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La grippe saison hiver 2020-2021: que faut-il savoir avant de se faire vacciner ?

Publié le 7 oct. 2020 • Mis à jour le 7 déc. 2020 • Par Doriany Samair

L’épidémie de grippe en France métropolitaine survient chaque année au cours de l’automne et de l’hiver. D’après vaccination-info-service c’est 2 à 6 millions de personnes qui sont touchées chaque année. Plus de 90% des décès liés à la grippe (9 000 en moyenne en France) surviennent chez des personnes de plus de 65 ans. Heureusement, il existe un moyen de la prévenir : la vaccination.

En effet, la campagne de vaccination saison 2020-2021 débutera le 13 octobre 2020 et se terminera le 31 janvier 2021 en France métropolitaine, Martinique, Guadeloupe et Guyane. Pour Mayotte, la campagne s’étale du 8 septembre au 31 janvier 2021. Durant les deux premiers mois, les plus fragiles d’entre nous sont appelés prioritairement à se faire vacciner.

Mais alors, que faut-il savoir avant de se faire vacciner ? Pourquoi doit-on renouveler le vaccin tous les ans ? Peut-on attraper la grippe en étant vacciné ? Pourquoi le vaccin n’est-il pas obligatoire pour tout le monde ? 

On vous dit tout dans notre article !

La grippe saison hiver 2020-2021: que faut-il savoir avant de se faire vacciner ?

Comment fonctionne la vaccination ?

D’un point de vue historique, l’idée de prévenir des maladies a traversé les siècles. On est bien loin de l’inoculation de la variole par le Docteur Jenner en Angleterre ou du premier vaccin de Louis Pasteur contre la rage. Aujourd’hui la vaccination s’est imposée comme une solution majeure de santé publique : grâce à la vaccination, 2 à 3 millions de vies sont sauvées dans le monde chaque année selon l’OMS.

De manière générale, combattre une infection se fait en deux temps. Face à un signal de danger, comme par exemple la présence d’un agent infectieux (qui peut-être un élément étranger ou le virus de la grippe), le système immunitaire met en place :

  • une réponse immunitaire innée, rapide mais indépendante de l’agent infectieux en cause;
  • puis une réponse immunitaire adaptative (ou spécifique à l’agent infectieux), plus efficace mais nécessitant un délai plus important. C’est durant cette phase que le système immunitaire fabrique des anticorps. Ce sont ces anticorps qui seront capables de reconnaître, de neutraliser et d’éliminer un agent infectieux de manière “ciblée”.

La mise en route de ces deux phases successives est lente, et laisse souvent le temps à l’agent infectieux de causer une maladie.

La vaccination consiste à préparer l’organisme à se défendre contre cet agent infectieux. Il s’agit d’introduire de manière préventive, chez un individu sain (non encore infecté), des copies inoffensives de l’agent infectieux. Ces copies sont dites inoffensives car elles sont capables de stimuler le système immunitaire sans pour autant causer la maladie. Par exemple, pour le virus de la grippe, on intègre au vaccin une fraction inactive du virus. 

La vaccination se sert d’une caractéristique remarquable du système immunitaire : la mémoire immunitaire. Ainsi, lors d’une prochaine exposition, le système immunitaire sera en mesure de produire rapidement ces anticorps capables de reconnaître, de neutraliser et d’éliminer l’agent infectieux. De cette manière, l’infection est contrôlée et éliminée avant que la maladie ne s’installe.

Mais qu’est ce que c’est la grippe saisonnière au juste ?

La grippe saisonnière est une infection respiratoire aiguë causée par le virus Influenza de la famille des Orthomyxoviridae. Il touche essentiellement les voies respiratoires supérieures (nez, gorge, bronches) et plus rarement les poumons. Les symptômes se regroupent sous ce qu’on appelle le “syndrome grippal”, à savoir des courbatures, une forte fièvre, des signes respiratoires (toux sèche et nez qui coule), une fatigue intense et des céphalées… 

Nb : attention, il ne faut pas confondre la grippe et le syndrome grippal. Un syndrome grippal est un ensemble de symptômes qui peut être causé par d’autres virus que le virus Influenza. On peut avoir les symptômes de la grippe sans avoir la grippe.

La période d’incubation de la grippe peut aller jusqu’à deux jours, c’est à dire que les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 48 heures après contamination et peuvent persister jusqu'à deux semaines. Une personne infectée est contagieuse jusqu’à cinq jours après l’apparition des premiers symptômes (attention jusqu’à sept jours chez l’enfant).

Il faut savoir qu’il existe trois types de virus Influenza infectant l’homme : les types A, B et C. Seuls les types A et B sont responsables d’épidémies saisonnières.

  • Le type A infecte principalement l’homme et l’animal (espèces aviaires et mammifères) : le type A se subdivise en plusieurs sous-types selon la composition du virus. 

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Source : Protéines-à-la-une

En effet, la surface du virus est couverte de protéines de surface : la neuraminidase (N) et l’hémagglutinine (H). Il existe plusieurs versions de ces protéines, H1 à Hx et N1 à Nx. Selon l’association de ces protéines, les sous-types seront identifiés tels que HxNy.

Par exemple le virus “H1N1” responsable de la pandémie de 2009 fait référence à un virus de type A, dont l’hémagglutinine est de type 1 et la neuraminidase est également de type 1.

  • Le type B infecte quasiment exclusivement l’homme : il peut être divisé en deux groupes (ou lignées), la lignée B/Yamagata et la lignée B/Victoria.
  • Le type C n’est que rarement détecté, et cause généralement des infections bénignes.

La principale particularité de ces virus est leur grande variabilité génétique : ils mutent et se transforment au fur et à mesure des infections et donc du temps. C’est à dire que tous les ans, apparaît une nouvelle forme de virus. C’est pourquoi, chaque année, il faut se battre contre une nouvelle grippe. Ceci explique la nécessité de se faire vacciner tous les ans, avant la saison grippale.

C’est l’Organisation Mondiale de la Santé qui est chargée de déterminer, quelques mois avant la saison grippale, les souches (c’est à dire les sous-types du virus) les plus susceptibles de circuler à intégrer au vaccin.

Pourquoi se faire vacciner contre la grippe saisonnière ? 

Globalement, la grippe saisonnière est considérée comme une maladie peu dangereuse, notamment chez les sujets jeunes et en bonne santé. Cependant, il faut savoir que la grippe peut être grave voire mortelle chez certains patients et qu’il existe notamment des sujets à risque. C’est à dire : les personnes âgées, les femmes enceintes, les nourrissons, les patients obèses ou les personnes atteintes de maladies chroniques…

Se faire vacciner a un bénéfice sur le plan individuel mais aussi sur le plan collectif. En effet, être vacciné c’est diminuer le nombre de personnes susceptibles de propager la maladie. On protège ainsi les plus vulnérables et on réduit le risque de complications graves ou de décès. Il faut savoir que 2000 décès sont évités chez les personnes de plus de 65 ans chaque année, grâce à la vaccination lors des épidémies de grippe, en France. 

Quelques précisions sur le calendrier de vaccination de la grippe : quand faut-il se faire vacciner ? Qui doit se faire vacciner ?

C’est le Haut Conseil de la santé Publique (HCSP) qui met à jour le calendrier vaccinal pour tout vaccin. Pour la grippe saisonnière, une seule dose est recommandée. Les campagnes de vaccination sont lancées dès octobre (même dès septembre à Mayotte), juste avant la période de circulation du virus.

L’OMS recommande la vaccination contre la grippe, par ordre de priorité, chez :

  • les femmes enceintes à n'importe quel stade de leur grossesse;
  • les enfants de 6 mois à 5 ans;
  • les personnes âgées (≥ 65 ans), tous les ans;
  • les personnes souffrant d’affections chroniques;
  • les agents de santé.

Pour aller plus loin, vous trouverez la liste complète des personnes à risque : Liste des recommandations - vaccin grippe.

Il faut savoir que l’on est protégé environ deux semaines après avoir été vacciné contre la grippe. Il est donc recommandé de se faire vacciner à l'automne, tous les ans, pour être protégé durant l’hiver.

Pour les retardataires, il n’est pas trop tard pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière. Même si le virus est déjà en circulation, se faire vacciner contre la grippe permet de se protéger soi, de protéger les autres, de diminuer la propagation du virus et donc de diminuer les formes graves de grippe saisonnière, dont certaines sont mortelles chez les personnes les plus fragiles.

Puis-je attraper la grippe en étant vacciné ?

Avant chaque saison grippale, l’OMS est chargée de donner des recommandations sur les 3 ou 4 souches principales à intégrer dans la composition des vaccins. Pour ce faire, l’OMS dispose d’un dispositif mondial de surveillance et d’alerte chargé de détecter les souches circulantes de virus. Les souches circulantes chez l’homme sont particulièrement surveillées, ce qui permet d’actualiser la composition des vaccins 2 fois par an. Malgré cela, la grippe reste imprévisible, la survenue d’une souche inattendue et non intégrée au vaccin peut réduire l’efficacité de ce dernier. En effet, plus les souches de virus choisies sont proches des souches circulantes, plus l’efficacité du vaccin est importante.

De ce fait, il est possible qu’un individu vacciné ne soit pas complètement protégé. Si le type de virus choisi dans la composition du vaccin est trop éloigné du type de virus circulant, le vaccin ne sera pas complètement efficace. C’est à dire que le système immunitaire, même “préparé” pourrait avoir plus de mal à reconnaître un virus qui aurait muté à la dernière minute. De plus, il faut savoir que la protection conférée par le vaccin diminue avec le temps.

Par ailleurs, il est impossible que le vaccin cause la grippe chez un individu sain. En effet, le vaccin ne contient qu’une copie inactive du virus qui est non-infectante.

Mais alors, de quoi est composé le vaccin antigrippal 2020-2021 ?

Cette année, les vaccins disponibles pour la campagne de vaccination 2020-2021, et conformément aux recommandations de l’OMS, les vaccins grippaux 2020 sont composés des souches virales suivantes :

  • A/Guangdong-Maonan/SWL1536/2019/H1N1pdm09, 
  • A/Hongkong/2671/2019/(H3N2),
  • B/Washington/02/2019,
  • B/Phuket/3073/2013.

Pour comprendre la nomenclature des souches virales décidée par l’OMS, voici quelques pistes. Prenons l’une des souches virales qui est présente dans le vaccin actuel : A/Guangdong-Maonan/SWL1536/2019/H1N1pdm09.

  • A pour le type de virus (donc A ou B);
  • Guangdong-Maonan pour l’origine géographique de la souche isolée;
  • SWL 1536 pour le numéro de la souche;
  • 2019 pour l’année d’isolement;
  • H1N1 pour le type A, sous-type d’hémagglutinine et de neuraminidase (pour le type B, on mettra la lignée);
  • pdm09 pour pandémie 2009, car ce virus a causé une pandémie en 2009.

Pour aller plus loin : www.mesvaccins.net.

Cette année, voici les vaccins grippaux sont disponibles pour la campagne de vaccination 2020-2021 et pris en charge par l'Assurance Maladie pour les personnes à risque de grippe grave : InfluvacTetra ® dès 3 ans , Influvac ® disponible seulement dans certaines collectivités et VaxigripTetra ®.

Plusieurs spécialités sont disponibles car certains incluent trois souches virales (les vaccins trivalents comme l’Influvac ® ) et d’autres incluent donc quatre souches virales (sont dits tétravalents comme VaxigripTetra ® et InfluvacTetra ® ).

Combien coûte le vaccin contre la grippe ?

Le vaccin contre la grippe ne fait pas partie des vaccinations obligatoires, c’est pourquoi il n’est pas tout le temps pris en charge. Il est pris en charge à 100% (dispensation et injection) pour les personnes identifiées à risque et détenant un bon de l’Assurance Maladie, et chez qui il est recommandé (voir liste Liste des recommandations - vaccin grippe). Il faut préciser que quand l’injection n’est pas prise en charge elle est quand même remboursée sur la même base qu’une consultation médicale habituelle.

InfluvacTetra ® coûte 5,87 euros TTC, Vaxigriptetra ® coûte 11,18 euros TTC, Influvac ® coûte 5,87 euros TTC.

Les adjuvants, c’est dangereux ? à quoi ça sert ?

Dans la composition d’un vaccin, on retrouve souvent le terme d’adjuvants. Ce sont des substances capables d’initier la réponse immunitaire innée indispensable à l’activation de ce qu’on appelle la mémoire immunitaire, sur lequel repose le principe du vaccin.

Les adjuvants sont utilisés, par exemple, pour réduire le nombre d’injections, renforcer la réponse chez les faibles répondeurs (les personnes âgées ou immunodéprimées…). Ces adjuvants sont notamment utilisés pour les vaccins non vivants ou dont l’agent infectieux est inactivé, comme c’est le cas pour la grippe.

Il faut savoir que si certains vaccins se passent d’adjuvants c’est qu’ils sont capables d’induire une réponse immunitaire innée suffisante : dans ce cas, ils sont dits immunogènes.

Les sels d’aluminium sont les adjuvants les plus utilisés compte tenu des données en faveur de leur sécurité, avec un recul de plus de 90 ans d’utilisation et des centaines de millions de doses injectées selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).

D’autres adjuvants sont développés quand l’aluminium n’est pas efficace, comme c’est le cas avec le vaccin contre la grippe. Parmi eux, on peut citer le squalène, les dérivés bactériens ou les vésicules artificielles appelées liposomes.

Quels effets secondaires pour le vaccin contre la grippe ?

Se faire vacciner contre le grippe ne vous infectera pas de la grippe, on rappelle que l’agent infectieux est inactif et donc incapable de rendre malade de la grippe.

Par ailleurs, quelques effets indésirables sont rapportés, souvent bénins : 

  • Très souvent, on a une réaction locale là où est injecté le produit (douleur, rougeur, gonflement);
  • Il peut arriver que l’injection cause de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires;
  • Plus rarement, des manifestations allergiques sont rapportées, plus ou moins graves mais pour lesquelles il faut demander l’avis d’un spécialiste.

Pour plus de détails, on vous invite à faire un tour sur le site vaccination-info-service.fr.

Pour finir, voilà quelques chiffres encourageants...

Selon l’OMS, la vaccination sauve 2 millions de vies chaque année dans le monde entier !

Elle a permis d’éradiquer la variole, a entraîné une baisse de 99% des cas de poliomyélite entre 1988 et 2003 et une baisse de 40% des cas de rougeole entre 1999 et 2003, d’après l’INSERM.

Ce qu’il faut retenir c’est que le virus de la grippe est un virus très particulier, il est capable de muter et de se transformer au fur et à mesure des années. C’est pourquoi, chaque année, la vaccination contre la grippe saisonnière est un réel défi de santé publique. 

Se faire vacciner c’est comme porter un masque en période de crise sanitaire, on se protège soi, mais surtout on protège les autres.

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15 commentaires


boussafsafb
le 10/10/2020

Vous n'avez rien à savoir. Il faut se vacciner contre la grippe. Salut!


Rosemauve
le 10/10/2020

Et pour les maladie immunodépresseurs 


BABARD
le 10/10/2020

SI, j'aime m'instruire, savoir, m'instruire et comprendre car nous ne sommes pas en dictature ! Bon WE


avatar
Utilisateur désinscrit
le 10/10/2020

Absolument contre tous les vaccins , plein de saloperies dedans !


maco22
le 10/10/2020

Et quid du vaccin homéopathique pour ceux qui ne supportent pas le vaccin médicamenteux ? D'autres alternatives ?

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