanouie avec une chevelure blanche longue et magnifique!) mais en prenant de l'age les problèmes de santé arrivent bien souvent.


MORITZ
le 14/02/2022

bonjour,

i y a longtemps, j'ai été mariée pus divorce.

Depuis je n'ai par refait ma vie et je dois avouer, qu'ayant dépassé maintenant les 60 ans, je me demande si j'arriverais à nouveau à avoir des rapports sexuels naturels et corrects, après avoir réussi à séduire quelqu'un, ce dont je doute vu mon âge.

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