La thérapie par immunoglobulines : qu'est-ce que c'est ? Dans quelles maladies est-elle administrée ?
Publié le 6 juin 2022 • Par Berthe Nkok
La thérapie par immunoglobulines consiste à administrer des immunoglobulines (anticorps) pour compenser le déficit en anticorps du patient.
Selon la prescription, les immunoglobulines peuvent être administrées par injection dans un muscle, une veine ou sous la peau.
Mais alors, qu'est-ce que la thérapie par immunoglobulines ? Dans quelles maladies est-elle administrée ? Quels sont ses effets indésirables ?
On vous dit tout dans notre article !
Qu’est-ce que la thérapie par immunoglobulines ?
Le traitement par immunoglobulines consiste à administrer une préparation d’immunoglobulines (anticorps) prélevées sur au moins un millier de donneurs. Les anticorps sont des protéines assurant la défense immunitaire de l’organisme contre des micro-organismes (bactéries, virus, etc.).
Les médicaments à base d’immunoglobulines sont alternatifs ou immunomodulateurs :
- Alternatifs : les immunoglobulines administrées assurent le pouvoir défensif des anticorps absents chez le patient. C’est le cas dans les déficits immunitaires primaires (manque d’anticorps dû à une cause génétique) et acquis (manque d’anticorps dû à une cause non génétique). À cause du déficit en anticorps, ces patients développent des infections récurrentes. Les voies respiratoires supérieures et inférieures sont particulièrement touchées. Par conséquent, le traitement permet de prévenir ou de réduire la fréquence et la gravité des infections du nasopharynx, des sinus, de l'oreille moyenne, des bronches et des poumons.
Cependant, malgré un traitement optimal par immunoglobulines, les patients ne peuvent pas être complètement protégés contre les infections. Les infections bactériennes nécessitent donc une antibiothérapie supplémentaire.
- Immunomodulateurs : le mode d’action des préparations d’immunoglobulines est mystérieux. Les immunoglobulines sont employées pour leur pouvoir immunomodulateur dans les maladies auto-immunes et/ou inflammatoires, généralement après échec d'un traitement conventionnel, ou pour éviter l’utilisation intensive de la cortisone.
Les immunoglobulines sont administrées par deux voies différentes : intraveineuse (IgIV) et sous-cutanée (IgSC).
- Le traitement intraveineux : une solution d'immunoglobulines est administrée dans les veines du bras pendant plusieurs heures dans un centre médical spécialisé. Le traitement doit être répété toutes les 3 à 5 semaines. La dose utilisée dépend de l'état de la personne concernée et du taux d'immunoglobulines dans le sang mesuré avant la perfusion.
- Le traitement par voie sous-cutanée : c’est une forme de traitement que les patients peuvent utiliser seuls à la maison ou au travail après un entraînement intensif. La solution d'immunoglobulines est pompée de sous la peau vers le tissu adipeux. Grâce au traitement par injection sous-cutanée, les patients ont plus de liberté (moment et lieu d'administration). Ce type de traitement est généralement administré une fois par semaine.
Les produits à base d'immunoglobulines sont fabriqués à partir de plasma provenant d'un grand nombre de donneurs soigneusement sélectionnés. Les immunoglobulines sont généralement bien tolérées et moins de 5% des patients ont des effets secondaires, lesquels sont rarement graves (voir le paragraphe ci-dessous). Dans la plupart des cas, les symptômes sont associés à une administration intraveineuse trop rapide d'immunoglobulines polyvalentes et disparaissent lorsque le débit de perfusion est réduit. Les effets secondaires graves (par exemple les lésions rénales) sont moins fréquents.
Pour quelles pathologies la thérapie par immunoglobulines est-elle administrée ?
Les indications ne sont validées que pour un nombre limité d’affections médicales ayant fait l’objet d’études cliniques contrôlées, et la plupart des résultats d’autres affections dans lesquelles les immunoglobulines sont parfois prescrites proviennent d’essais non contrôlés. Le traitement par immunoglobulines intraveineuses est généralement réservé aux maladies rares ou aux formes sévères, chez un nombre limité de patients présentant des caractéristiques hétérogènes, ce qui rend difficiles les études cliniques à la méthodologie rigoureusement validée. Le coût élevé des immunoglobulines intraveineuses limite également leur utilisation en première intention.
La thérapie par immunoglobulines peut être administrée dans le traitement de plusieurs pathologies, à savoir :
- Le déficit immunitaire primaire ;
- Le purpura thrombopénique immunologique ;
- Le déficit immunitaire secondaire ;
- La polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique ;
- La neuropathie motrice multifocale ;
- Le syndrome de Guillain-Barré.
Quels sont les effets secondaires de la thérapie par immunoglobulines ?
Les effets secondaires mineurs associés à la perfusion d'immunoglobulines intraveineuses sont relativement courants et sont souvent associés au débit de perfusion. Ces réactions peuvent prendre plusieurs formes, notamment des maux de tête, des frissons, de la fièvre, des malaises, de l'anxiété, des douleurs thoraciques, des nausées, du prurit et des éruptions cutanées. La plupart de ces effets secondaires disparaissent après le retard ou l'arrêt de la perfusion d'immunoglobulines intraveineuse.
- Hémolyse (destruction des globules rouges) : dans environ 3% des cas, cela peut avoir des conséquences significatives, notamment des lésions rénales.
- Méningite aseptique (cas de méningite qui n’est causée ni par les bactéries ni par les champignons) : la méningite aseptique consécutive à l’administration d’immunoglobulines intraveineuses semble être associée à la dose administrée. Les signes et les symptômes de la méningite se manifestent généralement de 6 à 48 heures après la perfusion. La majorité des patients se rétablissent dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes et tolèrent de nouvelles perfusions, mais certains patients signalent une récurrence des symptômes après des perfusions ultérieures.
- Anaphylaxie (réaction d’hypersensibilité systémique grave et potentiellement mortelle qui survient après une exposition à un allergène) : des cas graves d'anaphylaxie et de réactions allergiques aux immunoglobulines intraveineuses ont été signalés. L'utilisation de produits sans Immunoglobuline A est recommandée pour certains patients ayant déjà développé des réactions allergiques.
- Thromboembolie : les complications signalées comprennent les accidents vasculaires cérébraux, les accidents ischémiques transitoires, la thrombose veineuse profonde, l'embolie pulmonaire, l'occlusion de la veine rétinienne et l'infarctus de l'artère rétinienne. Ils peuvent survenir pendant la perfusion d'immunoglobulines intraveineuses ou jusqu'à 8 jours plus tard.
La thrombose (occlusion d’un vaisseau sanguin) peut survenir sans facteurs identifiables, mais, les personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire, les personnes âgées, les personnes nécessitant une immobilisation à long terme et les personnes ayant des antécédents d'événements thromboemboliques sont toutes à risque. Les patients à haut risque doivent être étroitement surveillés et correctement hydratés avant l'administration d'immunoglobulines intraveineuses.
De plus, les immunoglobulines doivent être administrées aux doses et aux vitesses de perfusion les plus faibles possibles, et être adaptées à l'indication et à l'état du patient.
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Sources :
Immunoglobulines intraveineuses, Thérapeutique Dermatologique
Vivre avec un déficit immunitaire, Déficience Immunitaire Suisse
Immunoglobulines humaines polyvalentes (traitement par), Vidal
Usage des immunoglobulines intraveineuses en neurologie, Revue Médicale Suisse
Les immunoglobulines, Société Canadienne du Sang
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