Quels sont les différents stades de la maladie d’Alzheimer ?

La maladie d’Alzheimer apparaît rarement avant 65 ans. Après cet âge, la fréquence de la maladie s’élève de 2 à 4% de la population générale. Elle augmente rapidement pour atteindre 15% de la population à 80 ans. En France, on estime que près de 900 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer. Les femmes semblent plus exposées puisque, sur 25 malades, 10 sont des hommes et 15 des femmes, mais cette différence pourrait être liée aux écarts d’espérance de vie entre les deux sexes. 

Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer et quelles en sont ses manifestations ? 

La maladie d’Alzheimer évolue environ pendant une dizaine d’années avant que les premiers symptômes n’apparaissent. Cette évolution résulte de la lente progression des lésions dans le cerveau et varie d’un patient à l’autre. En effet, la vitesse du déclin cognitif est propre à chaque individu et les symptômes et leur ordre d’apparition diffèrent également. 

Les manifestations de la maladie d’Alzheimer sont nombreuses, on retrouve : 

• Des troubles de la mémoire. Il s’agit du symptôme le plus fréquent et le plus perceptible de la maladie. 
• Des troubles des fonctions exécutives. Par exemple : ne plus savoir comment se servir de son téléphone. 
• Des problèmes d’orientation dans le temps et dans l’espace. Les patients peuvent se perdre sur un trajet habituel et/ou ne plus savoir se situer dans le temps. 
• Des troubles du langage ou de la vision élaborée (lecture, repérer un objet, etc.) peuvent s’observer dès le début de la maladie, mais cela est moins fréquent. 

La maladie d’Alzheimer peut, avec le temps, se traduire par des troubles progressifs du langage oral (aphasie) et écrit (dysorthographique), du mouvement (apraxie), du comportement et de l’humeur (anxiété, dépression) et du sommeil (insomnie). 

La progression de la maladie n’est ni unique, ni forcément catastrophique. En effet, tous les patients ne présentent pas le même tableau clinique, ni ne connaissent la même évolution, ni ne souffrent du même handicap. Certains patients peuvent pendant longtemps continuer à avoir une vie sociale, intellectuelle et affective avec la maladie d’Alzheimer. 

Quels sont les différents stades de la maladie d’Alzheimer ? 

Le DSM-5, classification internationale proposé par l’Association Américaine de psychiatrie, propose une nomenclature spécifique pour les démences, dont fait partie la maladie d’Alzheimer. 

Ainsi, le DSM-5 distingue deux grades qui se succèdent dans le temps : 

• Les troubles neurocognitifs mineurs qui correspondent aux prémices de la maladie, quand les symptômes n’ont pas encore de retentissement sur la vie quotidienne du patient. Néanmoins, les activités quotidiennes lui demandent davantage d’efforts. Le déclin cognitif est modeste. 
• Les troubles neurocognitifs majeurs (cela correspond au terme médical de “démence”) où l’autonomie du patient est compromise. Dans ce grade, le déclin cognitif est significatif et le patient a besoin d’aide dans les fonctions exécutives telles que l’anticipation, l’organisation et la planification. 

Les classifications courantes différencient la maladie d’Alzheimer en 4 stades principaux, parfois ceux-ci sont subdivisés en sous-catégories, sans qu’il n’existe de frontière nette entre eux. Ainsi : 

• Le stade prodromal ou prédémentiel - A ce stade-là, les tous premiers symptômes apparaissent. L’individu présente un déficit de la mémoire épisodique (souvenirs formés à partir d’évènements vécus). Il connaît des difficultés à mémoriser des informations nouvelles, mais ces oublis sont bénins, bien que fréquents. Il peut s’agir d’oublier une conversation récente, ou un rendez-vous, par exemple. Il fait souvent répéter ses interlocuteurs et pose plusieurs fois les mêmes questions. A ce stade, le patient est conscient de ses difficultés, il met alors en place des stratégies pour y remédier. Il utilise, par exemple, des pense-bêtes. Il est autonome dans ses activités quotidiennes. 
• Le stade léger - La démence s’est installée et d’autres troubles également, tels que : 
• Des troubles des fonctions instrumentales : apraxie (troubles dans l’exécution des gestes), aphasie (troubles du langage), agnosie (troubles de la reconnaissance des objets et des personnes), 
• Des troubles des fonctions exécutives telles que le raisonnement, l’organisation et la planification. Le patient perd en autonomie. A ce stade, une apathie (retrait des activités habituelles), un état dépressif ou encore des sautes d’humeur peuvent survenir. 
• Le stade modéré - Ici, les pertes de mémoire s’accentuent. L’autonomie du patient diminue un peu plus, tous les gestes du quotidien deviennent compliqués. 
• Le stade sévère - Il s’agit du dernier stade de la maladie, la perte d’autonomie y est totale. Le patient ne reconnaît plus son entourage, ni les lieux. La communication est quasiment inexistante, il perd en mobilité jusqu’à devoir être alité. Les fonctions organiques sont progressivement perdues. Le patient, à ce stade, décède fréquemment des suites de troubles de la déglutition ou d’infection pulmonaire. 

Au cours des derniers mois, le patient aura besoin de soins jour et nuit. En fin de vie, la priorité est donnée aux soins palliatifs et aux soins de confort.