L’hôpital devra supprimer 22.000 postes
Publié le 2 mars 2015
Le volet hospitalier du plan d’économies de l’assurance-maladie sur trois ans comporte 860 millions d’euros de réduction de coûts sur la masse salariale.
On connaît à présent la ventilation des 3 milliards d’euros d’économies que doit réaliser l’hôpital sur trois ans, jusqu’en 2017. Elle figure dans un document interne du ministère de la Santé. Révélé vendredi soir par le site Internet de « Challenges », il avait été présenté aux hôpitaux en début de semaine dernière. Le ministère de la Santé a précisé samedi que « les économies doivent s’entendre non pas comme une réduction des dépenses, mais comme une évolution maîtrisée de l’augmentation des dépenses ».
La maîtrise des dépenses devra d’abord venir du « virage ambulatoire », c’est-à-dire de la capacité des hôpitaux à réduire la durée des hospitalisations pour organiser une prise en charge coordonnée hors les murs de l’établissement. Le gouvernement en attend 1 milliard d’économies sur trois ans, dont 400 millions grâce à la sortie du patient le jour-même de son opération.
Non-remplacements
Sur les 2 milliards restants, 860 millions seront dégagés en réduisant la masse salariale. Il ne s’agit pas de mettre à la porte des praticiens hospitaliers, mais plutôt de jouer sur les non-remplacements de départs à la retraite – même si les vacataires, intérimaires, courent le risque d’être mis sur la touche. Cet effort représente 22.000 postes en moins en trois ans (et non chaque année comme indiqué par erreur), sur un effectif légèrement inférieur à 1 million de personnes. L’emploi pèse près de 70 % des coûts de l’hôpital, et son poids va croissant en raison du « glissement technicité vieillesse », le mécanisme de revalorisation automatique des rémunérations des fonctionnaires. « Ces économies sont réalistes, encore faut-il éviter les injonctions contradictoires », souligne Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.
Car, prévient-il, « si on multiplie les accords catégoriels, comme les 90 millions offerts aux urgentistes pour éviter la grève, et peut-être bientôt les internes ou les radiologues, on n’y arrivera pas. » Il milite pour une révision des accords 35 heures, « plutôt en s’alignant sur 15 jours de RTT alors qu’aujourd’hui les durées sont très disparates ». Enfin, la mutualisation des achats des hôpitaux et l’obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs doivent dégager 1,2 milliard, espère le gouvernement.
Pour remplir les objectifs de réduction des dépenses de l’assurance-maladie en 2015, à savoir limiter la hausse à 2,1 %, alors que la croissance « naturelle » des charges des hôpitaux s’élève à 2,5 %, les établissements devront trouver 600 millions d’euros rien que cette année.
LesEchos.fr
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