Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : tout savoir !
Publié le 15 févr. 2022 • Par Claudia Lima
Le syndrome des ovaires polykystiques, ou SOPK, est une pathologie hormonale qui se traduit par un dérèglement ovarien et peut compliquer le désir de grossesse. C’est une maladie chronique qui touche 5 à 10% des femmes.
Quelles sont les symptômes et les causes du syndrome des ovaires polykystiques ? Comment le traiter ?
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D’après l’Inserm, le syndrome des ovaires polykystiques est aussi appelé SOPK, syndrome de Stein-Leventhal ou encore polykystose ovarienne. C’est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez la femme en âge de procréer. Elle concernerait 1 femme sur 10 et serait la première cause d’infertilité féminine. On estime que 7 personnes sur 10 touchées par le SOPK ne sont pas diagnostiquées.
Les mécanismes à l’origine de cette maladie ne sont pas encore compris, néanmoins, on sait qu’elle est le résultat d’un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou central (au niveau du cerveau) qui entraînerait une production excessive d’androgènes, des hormones qui permettent de développer des caractères physiques masculins, normalement produites en petite quantité chez la femme.
Contrairement à ce que peut laisser penser le nom de la maladie, il ne s’agit pas de kystes situés dans les ovaires des patientes mais de follicules remplis de fluide ou de gaz.
Quels sont les symptômes principaux et les complications du SOPK ?
D’une personne à l’autre, les symptômes du SOPK sont très variables en termes d’intensité et peuvent survenir dès les premières règles à l’adolescence ou bien plus tard.
Les signes cliniques du SOPK les plus courants sont :
- Des troubles de l’ovulation avec des règles irrégulières, peu fréquentes ou absentes, une augmentation du volume des ovaires et des difficultés à concevoir un enfant. Le SOPK peut générer une absence d’ovulation et donc une impossibilité de tomber enceinte. On parle d’infertilité même si celle-ci n’est pas systématique,
- Une hyperandrogénie avec un hirsutisme (pilosité anormale), de l’acné, et une alopécie,
- Un trouble métabolique qui prédispose à un surpoids au niveau de l’abdomen, de l’hyperglycémie et une élévation des risques d’hypertension artérielle.
La présence d’au moins deux de ces symptômes conduit à poser un diagnostic de SOPK.
D’autres symptômes peuvent faire penser à cette maladie : des tâches sombres sur la nuque, des troubles de l’humeur, de l’anxiété et des apnées du sommeil.
Le SOPK entraine des complications à long terme. Il augmente le risque de développer un syndrome métabolique, un diabète de type 2 (DT2), des maladies cardiovasculaires telles que l’athérosclérose ou des maladies coronariennes, une stéatose hépatique non-alcoolique, un cancer de l’endomètre, un cancer du col de l’utérus et une dépression.
Aussi, lorsqu’une femme atteinte de SOPK tombe enceinte, elle présente un risque accru de complications pendant sa grossesse qui sont le diabète gestationnel, l’accouchement prématuré et la prééclampsie.
Comment établir le diagnostic du SOPK ?
Le diagnostic repose sur un bilan hormonal, et, si nécessaire, une échographie abdomino-pelvienne.
Une prise de sang sera nécessaire pour effectuer un bilan sanguin et hormonal. Il doit être pratiqué entre le 2ème et le 5ème jour du cycle menstruel de la patiente. Pour celles qui n’ont plus de règles, celles-ci devront être provoquées par un traitement comprenant de la progestérone, une hormone féminine qui sert, entre autres, à préparer l'utérus pour une grossesse.
Cette prise de sang va permettre d’obtenir les dosages des hormones suivantes :
- L’hormone folliculostimulante (FSH), qui favorise la production d'œstrogènes, le développement des follicules et l'ovulation,
- L’hormone lutéinisante (LH), qui provoque l'ovulation,
- La testostérone circulante, pour déterminer le diagnostic d’une hyperandrogénie,
- L’androsténedione, des hormones responsables de la différenciation sexuelle et du développement des caractéristiques masculines (voix grave, poils sur le visage, etc.),
- Le sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHA), pour exclure la présence d’une tumeur ovarienne ou surrénalienne (glandes surrénales).
Selon les cas, d’autres hormones peuvent être dosées comme la prolactine ou la TSH.
Ensuite, pour compléter le bilan hormonal, il y a le bilan métabolique sanguin de la glycémie, de l’insulinémie, du cholestérol et des triglycérides.
Une observation par le biais d’une échographie abdomino-pelvienne permet de mettre en évidence la présence anormalement nombreuse, au moins 20 au lieu de 5 à 10, de petits follicules dans les ovaires. Toutefois, ce n’est pas un critère déterminant dans le diagnostic du SOPK. Les symptômes cliniques et biologiques permettent à eux seuls de poser le diagnostic de cette maladie.
Comment traite-t-on le SOPK ?
Le SOPK est une pathologie qui dure toute la vie. La prise en charge est essentielle pour prévenir tout risque à long terme pour la santé. Elle reposera sur le traitement des manifestations du syndrome et la prévention des complications qu’il engendre jusqu’à la ménopause.
Le choix du traitement du syndrome des ovaires polykystiques dépend du type et de la gravité des symptômes, de l’âge de la femme et de ses éventuels projets de grossesse.
La première approche sera de changer son mode de vie en adoptant des règles hygiéno-diététiques. Pour cela, il faut adapter son régime alimentaire et pratiquer de l’exercice physique. En effet, en cas de surpoids, une perte d’environ 10% du poids initial réduit l’hyperandrogénie, et est bénéfique sur l’aménorrhée (absence de règles) et donc bénéfique également pour la fertilité.
Le sport contribue à diminuer les symptômes d’anxiété et de dépression et la perte de poids. Cependant, cette perte est peu susceptible d’offrir un bénéfice aux femmes de poids normal atteintes du syndrome des ovaires polykystiques.
Ensuite, dans le cadre d’une approche médicamenteuse, il est possible de traiter l’hirsutisme avec une pilule oestro-progestative (sauf en cas de désir de grossesse) pour diminuer le taux d’androgènes. En cas de risque de maladies cardiovasculaires, les contraceptifs oraux ne sont pas administrés. D’autres méthodes sont utilisées : la décoloration des poils, l’électrolyse (épilation électrique), l’application sur le visage d’une crème à base d’éflornithine comme Vaniqa® pour lutter contre l’hirsutisme ou la prescription de spironolactone pour bloquer les hormones masculines…
L’acné est traitée à l’aide de crèmes locales et d’antibiotiques par voie orale.
Le DT2 sera traité par des antidiabétiques oraux si la méthode non médicamenteuse ne suffit pas. La metformine est souvent prescrite. Si la femme ne désire pas de grossesse, il peut lui être prescrit du liraglutide (Victoza®) ou l’Orlistat. Ces trois médicaments permettent aussi de perdre du poids.
Pour traiter l’infertilité, il est nécessaire de s’assurer que d’autres facteurs n'en sont pas à l’origine. Ensuite, plusieurs méthodes de traitement existent telles que la stimulation ovarienne par le citrate de clomifène comme Clomid®, la chirurgie ovarienne par drilling (technique chirurgicale coelioscopique) et la fécondation in vitro.
Aujourd’hui, les chercheurs tentent encore d’identifier l’origine du dysfonctionnement endocrinien responsable du SOPK. Un autre enjeu est de renforcer la compréhension populaire et médicale de ce syndrome pour en assurer un meilleur dépistage puisqu’il faut en moyenne 5 consultations pour poser un diagnostic.
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