Spondylarthrite ankylosante et complications osseuses : tout savoir !

Quels sont les symptômes de la spondylarthrite ankylosante ?  

La spondylarthrite ankylosante est une inflammation chronique des articulations. Elle touche la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques du bassin. Au quotidien, cela provoque des douleurs articulaires, une fatigue chronique et une raideur.  

Ces symptômes vont parfois empêcher le patient de réaliser des tâches simples du quotidien. 

Chaque spondylarthrite ankylosante évolue de manière variable, en fonction de l’intensité de l’inflammation et des lésions des articulations. 

En l’absence de traitement ou d’efficacité des traitements, la spondylarthrite ankylosante peut entraîner des complications invalidantes. Cette maladie peut bloquer de manière progressive et définitive les articulations du bas du dos, par fusion des os du bassin avec le sacrum, ou par fusion des vertèbres.  

Dans les cas les plus sévères, la colonne vertébrale peut se souder en un seul bloc. Ces fusions entre plusieurs os provoquent un enraidissement et des déformations caractéristiques de la colonne vertébrale. 

Quelles sont les complications osseuses de la spondylarthrite ankylosante ?  

Chez certains patients, la spondylarthrite ankylosante devient de plus en plus sévère, avec des crises de plus en plus fréquentes.  

Voici les complications possibles :  

L’ankylose vertébrale 

L’inflammation gagne un nombre croissant d’articulations, elle peut s’étendre tout au long de la colonne vertébrale, et les zones atteintes peuvent s'enraidir progressivement jusqu'à l'ankylose totale, ce qui entraîne une déformation et une gêne très importantes.  

L’ankylose du thorax 

La raideur de la colonne vertébrale peut restreindre la capacité à gonfler le thorax et entraîner des troubles respiratoires. 

De plus, si les articulations qui relient les côtes à la colonne sont enflammées, la douleur peut limiter l’expansion thoracique pour respirer profondément. 

La cyphose dorsale 

Une courbure anormale de la colonne vertébrale, le dos est voûté, le cou est projeté en avant. Une cyphose est fréquente chez les patients non traités. 

Il existe l’hypercyphose, ou la personne concernée a une perte de la lordose lombaire et adopte une position fixe, pliée en avant, avec une fonction respiratoire altérée et une incapacité à se coucher à plat. 

La coxite bilatérale 

C’est l’’atteinte de l’articulation coxo-fémorale. Celle-ci constitue un marqueur de sévérité de la maladie, car elle engage le pronostic fonctionnel, les deux hanches peuvent être bloquées et la marche impossible. 

La fracture d’une ou de plusieurs vertèbres 

Ces fractures surviennent même après un traumatisme léger et touchent les vertèbres du cou. Elles sont attribuées aussi bien à la déminéralisation osseuse qu'à la rigidité du rachis. 

Le syndrome de la queue-de-cheval (Cauda Equina) 

Il est provoqué par la compression des nerfs du bas de la moelle épinière. Cette compression provoque des douleurs ou une perte de sensibilité dans la partie basse du corps, une perte de mobilité des jambes ou des orteils, de la constipation, des envies impérieuses d’uriner, etc. 

L’ostéoporose 

Les patients atteints de spondylarthrite ankylosante ont un risque accru de développer une ostéoporose en raison de l'inflammation chronique et de l'utilisation prolongée de médicaments stéroïdiens. Aussi, l'affaiblissement des os peut augmenter le risque de fractures.  

Si le patient est bien suivi, il bénéficie d’un traitement adapté lui permettant de soulager ses symptômes et de prévenir ses complications. 

Comment traiter les déformations osseuses liées à la spondylarthrite ankylosante ?  

La fréquence du suivi médical est adaptée à chaque patient. Néanmoins, les patients atteints de spondylarthrite ankylosante devraient bénéficier d'un suivi médical régulier pour détecter précocement les signes de complications osseuses. 

Des examens radiologiques et des tests de densité osseuse peuvent être recommandés. 

À chaque consultation, le médecin évalue : 

• L’activité de la maladie et le ressenti du patient : intensité de la fatigue et des douleurs, atteinte des articulations et des ligaments ou tendons, etc. ; 
• Le handicap fonctionnel, c’est-à-dire les répercussions de la spondylarthrite sur les activités de la vie quotidienne ; 
• La mobilité au niveau lombaire, thoracique et cervical à l’aide de divers indices qui sont notés et servent de repères pour les examens ultérieurs. 

La mise en place d’un traitement de manière précoce aide à contrôler l'inflammation, réduisant ainsi le risque de complications osseuses ultérieures. 

Si des complications osseuses se manifestent, une intervention de médecins spécialistes est nécessaire. Parmi eux, le chirurgien orthopédiste et le podologue. Le premier est chargé de prendre en charge la douleur et la raideur articulaire en menant des interventions chirurgicales (remplacement des articulations, correction des déformations). Et le podologue peut prescrire l’utilisation d’équipements confectionnés pour diminuer la douleur et éviter les déformations (semelles orthopédiques). 

Comment prévenir les déformations osseuses liées à la spondylarthrite ankylosante ?   

Certaines mesures simples permettent de préserver la qualité de vie des personnes qui souffrent de spondylarthrite ankylosante.  

En voici quelques-unes :  

• Se mettre au repos complet en cas de poussée douloureuse,  
• Prendre son traitement antalgique prescrit par le médecin pour éviter de prendre de mauvaises positions,  
• Pratiquer régulièrement une activité physique, en particulier les exercices d'étirement et de renforcement ou des activités sportives non traumatisantes pour votre colonne vertébrale : natation sur le dos, marche, Tai chi, etc., 
• Effectuer des exercices d’assouplissement quotidiens pour maintenir sa colonne vertébrale droite, conserver la mobilité de ses vertèbres et garder une bonne amplitude de ses mouvements,  
• Avoir une alimentation équilibrée, riche en calcium et en vitamine D, essentielle pour la santé osseuse,  
• Faire attention au maintien d’une bonne posture dorsale lorsque l’on se tient debout ou assis, éviter les mauvaises positions,  
• Dormir sur un matelas ferme et le plus à plat possible,  
• Apprendre à gérer son stress, le stress peut aggraver les symptômes et favoriser l'inflammation. Des techniques de relaxation telles que la méditation et le yoga peuvent être bénéfiques.  

Un autre outil d’accompagnement dans la spondylarthrite ankylosante est l'éducation thérapeutique. Celle-ci a pour objectif de permettre aux patients de mieux faire face à certaines situations et d’apprendre à surveiller l’évolution de leur maladie afin de consulter rapidement en cas de complication. Elle leur permet de mieux comprendre leur maladie et le bon usage des traitements, et d’acquérir les bons gestes pour protéger et soulager leurs articulations, adapter leur mode de vie et sensibiliser leur entourage aux contraintes de la maladie. 

La spondylarthrite ankylosante peut entraîner des complications osseuses significatives, mais une prise en charge précoce et adaptée peut atténuer ces risques. Les patients doivent être conscients des signes de complications et travailler en étroite collaboration avec leur équipe médicale pour prévenir et traiter efficacement ces problèmes. Cela permettra de minimiser l'impact des complications osseuses.