Traitement Lariam® (méfloquine) : ce qu’il faut savoir sur cet antipaludique !
Publié le 14 juil. 2023 • Par Candice Salomé
Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle qui est transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustiques. On le trouve principalement dans les pays tropicaux. Il s’agit d’une maladie évitable et dont on peut guérir.
Des traitements sont disponibles pour se prémunir d’une éventuelle infection avant un voyage dans un pays concerné par le paludisme. Le Lariam® (méfloquine) en fait partie.
Mais alors, quand doit-on se faire prescrire un traitement contre le paludisme ? Qu’est-ce que le traitement Lariam® ? Comment agit-il ? Quels sont les effets indésirables du Lariam® ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que le paludisme (malaria) ?
Le paludisme (ou malaria) est une maladie causée par un parasite du genre Plasmodium, essentiellement transmis à l’humain par la piqûre d’un moustique, lui-même infecté après avoir piqué une personne infectée. Ainsi, la femelle, en prenant le repas de sang nécessaire à sa ponte, injecte le parasite à son hôte. Les mâles ne piquent pas.
En 2017, le nombre de cas de paludisme dans le monde avait été estimé à 219 millions.
La transmission du paludisme (malaria) a lieu dans 91 pays du monde, particulièrement dans les zones tropicales d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie. En France, les départements de la Guyane et de Mayotte sont les seules zones où l’on retrouve le paludisme.
La contamination entre deux individus n’est possible que dans les cas suivants :
- D’une femme enceinte à son enfant, par voie transplacentaire,
- Par transfusion sanguine, d’une personne infectée à une autre. Les personnes ayant voyagé dans une zone de circulation du paludisme ne peuvent, temporaire, pas faire de don du sang.
Chez les personnes non immunisées contre le paludisme, les symptômes peuvent se déclarer entre 8 jours et 30 jours après la piqûre. Ces symptômes sont :
- De la fièvre,
- Des maux de tête,
- Des douleurs musculaires,
- Un affaiblissement général,
- Des vomissements,
- Des diarrhées,
- De la toux.
Des cycles typiques alternant fièvre, transpiration intense, et tremblements peuvent apparaître.
Lors d’un voyage dans une zone d’endémie, la prévention du paludisme est systématique. Elle doit faire l’objet d’une consultation, si possible en service de médecine du voyage. Cette consultation repose sur la prévention des piqures de moustiques (vêtements longs, répulsifs, moustiquaire…), et la prise, sur prescription médicale, de médicaments antipaludéens.
Qu’est-ce que la méfloquine (Lariam®) et pourquoi est-il prescrit ?
Il existe différentes molécules antipaludiques utilisées en prévention lors d’un voyage en zone endémique, ou en traitement, lorsque la contamination a eu lieu.
Le traitement préventif, sur prescription médicale, est adapté aux zones visitées, à la durée du voyage et à l’individu qui voyage (antécédents médicaux, âge, intolérances…).
Le Lariam® est un médicament antipaludéen dont la molécule est la méfloquine. Il est commercialisé sous forme de comprimés et son mode d’action repose sur l’éradication de 4 types de parasites actifs responsables du paludisme : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium malariae et Plasmodium ovale.
Il est indiqué comme traitement préventif du paludisme et est à prendre 10 jours avant de partir en voyage dans une zone endémique. Il est utilisé en dernière intention, lorsque les autres médicaments disponibles sont contre-indiqués chez l’individu ou inefficaces sur le parasite en fonction d’un phénomène de résistance.
Avant d’être prescrit, le médecin doit s’assurer que les bénéfices du Lariam® sont supérieurs aux risques encourus.
De plus, ce traitement peut être prescrit comme curatif du paludisme quand la maladie a été contractée, dans une zone où le parasite est résistant à la chloroquine.
Quels sont les effets secondaires de la méfloquine (Lariam®) ?
Les effets secondaires fréquemment rapportés suite à la prise du Lariam® sont des vomissements, des nausées, des douleurs abdominales, des diarrhées et des vertiges. Ces effets indésirables apparaissent principalement au début de la prise du traitement.
Le Lariam® peut aussi causer des éruptions cutanées, associées à des démangeaisons voire des réactions plus graves allant jusqu’au choc anaphylactique pouvant engager le pronostic vital s'il n'est pas pris en charge rapidement. Le choc anaphylactique constitue une urgence médicale.
Le Lariam® peut également être responsable d’affections respiratoires telles que des difficultés à respirer ou une infection des poumons ou encore de troubles cardiovasculaires, des troubles visuels, des atteintes musculaires, des brûlures et des fourmillements cutanés.
Après la prise du Lariam®, si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes, il faut contacter votre médecin au plus vite.
De plus, des effets indésirables neuropsychiatriques ont été rapportés tels que :
- Une anxiété, une dépression,
- Des rêves anormaux et des cauchemars,
- Des crises de panique,
- Une confusion mentale,
- Des variations de l’humeur,
- Des hallucinations,
- Des psychoses,
- Une paranoïa
- Des idées suicidaires…
Si vous rencontrez des effets neuropsychiatriques, il est recommandé d’interrompre le traitement et de consulter un médecin le plus rapidement possible. Ces manifestations peuvent durer de plusieurs mois à plusieurs années après la dernière prise du traitement.
Quelles sont les alternatives à la méfloquine (Lariam®) ?
Le Lariam® fait l’objet d’une surveillance particulière par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) en raison de ses effets indésirables qui peuvent être graves.
La chimioprophylaxie (prévention d’une maladie) par méfloquine (Lariam®) est largement moins utilisée en France que l’association atovaquone/proguanil (Malarone® et génériques) et la doxycycline (Doxypalu®). Il garde néanmoins une place dans l’arsenal thérapeutique en cas d’impossibilité d’utiliser les autres traitements.
L’utilisation du Lariam® est contre-indiquée en prévention du paludisme chez les patients présentant ou ayant présenté des troubles psychiatriques (dépression, anxiété généralisée, idées suicidaires…) ou des antécédents de convulsions.
Depuis 2013, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a mis en place un plan de réduction des risques liés à la méfloquine en mettant à disposition un guide pour le prescripteur et une carte patient.
Cette carte patiente, initialement remise par le pharmacien lors de la dispensation, est présente dans la boite du médicament depuis 2015. Toutes les personnes qui prennent du Lariam® en prévention du paludisme doivent consulter cette carte, la conserver sur eux durant le traitement et la présenter au médecin en cas de besoin.
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