Quels sont les effets de l'alcool sur notre santé physique et mentale ?
Publié le 5 janv. 2022 • Par Claudia Lima
La consommation de boissons alcoolisées fait partie, dans beaucoup de pays, des pratiques culturelles. Elle peut être festive, régulière ou excessive. Ses effets, lorsque son usage est nocif, sont une source importante de mortalité et de morbidité dans le monde.
Quels sont les risques liés à la consommation d’alcool ? Quelles sont les conséquences immédiates ? Et celles à long terme ?
Vous souhaitez des réponses, lisez notre article !
L’alcool contient de l’éthanol, un principe actif obtenu par une réaction biochimique qui dégrade le sucre de fruits ou de plantes et permet de produire un liquide. Cette substance chimique agit sur le psychisme et sur l’humeur.
Toutes les boissons comprenant de l’alcool peuvent conduire à l’ivresse et sont dangereuses pour la santé.
L’alcool est l’une des 3 premières causes de mortalité évitable en France. En 2015, plus de 40 000 décès sont attribuables à l’alcool. Sa consommation est plus courante chez les hommes que chez les femmes, l’alcool quotidien est plus fréquent chez les personnes âgées, cependant les ivresses sont surtout observées chez les jeunes.
Comment l’alcool agit-il sur l’organisme ?
Lorsqu’une personne consomme un verre d’alcool, celui-ci passe rapidement de la bouche à l'estomac puis à l'intestin. Une partie est directement absorbée dans le système sanguin par les parois de l’appareil digestif. Il passe ensuite par le foie où il est métabolisé et se diffuse dans tout l’organisme, notamment dans le cerveau, en l’espace de quelques minutes.
L’alcool agit sur le cerveau, il modifie la conscience et les perceptions. Consommé à faible dose, il procure une sensation de détente et d’euphorie. C’est un désinhibiteur, il libère la parole, permet un lâcher-prise mais il diminue les réflexes.
En revanche, lorsque les doses consommées sont plus importantes, c’est l’ivresse. Les mouvements de la personne sont de moins en moins coordonnés, l’élocution est troublée, les réflexes et la vigilance fortement diminués, et un état de somnolence arrive.
Quels sont les risques immédiats de la consommation d’alcool sur la santé ?
Rapidement, l’ivresse altère les facultés et le comportement de la personne qui consomme de l’alcool, elle n’est plus en état de conduire, son humeur devient instable. En cas de problème, elle est plus vulnérable en raison de la diminution de ses capacités à se défendre ou à réagir.
Le lendemain, des symptômes de maux de tête, de fatigue et de déshydratation apparaissent, c’est le phénomène de “la gueule de bois”.
Les conséquences extrêmes d’une trop forte consommation d’alcool sont les pertes de mémoire, le trou noir, voire, dans le pire des cas, un coma éthylique pouvant provoquer la mort.
L’alcool perturbe les sens et amène à sous-évaluer le danger au volant, le risque d’être responsable d’un accident est alors décuplé. Aussi, dans une situation donnée, la personne va se focaliser sur une irritation ressentie et peut se montrer plus agressive sans penser aux conséquences de ses actes. Les effets sur la sexualité sont également reconnus, l’alcool favorise le désir mais pas la performance : l’érection est perturbée chez l’homme et le plaisir diminué chez la femme. Une des conséquences supplémentaires liées à la consommation d'alcool est la prise de poids en raison du fait qu'il ouvre l'appétit et est très calorique.
Quelles sont les conséquences à long terme de la consommation d’alcool sur la santé ?
L’alcool peut-être à l’origine de symptômes courants générés par une consommation quotidienne comme la fatigue, les troubles du sommeil, de concentration et de mémoire. Aussi, l’alcool a une influence sur le développement de nombreuses pathologies même lorsqu’il est consommé en faible quantité. Son usage abusif peut générer un processus de détérioration générale de l’organisme et du psychisme.
Les cancers
Quel que soit le type de boisson alcoolisée, un verre consommé par jour a un lien avéré avec un cancer de la bouche et de la gorge, de l’œsophage, du foie, du côlon et du rectum et du sein.
En France, l’alcool est la deuxième cause de cancer évitable après le tabac.
Les maladies cardiovasculaires
Beaucoup de maladies cardiovasculaires sont liées à la consommation d’alcool, celui-ci augmente le risque d’hypertension artérielle, favorise les risques d’hémorragies cérébrales et entraîne des troubles du rythme cardiaque.
La cirrhose
Cette maladie chronique et irréversible du foie est due à une alcoolodépendance, elle touche les consommateurs réguliers de grandes quantité d'alcool.
Les troubles cognitifs
L’usage nocif de l’alcool détériore le cerveau, et est responsable de troubles tels que l’altération de la mémoire, de l’attention, de la prise de décision entre autres. Ces troubles peuvent mener à une forme sévère, le syndrome de Korsakoff qui est une perte grave de la mémoire des événements récents, causée par une grave carence en vitamine B1, dont l’absorption est empêchée par la consommation excessive d’alcool.
La santé mentale
La consommation excessive d’alcool est associée à des troubles psychiques. Parfois l’alcool en est la cause, il peut déclencher une dépression, d’autres fois, la conséquence, une personne anxieuse ou déprimée va vouloir consommer pour se désinhiber. En effet, sur le moment, la consommation d’alcool peut apporter un mieux-être, toutefois cela ne solutionne pas les soucis et peut les accentuer.
Chez la femme, en cas de grossesse, l’alcool nuit au développement du cerveau de l’enfant et provoque des complications multiples. Il n’est pas possible aujourd’hui de déterminer le niveau de consommation qui serait sans risque pour l’enfant à naître, il est donc recommandé aux femmes enceintes de ne pas boire en vertu du principe de précaution. L’alcoolisation fœtale est la 1ère cause de handicap non génétique en France.
Qu’est-ce que l’addiction à l’alcool ?
L’alcool est considéré par l’OMS comme un produit à potentiel addictif important au même titre que les drogues illicites. Il entraîne une dépendance psychique et physique en cas de consommation prolongée.
Boire de l'alcool même peu mais régulièrement peut devenir un problème et entraîner une alcoolodépendance. L’addiction à l’alcool est définie par un besoin de boire, dans un premier temps pour retrouver les effets euphorisants qui y sont liés, puis s’installe une dépendance. Une tolérance à l’alcool se développe, la personne dépendante boit des quantités de plus en plus importantes pour ressentir les effets recherchés et à terme, pour ne pas subir de manque avec des manifestations physiques telles que des suées, des tremblements et des vertiges.
Pour les personnes dépendantes, un suivi par un psychiatre ou un addictologue est nécessaire avec parfois un traitement médicamenteux (ex. : Baclofène®) et un accompagnement sous forme de réunions auprès d’associations (ex. : Alcooliques Anonymes, Entraid'addict, Association Addictions France, Alcool Info Service).
Comment prévenir les comportements à risque ?
La consommation nocive d’alcool est un enjeu de santé publique, de nombreuses actions sont mises en place pour prévenir les risques liés à la consommation d’alcool. L’objectif est de repérer de manière précoce les comportements à risques ainsi que les facteurs affectant la consommation d’alcool. Régulièrement, des campagnes d’informations sont lancées par les institutions et organismes de santé. Exemple : des tests d’alcoolémie vendus ou distribués pour prévenir les accidents routiers, un outil d’évaluation de son niveau de consommation d’alcool (l’alcoomètre).
En France, la communication sur la vente et la consommation d’alcool est encadré par la loi Evin et la directive Bachelot qui définissent limitativement, entre autres, les supports sur ou via lesquels la publicité en faveur de l’alcool est autorisée et impose la mention qui suit : “L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération”.
L’ensemble de ces actions visent à réduire les conséquences sanitaires et sociales négatives de l’alcool.
Que se passe-t-il dans notre corps lorsque l’on arrête l’alcool ?
Arrêter de boire de l’alcool quand sa consommation était régulière voire addictive n’est pas facile. Il y a des modifications au niveau de l’organisme et du psychisme. Cette période correspond à un sevrage qui peut comporter des périodes de manque, le sentiment d’euphorie ressenti pendant la consommation se transforme alors en déprime pour le cerveau. Il est recommandé de se tourner vers d’autres pratiques pour compenser (ex. : le sport).
L’arrêt de l’alcool permet des améliorations de sa santé, selon une étude de l’université de Sussex en Angleterre, un mois suffit pour en voir les bénéfices :
- Une régénération du foie, sauf en cas de cirrhose,
- Un dégonflement du ventre,
- Une perte de poids,
- Une diminution de la fatigue,
- Un arrêt des tremblements et des vertiges,
- Une peau fraiche et plus belle,
- Une meilleure hydratation,
- Un sommeil amélioré donc plus d’énergie,
- Une influence positive sur le mental,
Depuis quelques années, le mois de janvier est associé au “Dry January” (“Janvier sec”), un défi, lancé par les britanniques en 2013 et de plus en plus suivi en France depuis 2020, qui consiste à ne pas boire une goutte d’alcool durant le premier mois de l’année. En Belgique, cela correspond à la “Tournée Minérale” qui a lieu en février. Ce mois sans alcool comporte de nombreux bienfaits liés à l’abstinence.
La consommation d’alcool, quel que soit son mode de consommation, doit être maîtrisée par chacun, nous venons de le voir, il existe beaucoup de risques immédiats et à long terme liés à l’alcool. Les organismes de santé rappellent que l’alcool, c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours !
Sources :
Comment l'alcool agit, sante.lefigaro.fr
Conséquences de l'alcool et effets sur l'organisme, alcool-info-service.fr
Quels sont les risques de la consommation d'alcool pour la santé, santepubliquefrance.fr
Alcool : quels risques pour la santé, santemagazine.fr
Consommation d'alcool, OMS, who.int
Sexe, sommeil, énergie, ce qu'un mois sans alcool va améliorer chez vous, madamelefigaro.fr
Ce qui se passe dans le corps quant on arrête l'alcool, sante.journaldesfemmes.fr
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